Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940

(Laure Verbaere et Donato Longo)

 

(en savoir plus)

Jacques Elie FAURE (1873-1937)


Elie Faure (né le 4 avril 1873 à Sainte-Foy-la-Grande; mort le 29 octobre 1937 à Paris) fut un historien de l’art et un essayiste français, tenant d’une branche de la célèbre famille Reclus. Médecin de formation, Dreyfusard actif, il devint collaborateur au journal L’Aurore (1902) et suivit avec ardeur les cours de Bergson. Il écrivit une monumentale Histoire de l’Art (1909-1927), et subit très tôt l’influence de Nietzsche auquel il consacra un essai dans Les Constructeurs (1914). Ses œuvres sont toutes profondément marquées par la triple présence de Nietzsche, de Bergson et de Lamarck. -[Don Longo, 2014]

Consulter: Coralie Truffet, Thèmes et motifs nietzschéens dans l'esthétique d'Elie Faure, thèse de l'Ecole du Louvre, 2017. (JLP)



FAURE Elie, Frédéric Nietzsche, Paris, H. Fabre, Collection Portraits d'hier, n°59, 1911.


FAURE Elie,  Les constructeurs, Paris, G. Crès, 1914.

Réédition en 1921.

 

FAURE Elie, La conquête, Paris, G. Crès, 1917.

 

FAURE Elie, La sainte face, Paris, G. Crès, 1917.

La Sainte face, écrit en 1916 (réédité en 2013) désigne à la fois la face de la France, des soldats et de la guerre. Plus une méditation qu’un essai, c’est en fin de compte un éloge de la guerre qui est transmuée en tragédie. Pour Faure, la guerre est l’expression de la vitalité d’un peuple: « La guerre est une admirable école d’énergie et de fatalisme et j’espère que la France entière en profitera. […] Je suis celui dont Dostoïevski a dit : ‘Il viendra un homme nouveau, heureux et fier. Celui à qui il sera égal de vivre ou de mourir, celui-là sera l’homme nouveau.’ » Faure justifie la guerre comme source de fécondité. Le livre contient quelques références à Nietzsche que Faure place parmi les « Allemands considérables ». -[Don Longo, 2014]

 

FAURE Elie, La roue, Paris, G. Crès, 1919.

La roue, le seul roman dans l’œuvre de Faure, a paru d’abord dans la Grande Revue en octobre 1918 et janvier 1919; l’ « Introduction » et le «Dialogue sur le grand chemin » avaient paru en 1918 dans le périodique, La Forge, la revue littéraire socialisante de Luc Mériga. Le roman est une autre méditation sur la guerre (cf. La sainte face) conçue comme un événement aussi terrible que créateur: « la guerre […] n’est qu’un paroxysme de la vie ». Le nom de Nietzsche n’apparaît pas dans le roman mais les thèmes nietzschéens sont aussi présents ici que dans La sainte face. -[Don Longo, 2014]

 

FAURE Elie, La danse sur le feu et sur l'eau, Paris, G. Crès, 1920.

La danse sur le feu et sur l’eau est une réflexion sur le sens de l’histoire qui prend son point de départ dans le phénomène de la Grande Guerre. Faure continue ici les thèmes déjà abordés dans son roman La roue (1919) : les guerres (« il y a des guerres qui fécondent, d’autres qui écrasent l’esprit’ »); le progrès (« …[qui], en augmentant la masse de bonheur, augmente du même coup la masse de souffrance »); le tragique (« mère des arts »); la morale et la religion (« la foi inexorable et combattante est le rançon de l’art »); l’héroïsme (« L’art, quand il abandonne les peuples, survit dans le héros »); les maîtres nécessaires (l’équilibre social est atteint quand « se mettent d’accord [..] l’élément aristocratique […] et l’élément populaire »). L’ouvrage fait usage, mais sans le mentionner, des idées nietzschéennes sur l’art, la morale des maîtres et le rôle du héros dans l’histoire. Le style du livre est très émotionnel, parfois hyperbolique, où des généralités superficielles côtoient des intuitions fulgurantes. -[Don Longo, 2014]

 

FAURE Elie, Napoléon, paris, G. Crès, 1921.

 

FAURE Elie, Les trois gouttes de sang, Paris, Edgar Malfère, 1929.