De son vrai nom Fernand-Henri Vanderheym, Fernand Vandérem est un auteur dramatique, romancier et critique littéraire français.
VANDEREM Fernand, "Discours pour la Réception de Mme Daniel Lesueur", in Femina, n°216, 15 janvier 1910, p. 16.
L'auteur imagine que Daniel Lesueur a été reçue à l'Académie française et réagit au discours qu'elle a prononcé.
Mentionne la faveur populaire de Daniel Lesueur:
"Vous avez toujours eu le privilège, Madame, de passionner l'opinion. Dès que paraît un de vos ouvrages, les interviews partent toutes seules et les enquêtes éclatent sous vos pas. Renouvelez-vous le roman d'aventures? Aussitôt, d'elle-même, toute la littérature
s'empresse de fournir son avis sur ce renouvellement. Introduisez-vous la philosophie de Nietzsche en un de vos livres ? Ce sont immédiatement dans les gazettes cent questionnaires spontanés sur cette doctrine. Proclamez-vous le « droit à la force » ? Il n'en faut pas plus pour que ce droit fasse jaillir d'emblée, dans tous les journaux, les commentaires les plus animés".
Note qu'elle a trouvé une doctrine qui lui convient, "un système conforme à la fois et à votre besoin d'action et à votre fine pitié humaine : j'ai nommé, Madame, le nietzschéisme". Ajoute qu'elle s'y est rigoureusement et passionnément tenue:
"Bien plus, à peine étudiée, vous avez éprouvé l'impérieux devoir de la communiquer à vos concitoyens. Et ce fut, coup sûr coup, ces deux belles leçons de vaillance morale, ces deux poignants et substantiels romans : Nietzschéenne, Le Droit à la Force.
Que vous vous soyez entièrement assimilé la totalité de la philosophie de Nietzsche, voilà ce que je ne me hasarderais pas à affirmer, Madame. Nietzsche est un auteur difficile, obscur, épars, voire même contradictoire. Mais l'essentiel de ses idées si souvent calomniées ou dénaturées : suprématie légitime des forts, mépris de la faiblesse, surmenage de la volonté, — rien de tout cela ne vous a échappée et vous avez su ingénieusement le faire revivre en vos récents livres.".