Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940

(Laure Verbaere et Donato Longo)

 

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Péladan (1858-1918)


Joséphin Péladan est le pseudonyme de Joseph-Aimé Peladan, écrivain, critique d'art et occultiste français.


PELADAN, "Les Allemands jugés par l'un d'eux", in Histoire de la guerre, par le Bulletin des armées,  n°4, 19-21 novembre 1914, p. 397-398.

 

PELADAN, "Révision des valeurs philosophiques allemandes", in Mercure de France, tome 111, n°416, 1er août 1915, p. 685-695.

Evoque le rôle de Nietzsche (p. 694).

 

PELADAN, "Exposition du germanisme contemporain", in Revue hebdomadaire, t. 12, décembre 1916, p. 230-256.

A propos de la "Kultur forme pacifique de la conquête", contre Romain Rolland, Au-dessus de la mêlée, évoque Nietzsche (p. 239)

 

PELADAN, L'Allemagne devant l'humanité et le devoir des civilisés, Paris, E. de Boccard, 1916.

Contre Nietzsche et contre ceux qui subissent et/ou encouragent l'influence de Nietzsche.

Passage intitulé "Nietzsche prêtre de Wotan" (p. 112-113)

Note par exemple: "Nietzche ne sera pas lu de ses paroissiens-nés; il n’en est pas moins le philosophe des apaches. II va même plus loin, il célèbre la cruauté comme fondement nécessaire de la civilisation. Ici, la société se demande, si elle veut vivre: il ne s’agit plus de blasphème, mais du crime de droit commun. La mort de Bonnot est une injustice selon

la théorie de Nietzche. En vain objectera-t-on que Bonnot n’avait pas lu Nietzche. Les officiers allemands le mettent en pratique depuis deux ans. Faut-il que l’esprit européen soit affaibli pour croire à l’inocuité des idées? Nous sommes

faits des livres que nous avons lus, et Nietzche a des défenseurs qui lui passent d’avoir insulté le crucifìx, en faveur de je ne sais quel accent littéraire vif et désordonné" (p. 113).

 

PELADAN, L'Art et la guerre, Paris, E. de Boccard, 1917.

Note: "Nietzsche est mort fou, il a blasphémé, il a osé s’intituler antichrétien, mais il a jugé les Allemands avec lucidité: « Ils n’ont pas même honte de n’être que des Allemands. » Goethe voulut être autre chose qu’un Allemand, l’humaniste qu’entend et révère tout esprit cultivé. Or il n’y a que deux formes universelles de la pensée occidentale, la grecque et la catholique". (p. 57)

Aussi: "L’âme française ne se trouve pas au diapason des événements, la haine manque. Elle n’est pas à la mode. On oppose à la furie teutonne une étrange modération. Faut-il être grand clerc pour découvrir que la force des passions domine les éléments? Ce n’est point aimer la France que de nourrir de l’indulgence pour ses bourreaux. Le prix Nobel décerné au teutonisant Romain Rolland pour son Jean Christophe, type teutonique, ne doit pas nous impressionner. Au-dessus de la mêlée, il n’y a que des traîtres.

II faut être aussi fou que Nietzsche pour trouver quelque chose au delà du bien et du mal, qui sont les éternelles colonnes d’Hercule du monde moral." (p. 170-171)