Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940

(Laure Verbaere et Donato Longo)

 

(en savoir plus)

Francis de Miomandre (1880-1959)


Ecrivain et traducteur français, Francis de Miomandre est l'auteur de nombreux ouvrages: des recueils de poèmes, des études critiques, des romans, des recueils de contes et des essais. En 1908, il reçoit le prix Goncourt pour un livre intitulé Ecrit sur de l'eau.

Cf. la biographie que lui consacre Remi Rousselot, Francis de Miomandre, un Goncourt oublié, Ed. La différence, 2013.



MIOMANDRE Francis de, "André Gide et l'inquiètude philosophique", in Mercure de France, tome 42, n˚149, mai 1902, p. 361-371.

Sur André Gide et Nietzsche.

 

MIOMANDRE France de, "Fragment d'un essai sur l'humanisme", in L'Occident, n°13, décembre 1902, p. 329-337.

Note: "Et voilà Frédéric Nietzsche arrivant démolir la Morale, parce qu'il reste debout cette suprême citadelle. Sur la plaine rase, l'envoyé de Zarathoustra, au lieu de se reposer au soleil du néant, s'empresse de rebâtir un autre monument : fragile, monstrueux, bizarre, le temple de l'égotisme. Ce dernier geste l'écarte de l'humanisme, malgré l'universelle culture, l'amour du beau antique et le goût de la grande ironie. Un disciple des renaissants se serait promené dans les ruines et n'aurait pas poussé plus loin l'effort que dessiner quelques épures utopiques." (p. 332-333)

 

MIOMANDRE Francis de, « Thomas Graindorge et Zarathoustra », in Revue bleue, tome 20, n˚16, 17 octobre 1903, p. 507-512.

 

MIOMANDRE Francis de, « Une crise intellectuelle », in Revue bleue, tome II, n˚20, 12 novembre 1904, p. 638-640.

Décrit la crise comme une réaction contre l'influence menaçante des étrangers, dont Nietzsche (p. 638 et 639).

 

MIOMANDRE Francis de, Visages, Bruges, A. Herbert, 1907.

Contient "Thomas Graindorge et Zarathoustra", avec des pages sur la réception de Nietzsche. Entre autres:

"Le Nietzsche d'aujourd'hui, en effet, est quelque chose de tellement différent du Nietzsche réel qu'on ne saurait trop insister sur cette distinction.

Le philosophe a subi une telle déformation et la doctrine une interprétation si spéciale que tous deux en sont devenus plus légendaires et religieux que réels. Instrument délicat entre des mains imprudentes et maladroites, la théorie a fini par se fausser et par paraître absurde. (p. 46-47)

 

MIOMANDRE Francis de, "Propos", in L'Occident, tome 8, août-décembre 1908, p. 86-97.

Compte-rendu d'Oscar Wilde, De Profundis. Termine: "Il y avait au fond de son cœur quelque chose des saints et des martyrs. Et cette famme divine brûla, lorsqu'elle bondit, tout ce qu'il avait amasse au-dessus de superficiel et de faux. Mille méditations fécondes ressortent de cet exemple unique.

Pour moi j'y verrai avec un contentement profond l'avènement ou plutôt la résurrection d'un idéal autrement élevé que celui que précipita dans le monde un philosophe qui fut d'ailleurs un ascète. La morale de Nietzsche n'est autre que J'hédonisme, en dernière analyse. Elle a eu un prodigieux succès parce qu elle était proposée à des foules lasses du sacrifice, mais les résultats qu'elle donne ne peuvent être bons que pour les élites. La morale des esclaves, - et j'appelle esclaves tous ceux qui souffrent - n'a pas de fixité formelle, ne dépend pas d'un dogme, mais elle possède un caractère universellement semblable : c'est de préférer à tout le dévouement et d y trouver toute la joie. Et c'est une morale sublime. On peut être hédoniste, mais cette théorie ne peut guère valoir que pour l'époque de la vie où on ne réfléchit pas. La moindre épreuve, physique ou morale, ramène au respect de la douleur et à l'amour du sacrifice. La vie et le malheur d'Oscar Wilde illustrent cette remarque d'une manière saisissante. Quarante ans employés à cueillir les fleurs, jusqu'au vertige, pour reconnaître que tout cela ne pouvait pas avoir de valeur devant la réalité vraie du monde et de l'âme, et que la félicité suprême consiste à ne pas la chercher pour soi !" (p. 97)

 

MIOMANDRE Francis de, "L'Ingénu", in L'Excelsior, 27 décembre 1910, p. 10.

Roman publié en feuilletons. Personnage "nietzschéen". 

 

MIOMANDRE Francis de, "Le vrai Nietzsche", {A propos de tout}, in Gazette de Lausanne, 14 novembre 1915, p. 1.

 

MIOMANDRE Francis de, "Retour à Héraclite par Nietzsche", in Les nouvelles littéraires, 10 septembre 1938, p. 1.