Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940 (Laure Verbaere et Donato Longo)

1868-1910: BIBLIOGRAPHIE ET COMMENTAIRES DE LAURE VERBAERE

 

(en savoir plus)

1907


Ouvrages qui évoquent Nietzsche


ADAM Paul, La morale des sports, Paris, La librairie mondiale, 1907.

 

BELLAIGUE Camille, Etudes musicales, 3ème série, Paris, 1907.

Reprise de « L'évolution musicale de Nietzsche » publié dans la Revue des deux mondes en 1905.

 

BELOT Gustave, Etudes de morale positive, Paris, Alcan, 1907.

Introduction: « Presque partout, là du moins où, non contente des formules traditionnelles et des dogmes du catéchisme, elle aspire à se comprendre et à se réfléchir elle-même, dans les livres des purs philosophes ou dans l'enseignement des professeurs, c'est d'ordinaire à une doctrine métaphysique qu'elle s'arrête.
Mais on peut dire que la pensée contemporaine et presque la conscience publique elle-même sont aujourd'hui en quête d'une morale positive, et qu'un effort s'y produit dans ce sens, comparable, et sans doute connexe, au travail de laïcisation qui se poursuit, surtout en France, depuis quelques décades. Les entreprises mêmes qui au premier abord semblent purement destructives, comme l'immoralisme d'un Nietzsche, et qui reflètent en partie, en partie stimulent la conscience commune, ne sont peut-être en réalité que les symptômes les plus aigus et les plus révolutionnaires de ce besoin moral. Car une morale plus positive, nous le verrons, sera une morale plus autonome, et l'immoralisme n'est guère au fond qu'une affirmation à la fois intempérante et indéterminée d'autonomie. » (p. 1-2) Présences de Nietzsche tout au cours de l'ouvrage.

 

BOIS Jules, Le miracle moderne, Paris, Ollendorff, 1907.

L'introduction se termine par une partie intitulée « Le surhomme ».

 

BOUYER Raymond, Un contemporain de Beethoven: Obermann, précurseur et musicien, Paris, Fischbacher, 1907.

Contient un passage intitulé Obermann précurseur et le surhomme de Nietzsche (p. 71-74) déjà publié dans Le Ménestrel en septembre 1906.

 

FOUILLEE Alfred, Morale des idées-forces, Paris, Alcan, 1907. (Bibliothèque de philosophie contemporaine)

 

FOURNIERE E., L'individu, l'association et l'Etat, Paris, 1907.

 

GAULTIER Jules de, L'indépendance de la morale et l'indépendance des mœurs, Paris, Société du Mercure de France, 1907.

 

GOURMONT Remy de, Epilogues 1905-1907, Paris, Société du Mercure de France, 1907.

Cf. C. Forth, Becoming a destiny, p. 269. Plusieurs fragments et aphorismes de Remy de Gourmont sur Nietzsche ont été repris dans Remy de Gourmont, Des pas sur le sable, Rennes, éditions Ubac, 1989, p. 14, 26, 33, 56.

 

HALEVY Daniel, Un épisode, Paris, Cahiers de la quinzaine, 1907.

 

HÖFFDING Harald, Philosophes contemporains, traduit de l'allemand par A. Tremesaygues, Paris, Alcan, 1907, 1 vol. in-8.

Nouvelle édition revue, 1908.

Philosophe danois, Harald Höffding (1843-1932) est professeur de philosophie à l'Université de Copenhague. Il a d'abord publié son ouvrage en allemand : cf. Moderne Philosophen. Vorlesungen, gehalten an der Universität in Kopenhagen im Herbst 1902, O. R. Reisland, Leipzig, 1905. [Krummel, II, 458, p. 203-204].

 

JARRY Alfred, Albert Samain (souvenirs), Paris, Victor Lemasle, 1907.

« On imagine à peine aujourd'hui, ou les révolutionnaires d'un peu lointain passé sont des gloires admises, l'éblouissement que ne connurent peut-être point d'autres générations et qui, vers 1892, transporta maints jeunes hommes de vingt ans, amoureux de belles lettres et croyant alors ne les point ignorer, quand leur fut révélée une littérature qui s'avisait manifestement l'unique — au moins à leurs enthousiasmes d'alors. C'était le temps où, près du Panthéon futurs normaliens, avocats, voire officiers ou médecins, (...) s'informaient, assez à fond pour s'en glorifier aujourd'hui, du grec (...) ou de la philosophie en notant le cours, précieux entre tous, de M. Bergson, qui improvisait devant ces adolescents s'éveillant au sérieux, sa théorie du Rire. Dès 1889. en des provinces, M. B. Bourdon leur avait expliqué, pour le scandale futur des examinateurs en Sorbonne et quoiqu'il ne fût point encore traduit, Nietzsche. » (p. 5-6)

 

LAGORGETTE Jean, Le fondement du droit et de la morale, Paris, Giard et Brière, 1907.

 

LE BON Gustave, L'évolution des forces, Paris, Flammarion, Bibliothèque de Philosophie scientifique, 1907.

Ecrit: « A une certaine période de vieillesse, les éléments retournent à l'éther d'où ils sont sortis.
Cette destruction finale est peut-être suivie, dans la suite des âges, d'un nouveau cycle de naissance et d'évolution, sans qu'il soit possible d'assigner un terme à ces destructions et à ces recommencements probablement éternels. » Ajoute une note infrapaginale: « Ce qui précède rappelle un peu le "Retour éternel" de Nietzche; c'est une hypothèse, dénuée d'ailleurs d'importance, que j'avais formulée bien longtemps avant lui, comme l'a rappelé M. le professeur Lichtenberger dans un livre consacré aux doctrines de ce philosophe. »(p. 96)

 

LE BRUN Roger, "Le théâtre", in Almanach des lettres françaises 1906, Paris, Sansot, 1907, p. 231-333.

Contient une critique de la pièce de Paul AdamLes Mouettes (p. 295-298).

Discute le "nietzschéisme" du héros avec un aperçu sur la manière dont le problème est traité en novembre 1906.

 

LICHTENBERGER Henri, L'Allemagne moderne ; son évolution, Paris, Flammarion, 1907, 399 pages, vol. in-12. (Bibliothèque de philosophie scientifique)

A propos de Nietzsche (p. 304-318).

 

MARMANDE R. de, Les intellectuels devant les ouvriers, Paris, 1907.

 

RIBOT Théodule, Essai sur les passions, Paris, Alcan, 1907.

Se sert de l'expression "volonté de puissance", et de l'expression "généalogie des passions".

Difficile de croire qu'il ne pense pas à Nietzsche quand il écrit dans la conclusion:

"Pour le psychologue, les grands passionnés sont des héros à leur manière, fascinés et possédés par leur idéal, entraînés par lui jusqu'à la mort; c'est pourquoi les grandes passions s'imposent à l'admiration des hommes comme les grandes forces de la nature 1.
(...)
1. Il n'y a pas lieu de discuter ici leur valeur morale et sociale. " (p. 184)



Nietzsche dans la littérature


ADAM Paul, Les Mouettes, Paris, Ollendorff, 1907.

Comédie en trois actes, en prose, représentée pour la première fois sur la scène du Théâtre-Français le 14 novembre 1906.

Adaptation au cinéma en 1917: film de 58 minutes sorti le 1er septembre 1917.

Restauration en 2018 et projection le 13 mars 2019 (Toute la mémoire du monde. 7ème festival international du film restauré

 

GILLOUIN René, Ars et Vita, Paris, 1907.

Né en 1881, René Gillouin est un ancien élève de l'Ecole normale supérieure et il s'intéresse aux problèmes de philosophie sociale et religieuse. Outre ce roman, Ars et vita, il a publié des ouvrages sur Kant, Bergson, Seillière et plusieurs essais.

 

ORLIAC Jehanne d', Les murmures, les chants, les cris, Paris, Sansot, 1907.

Contient une épigraphe de Nietzsche: « Deviens qui tu es. »