Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940

(Laure Verbaere et Donato Longo)

 

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George Fonsegrive (1852-1917)


George Fonsegrive-Lespinasse est agrégé de philosophie et enseigne dans divers lycées, entre autres au lycée Buffon. Directeur de la revue catholique La Quinzaine à partir de 1896, il s'efforce de démontrer que le catholicisme n'est incompatible ni avec la science ni avec la démocratie.



FONSEGRIVE, "Recherches sur la théorie des valeurs", in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 70, n°7, juillet 1910, p. 44-75. 

Suite et fin (voir le début dans le numéro de juin). Estime que c'est "la valeur la plus haute que d'être soumis aux lois de valeur. De là la valeur incomparable de la puissance morale (...)" Remarque que la puissance morale prend une valeur plus grande devant le danger, "pourvu qu'elle en triomphe" et ajoute: " (...) il y a donc une valeur à vivre dangereusement, ainsi que le dit Nietzsche. Cependant, si le danger était tel que la puissance se trouve vaincue, son effort dans l'entreprise ne pourrait compenser sa faillite dans le succès; le courage est une valeur ainsi que la hardiesse, la présomption est une non-valeur, et de même la folle témérité. Nietzsche n'a pas tout à fait tort, mais ils n'avaient pas tort non plus les moralistes qui rappelaient: Qui amat periculum in ipso peribit, celui qui aime le danger y périra. Car la valeur de la puissance morale dépend aussi de ses résultats, et non seulement de sa propre attitude comme cause mais aussi de ses effets, de sa production, de son rendement effectif." (p. 51-52)

Dans la suite de son raisonnement, imagine une distinction entre la valeur des attitudes en elles-mêmes et la valeur des actes qui paraissent dérivés de ces attitudes et remarque qu'ainsi, il serait possible que "l'attitude d'héroïsme préconisée par Nietzsche ait une beauté morale sans que les précautions de la prudence soient interdites." (p. 53)

Reconnaît que "toute nouvelle morale apporte une table nouvelle des valeurs" et cite les cas de Jésus et de Platon (p. 59-60). Ajoute encore: "Spinoza, le paganisme renaissant, Nietzsche renversent de nouveau les valeurs chrétiennes; ils condamnent l'humilité, la résignation, le repentir, la continence, l'abnégation, la mortification, ils reconnaissent comme valeurs l'orgueil, la révolte, la constance, la jouissance, l'affirmation de soi-même, l'expansion vitale. Au lieu de l'amour on proclame la haine féconde." (p. 60)

Au sujet de la valeur de la religion, remarque: "Qu'on estime que la force et la vie intense, comme naturellement chacun de nous se trouve porté à le faire, et la plupart des valeurs chrétiennes: humilité, repentir, mortification, deviendront des non-valeurs. Spinoza l'a admirablement montré et Nietzsche n'a eu qu'à reprendre ses démonstrations." (p. 73)

 

FONSEGRIVE George, "La morale contemporaine", in Revue des Deux Mondes, tome 4, juillet-août 1911, p. 580-611.

Parle de Nietzsche (p. 594-596).


 

 

FONSEGRIVE George-Lespinasse, Solidarité, piété, charité: examen de la nouvelle morale, Paris Bloud, 1912.

Contient: "V. Nietzsche et la condamnation des faibles" (p. 37-42).


 

FONSEGRIVE George, "Kultur" et civilisation, Paris, Bloud et Gay, Pages actuelles, 1916.

"La période héroïque de la philosophie allemande, commencée avec Leibnitz, continuée avec Kant, Fichte, Schelling et Hegel, s'est close avec Schopénhauer et Nietzsche." (p. 22)