Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940

(Laure Verbaere et Donato Longo)

 

(en savoir plus)

Henry Cellerier (1882-1914)


Historien politique français



CELLERIER Henry, {Revue des revues}, in Revue critique, janvier-mars 1911, p. 744-756.

Compte-rendu de Jean Viollis, "Enquête sur la jeunesse d'aujourd'hui" publié dans la Grande Revue (p. 744-747)

 

CELLERIER Henry, {Revue des revues}, in Revue critique, janvier-mars 1911, p. 744-756.

Compte-rendu de René Lauret, "Nietzsche et la culture française" publié dans les Marches de l'Est (p. 747).

Souscrit pleinement à la conclusion, et la cite:

"C'est une unité admirable, non pas seulement un sens de l'art et de la forme, mais une certaine façon de penser, de sentir et d'agir, qui fait la supériorité de notre culture. « La noblesse européenne du sentiment, du goût, des mœurs, bref, tout ce que ce mot peut exprimer de haut, est l'œuvre et l'invention de la France. » Cette culture, Nietzsche ne semble pas croire à son avenir : il y voit comme une plante superbe, parvenue au sommet de sa croissance : après avoir grandi et mûri, elle serait près de répandre ses fruits sur les autres nations. L'esprit de chaque peuple, aujourd'hui, s'atténue ; d'après Nietzsche, il se forme une culture « européenne », qui dominera de plus en plus les cultures nationales et particulières. Notre sort serait de lui donner quelques-unes de ses qualités les plus précieuses ; nous fournirions l'une des plus substantielles nourritures dont s'alimenterait la nouvelle pousse.
Nous ne discuterons pas cette prévision : qu'elle soit juste, ou que son contraire se réalise, les remarques de Nietzsche nous imposent la même conclusion. S'il est vrai que notre culture soit supérieure, tout Français apte à la connaître, à y participer, se doit à lui-même de la défendre ; s'il croit à l'avenir «européen », c'est pour lui le meilleur moyen de préparer cet avenir ; s'il croit à l'avenir «national», il travaillera à la grandeur de son pays. Ecoutons la voix de ce grand Allemand, qui nous conseille de rester fidèles à nous-mêmes : lorsque tant de Français abandonnent lâchement leurs qualités natives, pour se soumettre à l'école germanique, il importe de rappeler ce bel hommage à notre culture ; d'autant moins suspect que Nietzsche, par son caractère et ses idées morales, se rattache étroitement à sa nation."