LAUDENBACH, "La France et le Problème de l'Etude des Langues", in Bulletin de la Société pour la propagation des langues étrangères, p. 191-195.
Extraits du discours prononcé par "un professeur" lors de la distribution des prix du lycée Saint-Louis en 1904.
"(...) les nations, à la faveur de la concurrence moderne, ont pris une conscience plus nette d'elles-mêmes, et défendent, maintenant, leur indépendance intellectuelle avec le même soin jaloux qu'elles réservaient autrefois à la défense de leur intégrité territoriale.
Dans ces conditions, les qualités de son esprit et le prestige de sa langue seraient impuissants à conserver à la France la domination intellectuelle, s'il ne s'y alliait une large compréhension de toutes les manifestations importantes de l'âme étrangère, qu'elles s'appellent l'individualisme hésitant d'Ibsen, l'individualisme forcené de Nietzsche, l'ascétisme de Tolstoï, l'impérialisme de Kipling ou la religion de la beauté de Ruskin" (p. 193).