Nietzsche et l'agrégation de philosophie

Laure Verbaere (2019)


"Nietzsche m'a été révélé pendant l'année scolaire 1921-22, au lycée Pasteur à Neuilly, par mon professeur, M. Cantecor, philosophe plutôt idéaliste (au sens de Fichte) dans son enseignement officiel mais qui recevait volontiers chez lui, dans son appartement (...), les élèves auxquels il s'intéressait. Là, en tête-à-tête, il leur parlait plus librement, ne cachant pas certaines options politiques (sur lesquelles il était réservé en classe par fidélité à une norme de neutralité scolaire)." M. de Gandillac (1)



Dans l'historiographie de la réception de Nietzsche en France, l'apparition de Nietzsche au prestigieux concours de l'agrégation de philosophie en 1970 est un marqueur empirique qui permet d'objectiver la place de Nietzsche chez les philosophes universitaires français: les philosophes professionnels encore appelés les philosophes d'Etat. (2)

L'inscription de Nietzsche au programme de l'agrégation de philosophie en 1970 vient couronner "sa véritable entrée dans le panthéon universitaire national", amorcée dans les années 1960 (3). C'est une "concession du jury d'agrégation à la modernité" suggère Charles Soulié (4). C'est une "canonisation" (5) ou encore une "académisation" à travers laquelle "on lui attribua l'insigne mérite d'avoir élaboré un système tout à fait cohérent dont la reconstitution méticuleuse pouvait occuper toute une vie." (6)

 

1970: l'entrée semble bien tardive quand on sait que les principales œuvres de Nietzsche sont traduites en français entre 1898 et 1903 et que "dès" 1903, Nietzsche figure au programme de l'agrégation d'allemand.

 

Sur ce succès "tardif" s'est donc tout naturellement greffée l'histoire d'une "réception tardive" en trois temps ou "moments": Nietzsche aurait d'abord été "boudé par ses pairs" (1890-1914) (7) - les philosophes étant restés "réservés" ou "réticents" (8)-, puis rattaché au Collège de sociologie et à la philosophie existentielle, devenant un classique tout en conservant un statut marginal (1920-1950) et enfin pleinement intégré à la philosophie universitaire (1960-1970), l'entrée au programme de l'agrégation de philosophie étant l'ultime étape de sa canonisation.

 

C'est un schéma auquel je ne souscris pas. Non seulement, il repose sur l'idée d'une philosophie séparée des autres activités humaines et d'une France séparée des autres nations (9), mails il est fondé sur un découpage à la hache qui fait l'impasse sur la circulation des idées de Nietzsche et un découpage à la hâte: la présence et l'absence de Nietzsche dans la philosophie universitaire ont été décrétées à partir de recherches quasi inexistantes.

 

Je n'entends ni refaire l'histoire de l'enseignement de la philosophie, ni réécrire l'histoire du nietzschéisme des années 60/70. Encore moins contester l'intérêt d'analyser les sujets d'examens en général et le programme de l'agrégation en particulier. Ils apportent des indications "sur la manière dont s'effectue l'intégration à la tradition des auteurs contemporains, ainsi que son renouvellement grâce à l'adjonction de pensées qui lui étaient longtemps restées étrangères" (10) Comme le rappelle Romain Pudal, il faut que plusieurs conditions soient réunies pour apparaître parmi les auteurs obligatoires" (11)

 

J'entends par contre formuler quelques remarques qui sont autant de motifs de penser autrement l'itinéraire de Nietzsche et/dans la philosophie universitaire française: questionner sinon contester l'évidence - voire la valeur de preuve de cette équation:

 

"En

philosophie, nous exigeons d’enseigner sans programme. L’idée même d’un

texte faisant loi, qui prescrirait de traiter telle question et

d’écarter telle autre, est incompatible avec la liberté inhérente à tout

enseignement authentiquement philosophique.

Pour l’extérieur

(les parents, les proviseurs, le ministre ou les éditeurs) nous voulons

bien d’un “programme”. Ce sera une liste de notions très

générales : la conscience, la vérité, la liberté, etc. Mais aucune

indication ne viendra en préciser le contenu ni l’approche ; aucune

articulation non plus ne doit être suggérée entre elles. L’idéal serait

que ces notions soient simplement énumérées dans leur ordre

alphabétique : l’Art, le Bien, etc. On fournirait ainsi au

professeur un simple index : à lui d’écrire le livre original que

doit être son cours (…)

 

Mais, entre nous, nous savons bien, nous autres philosophes, que le

contenu de ce “programme” de papier n’a au fond pas vraiment

d’importance." Proposition de 1997 citée par Jean-Pierre Rosat (12)


Apparition de Nietzsche au programme de l'agrégation de philosophie

=

Entrée de Nietzsche dans la philosophie universitaire


1 Intégration de Nietzsche à la tradition française ou renouvellement de cette tradition grâce à Nietzsche?


Quel sens donner à l'apparition de Nietzsche au programme de l'agrégation de philosophie en 1970?

 

Est-ce parce qu'il est enfin reconnu pour ce qu'il est?

La philosophie universitaire française, après un long processus qui va du rejet à la reconnaissance, finit par le juger digne d'entrer dans l'histoire de la philosophie et son enseignement

Son statut change à l'intérieur d'une structure institutionnelle et d'une communauté gardienne d'une tradition philosophique française.

 

Est-ce parce que sa pensée s'ancre dans un environnement qu'elle a préalablement elle-même contribué à profondément remodeler?

Nietzsche incarne, à un moment donné, un autre mode de pensée et de sensibilité; il offre la possibilité de philosopher autrement:  "La réflexion nietzschéenne est en train de donner un souffle nouveau à la philosophie française" (13).

 

En admettant qu'on veuille échapper à cette alternative, comment objectiver la place d'un Nietzsche qui n'est pas (seulement) ressuscité (14) mais aussi redéfini par ceux qui s'en emparent, des lecteurs qui, aujourd'hui comme hier, ne vivent que du crédit qu'ils s'accordent?

N'est-il pas difficile d'objectiver la place de Nietzsche au sein d'une institution alors que sa pensée sert d'arme "aux philosophes se voulant en rupture avec l'orthodoxie universitaire" (15)

"N’est-il pas significatif que Nietzsche soit pleinement reconnu à un moment où les cloisons entre les deux champs ne sont plus étanches, à un moment où les philosophes ne se discréditent plus quand ils se préoccupent de la littérature, à un moment où des interprétations littéraires semblent même conférer au philosophe un surcroît de légitimité, au moment où Foucault, Deleuze ou Derrida entrent en scène ?" J. Jurt (16)

 

"Nietzsche était-il nietzschéen?" C. Roy (17)


2 Nietzsche devient-il un philosophe "du même genre que les autres" ?


L'inscription de Nietzsche au programme de l'agrégation en 1970 officialise la place que Nietzsche occupe dans les débats philosophiques français depuis les années 1930 (18) et dans la philosophie universitaire depuis plus de dix ans (19): depuis la thèse d'Angèle Kremer-Marietti, les cours et les articles de Jean Wahl (20), depuis Deleuze qui a pris Nietzsche "au sérieux" (21). Il y a aussi Foucault qui fait des cours sur Nietzsche. Et puis il y a ce projet en cours d'une grande édition critique des œuvres. (22)

Nietzsche admis dans la sphère très fermée des "classiques" ou des "canons" devient-il pour autant un philosophe "du même genre que les autres"? (23)

 

L'importance d'une "exégèse rigoureuse" de sa pensée est soulignée par Geneviève Bianquis et Pierre Boudot en 1971 dans le prolongement des travaux de Charles Andler dans les années 20 et de Richard Roos dans les années 50, aussi du colloque de Royaumont en 1964. (24) Encore défendue par Richard Roos au colloque de Cerisy en 1972 (25), elle se heurte aux violents sarcasmes de Bernard Pautrat (26). Comme le remarque Maurice de Gandillac, les jeunes philosophes français disqualifient un peu vite Karl Löwith et Eugen Fink dont ils jugent les exposés trop "académiques". (27)

 

Deux ans après l'inscription de Nietzsche à l'agrégation de philosophie, est explicitement posée la double possibilité entre un discours sur Nietzsche et un discours à partir de Nietzsche (28) et c'est la proposition de Gianni Vattimo qui l'emporte: "Peut-être ne faut-il pas toujours se préoccuper de donner de Nietzsche une interprétation historiquement correcte. Il faut entendre son appel, et éventuellement le dépasser." (29)

On est loin d'un problème qui se pose pour les philosophes "traditionnels" et donc loin d'un philosophe "pris dans la glu du sérieux, du "professionnalisme" pédagogique". (30)

"Vous avez déployé une machine, que j'appellerai tout simplement policière" B. Pautrat (31)

 

"(...) il n'est pas question de commenter Nietzsche comme on commente Descartes, Hegel." G. Deleuze (32)

 

"Du temps où j’étais prof, j’ai souvent fait des cours sur lui, mais je ne le ferais plus aujourd’hui. (...) — La présence de Nietzsche est de plus en plus importante. Mais me fatigue l’attention qu’on lui prête pour faire sur lui les mêmes commentaires qu’on a faits ou qu’on ferait sur Hegel ou Mallarmé. Moi, les gens que j’aime, je les utilise. La seule marque de reconnaissance qu’on puisse témoigner à une pensée comme celle de Nietzsche, c’est précisément de l’utiliser, de la déformer, de la faire grincer, crier. Alors que les commentateurs disent si l’on est ou non fidèle, cela n’a aucun intérêt." M. Foucault (33)


3 L'immobilité des programmes reflète-t-elle la circulation des idées?


Depuis la fin du XIXème siècle, les critiques (le contenu, les modalités d'admission, de passage...) qui sont adressées à la licence de philosophie et à l'agrégation de philosophie, par les philosophes eux-mêmes sont innombrables: Emile Beausire 1881, Alfred Fouillée 1891, Durkheim 1895, H. Bouasse 1901, E. Goblot 1901 et 1907, Rauh 1903... (34) permettent difficilement de penser que les programmes,  par-delà leur apparente "fixité" (35) et donc le conservatisme dont ils témoignent, sont révélateurs de la pénétration des idées contemporaines dans l'enseignement de la philosophie dans le secondaire comme dans le supérieur.

 

Il ne faut pas exagérer le poids des arrêtés ministériels, écrit Durkheim en 1895. (36) Comme le remarque aussi Raymond Aron en 1964, "les programmes établis pour les certificats de licence sont vastes et laissent aux professeurs une certaine liberté de choix". (37) La "permanence des programmes" (38) laissent de fait une grande liberté aux professeurs qui sont par ailleurs invités par les directives à adopter une pédagogie ouverte sur les grandes questions du temps présent. D'après une grande enquête lancée en 1908 auprès des professeurs de philosophie, cette place est "immense" et le nom de Nietzsche est même cité à titre d'exemple. (39)

 

Certes, "la liberté d'initiative de l'étudiant et du professeur va [...] en diminuant à mesure qu'on progresse des deux ou trois premières années d'université à l'année qui doit être la dernière" (40), autrement dit, les programmes de l'agrégation exercent une véritable "tyrannie" (41) mais leur permanence dans la longue durée occulte les multiples tentatives de les faire évoluer. Le conservatisme de ce concours est à l'occasion jugé dangereux et même indéfendable (42)

Bien avant les années 60, le cas de Nietzsche est parfois explicitement évoqué. En 1932 par exemple, Canguilhem critique "l'ostracisme" dont Nietzsche est victime dans les programmes (43).

En 1938, lors d'une séance de la Société française de philosophie consacrée à l'agrégation de philosophie, Merleau-Ponty demande: "Il serait indiqué de faire, dans les programmes, une place qu’ils n’ont pas aux philosophes post-kantiens, à Hegel et à sa postérité : Marx, Nietzsche ou même Husserl." (44)

Si l'on n'y prend pas garde, le moment est proche où les vrais philosophes ne seront ni licenciés ni agrégés de philosophie, ou cet examen et ce concours apparaîtront comme une pédantesque organisation de l'incompétence. Edmond Goblot (45)

 

"Descartes, Kant? évanouis. Pourquoi Boutroux? Pourquoi cet ostracisme dont sont l'objet Comte, Hegel, Nietzsche? (...) On se demande alors si le concours d'agrégation est relatif à autre chose que la tradition et le commerce?" G. Canguilhem (46)

"A l'époque où j'étais étudiant, au début des années 20, la philosophie "agrégative" n'incluait ni Hegel ni Marx [...] Que Hegel ou Marx ne figurât pas au programme, la décision pouvait se justifier mais ce qui ne pouvait se justifier c'était l'ignorance dans laquelle les futurs professeurs restaient d'un système philosophique dont l'influence et l'importance sont évidentes" Raymond Aron (47)


4 L'absence au programme de l'agrégation n'exclut pas des cours de préparation sur Nietzsche dans le cursus d'un agrégatif


Des recherches (actuellement en cours) sur les questions au programme de l'agrégation de philosophie depuis le début du XXème siècle montrent déjà plusieurs sont potentiellement reliées à l'étude de Nietzsche - au moins suggèrent un détour par Nietzsche.

 

Les programmes des cours de philosophie dans les universités, notamment à partir de 1906/1907 laissent une place à l'examen de Nietzsche. (48)

 

La liste des leçons du concours de l'agrégation de 1909 contient une leçon sur: "De l'idée d'une double table des valeurs pour le pouls [? peuple ? ] et pour l'élite" (49) qui n'est pas sans rappeler la distinction entre la morale des maîtres et la morale des esclaves.

 

En 1910, plusieurs leçons sont proches de Nietzsche: "Le droit et la force" qui n'est pas sans rappeler le titre du roman nietzschéen à succès de Daniel Lesueur, Le droit à la force, publié en 1909. (50) Une autre leçon est: "Peut-il y avoir une morale sans obligation?" qui évoque clairement Guyau si souvent associé à Nietzsche, notamment par Alfred Fouillée et René Berthelot (51); une autre est sur "Le pragmatisme" alors que René Berthelot prépare son ouvrage Le pragmatisme chez Nietzsche et chez Poincaré qui paraîtra en 1911. (52)

 

Sans se perdre dans des conjectures, on peut citer les cours avérés de préparation à l'agrégation à la Sorbonne

 

* de Frédéric Rauh à partir de1904 (53)

 

* des cours de Brunschvicg à partir de 1921 (54)

 

* de Canguilhem en 1947/1948 et 1955/1956. (55)

 

Il existe de nombreuses archives qui attesteront certainement d'autres cours.

"Personnellement cette influence [des idées morales du temps présent] est toute puissante... (...) Nos cours valent dans la mesure où nous y faisons pénétrer ces idées nouvelles. - Dans une très large mesure, je ne conçois pas, par exemple, (...) un cours de morale où on discute le communisme de Platon, où on ignore le mouvement ouvrier contemporain, où on s'escrime contre Protagoras, et où on ne cite même pas Nietzsche." Anonyme (56)

 

"Depuis. de longues années, des philosophes enseignent la jeunesse qu'elle doit se délivrer d'une vaine sensibilité et lutter farouchement pour la vie les professeurs d'énergie sont les ennemis de la pitié, et l'on ne saurait imaginer l'influence qu'a eue, par exemple, l'Allemand Nietzsche sur les étudiants français." Guy Launay (57)


5 Nietzsche figure au programme de l'agrégation de philosophie bien avant 1970


Nietzsche apparaît nommément au programme de l'agrégation de philosophie avant son inscription dans la liste des auteurs de l'examen écrit en 1970 et  1971. Comme l'a noté Alan Schrift, les philosophes français n'ont pas "découvert" Nietzsche en 1970 (58).

 

De fait, en 1962 et 1963,  Ainsi parlait Zarathoustra est au programme de l'agrégation de philosophie.   (59) Et en 1958 et 1959, La Généalogie de la morale est au programme de l'agrégation de philosophie. (60)

 

On peut encore remonter dans le temps:

 

En 1929, La généalogie de la morale est au programme de l'oral de l'agrégation de philosophie, pour les candidats dispensés du grec (candidates ou candidat(e)s titulaires d'une licence de science). (61)

En 1928 (?), des textes de Nietzsche seraient au programme de l'agrégation de philosophie, d'après Charles Lalo. (62)

 

A partir de 1906, Nietzsche fait partie des auteurs étudiés pour l'Agrégation secondaire des jeunes filles. (63)

"N'a-t-on pas mis au programme de l'agrégation de philosophie, depuis deux ans, des textes de Montaigne, de Renan, de Nietzsche, qui eussent été abandonnés dédaigneusement aux lettrés il y a seulement quelques lustres ?" Charles Lalo (62)


6 Dès 1903, Nietzsche est au programme de la licence de philosophie (64)

Comme le jury le rappelle régulièrement aux candidats, la préparation au concours de l'agrégation de philosophie commence dès la préparation de la licence. Parfois les cours sont les mêmes.

 

Nietzsche est au programme de la licence de philosophie dès l'année universitaire 1903/1904 à Caen, puis Bordeaux (1905/1906).

Excepté Paris, les autres académies suivront: Besançon et Nancy (1907/1908), Lyon (1909/1910), Aix-Marseille (1911/1912), Clermont-Ferrand (1917/1918), Rennes (1921/1922), Grenoble (1923/1924).

 

L'absence nominative de Nietzsche au programme de cet examen n'exclut nullement l'existence de cours sur ses idées, sa doctrine ou sa philosophie.

 

Pour la licence, c'est le cas notamment à la Sorbonne (Frédéric Rauh dès 1903/1904), à Caen (H. Delacroix, Wagner, Schopenhauer, Nietzsche, 1906/1907), à Poitiers (Rivaud, La vie et les doctrines de Frédéric Nietzsche, 1908/1909), à Rennes (Emile Bréhier, La théorie de la connaissance et la notion de valeur, 1909/1910) et à Dijon (Th. Ruyssen, La philosophie de la volonté: Schopenhauer et Nietzsche, 1907/1908).

Licence de philosophie, Lyon, 1909/1910


Alors?

 

L'intérêt des marqueurs empiriques n'est plus à démontrer mais en partant d'une "absence presque totale de Nietzsche dans la philosophie universitaire" (65)  au début XXème siècle pour arriver à l'inscription au programme de l'agrégation de philosophie en 1970, l'histoire de Nietzsche en France à l'échelle du XXème siècle a souscrit un peu vite au processus classique (introduction, traduction, appropriation, assimilation) et conclu hâtivement à un "succès tardif" qui était en fait inscrit dans les prémisses.

En donnant à l'inscription de Nietzsche à l'agrégation de philosophie la force de preuve, l'histoire était condamnée à faire l'histoire d'un succès tardif et  l'impasse presque totale sur l'histoire de la diffusion et de la discussion des idées de Nietzsche.

 

Il existe des traces empiriques précises de son inclusion dans la philosophie universitaire française tout au long du XXème siècle, y compris pendant ce qu'on appelle le premier moment du nietzschéisme français, trop souvent assimilé à une réception essentiellement littéraire.

A côté d'une histoire de Nietzsche que le XXème siècle aurait passé à mésentendre. il reste de la place pour l'histoire d'un Nietzsche dont les philosophes universitaires français ont compris l'importance et qu'ils ont même tenté de comprendre. C'est ce qu'il reste à démontrer.


Notes


(1) Extrait d'une lettre de Maurice de Gandillac à Donato Longo du 3 juin 1982. Il faut noter que le lycée a été inauguré en 1923. On peut signaler que Sartre était dans le même lycée et donc également élève de Georges Cantecor (1863-1932).

 

(2) Pour ne citer que les travaux qui font autorité, Cf. Louis Pinto, Les neveux de Zarathoustra, Paris, Seuil, 1995; Jacques Le Rider, Nietzsche en France, Paris, PUF, 1999; Alan Schrift, "Le nietzschéisme comme épistémologie: la réception française de Nietzsche dans le moment philosophique des années 1960", in Patrice Maniglier (dir.), Le moment philosophique des années 1960 en France, Paris, PUF, 2011.

 

(3) Cf. Jean-Louis Fabiani, Qu'est-ce qu'un philosophe français?: La vie sociale des concepts (1880-1980), Paris, Editions de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, 2010, p. 188.

 

(4) Cf. Charles Soulié, "Anatomie du goût philosophique", in Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 109, 1995, p. 3-28. L'étude contient des données intéressantes sur la place de Nietzsche dans les mémoires de maîtrise, les différentes épreuves de l'agrégation... Voir la thèse de Charles Soulié, La fabrique des philosophes, ou des usages sociaux de l'UFR de philosophie de Paris I, thèse de doctorat en sociologie sous la direction de Jean-Claude Combessie, soutenue en 1994 à Paris (EHESS , en partenariat avec Université Panthéon-Sorbonne).

Edgar Faure aurait peut-être joué un rôle, selon l'enquête de Jean-François Dejours (2014). Lire David Valence et Bruno Poucet (dir.), La loi Edgar Faure : Réformer l'université après 1968, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016.

 

(5) Cf. Joseph Jurt, "Louis Pinto, Les Neveux de Zarathoustra. La réception de Nietzsche en France, in Gérard Mauger et Louis Pinto (dir.), Lire les sciences sociales, vol. 4, 1997-2004, Editions de la Maison des sciences de l'homme, 2004, mis en ligne en 2017.

 

(6) Cf. Bertrand Binoche et Arnaud Sorosina, Les historicités de Nietzsche, Paris, Publications de la Sorbonne, 2016.

 

(7) Cf. Jean Blain, "Nietzsche et la France" dans L'Express du 1er février 2009.

 

(8) Cf. Jacques Le Rider, op. cit., p. 70.

 

(9) Cf. Jean Wahl, Tableau de la philosophie française, Paris, Gallimard, 1962, p. 7.

 

(10) Cf. Michel Jamet, "La classe de philosophie", in Cahiers philosophiques, n°22, mars 1985, p. 55-56.

 

(11) Romain Pudal dans son étude sur la réception de la philosophie analytique en France rappelle l'importance d'être inscrit: en 2001-2002, Bertrand Russell est "promu au rang d’un des trois auteurs canoniques de l’agrégation. Cette consécration est décisive puisque l’inscription au programme de l’agrégation comme auteur obligatoire suppose d’abord que le jury soit d’une composition qui autorise cette audace, ensuite qu’il y ait assez de professeurs pour enseigner l’auteur, et enfin que suffisamment de ses ouvrages soient disponibles en français, en tout cas lorsqu’il s’agit d’un des trois auteurs « canoniques » du programme. C’est donc un indice essentiel de l’évolution du champ philosophique français et des rapports de force internes à ce champ."; cf. Romain Pudal, "La difficile réception de la philosophie analytique en France", in Revue d'Histoire des Sciences Humaines, 2004/2, no 11, p. 69-100.

 

(12) "Je n’invente rien : un tel “programme” a été officiellement proposé en 1997 par un GTD que présidait un Inspecteur Général"; cf. la tribune de Jean-Jacques Rosat, président de l'ACIREPh, dans l'Université Syndicaliste en septembre 2001.

 

(13)  Cf. Wiliam Goldblum, "Philosophie", in La pensée, juin 1971, p. 145.

 

(14) Raymond Aron parle de "résurrection de Nietzsche"; cf., Raymond Aron, "Les dangers du snobisme intellectuel", in Réalité, juin 1968, cité d'après Raymond Aron, Politique française. Articles 1944-1977, Paris, Editions de Fallois, 2016.

 

(15) Cf. Charles Soulié, op. cit., p. 12.  Cf aussi Bruno Meziane, 'Le Nietzsche de Deleuze : entre légitimation institutionnelle et mise en question de l'institution philosophique", in Methodos, 19, janvier 2019.

 

(16)  Cf. l'étude de Joseph Jurt, sur le livre de Louis Pinto (Les neveux de Zarathoustra, op. cit.)", in Louis Pinto et Grard Mauger, Lire les sciences sociales, vol. 4, 1997/2004, Editions de la Maison des sciences de l'homme, 2004, p. 13.

Statuer sur la "nature" philosophique de la pensée ne doit pas être confondu avec statuer sur son "moment". En 1926 déjà, Léon Brunschvicg invite à ne pas confondre l'essence et la portée de la pensée de Nietzsche: : "il n'est pas besoin de se demander si son œuvre est vraiment d'un philosophe, si elle comporte un ou plusieurs systèmes, pour apercevoir la portée historique de son apparition"; cf. "Deux points de vue sur Nietzsche par Bernard Groethuysen et Léon Brunschvicg", in Union pour la vérité, 34ème année, mars 1926, p. 119-120. Le titre de l'article de L. Brunschvicg est: "La critique nietzschéenne a-t-elle une contre-partie positive?". Il est repris en 1927 dans Le Progrès de la conscience dans la philosophie occidentale, tome 2 .

Du reste la canonisation de Nietzsche, peu contestable aujourd'hui, n'exclut toujours pas que le couple Nietzsche/philosophe reste problématique: Nietzsche, somme toute, serait moins l'auteur d'une nouvelle philosophie que d'une nouvelle manière de philosopher.

 

(17) Claude Roy, "Nietzsche était-il nietzschéen?", in Nouvel Observateur, 16 janvier 1994.

 

(18) Jean-Louis Fabiani écrit: "Marx, Hegel et Nietzsche dominaient le débat philosophique français depuis les années 1930"; op. cit., p. 119-120.

 

(19) Comme le rappelle justement Alan Schrift, "Nietzsche n'a pas été « découvert » par les philosophes français dans les années 1960 seulement"; cf. "Le nietzschéisme comme épistémologie: la réception française de Nietzsche dans le moment philosophique des années 1960", in Patrice Maniglier (dir.), Le moment philosophique des années 1960 en France, Paris, PUF, 2011.

 

(20) Cf. Angèle Kremer-Marietti, Thèmes et structures dans l'œuvre de Nietzsche, Paris,  Lettres modernes , 1957 et Jean Wahl, La pensée philosophique de Nietzsche des années 1885-1888, Paris, Centre de Documentation Universitaire, 1959; "Le problème du temps chez Nietzsche" in Revue de métaphysique et de morale, n°4, 1961, p. 436-456; "Le Nietzsche de Fink", in Revue de métaphysique et de morale, 1962, p. 475-489. Cf. Gilles Deleuze, Nietzsche et la philosophie, Paris, PUF, 1962.

 

(21) Selon Jean Lacroix, Gilles Deleuze a traité Nietzsche "en philosophe et non plus en prophète", in Le Monde, 29 et 30 avril 1962.

 

(22) Il s'agit du projet d'édition des œuvres complètes de Nietzsche en français initié par Colli et Montinari.

 

(23) L'expression est de Jean Wahl lors d'une discussion au colloque de Royaumont en 1964: cf. Nietzsche, Paris, Ed. de Minuit, 1967, p. 122

.

(24)  Cf. Pierre Boudot, Nietzsche et l'au-delà de la liberté, Paris, Aubier Montaigne, 1970, avec une préface de Geneviève Bianquis.

Cf., Richard Roos, " Elisabeth Foerster Nietzsche ou la sœur abusive", in Etudes germaniques, n°4, 1956, p. 321-341 et "Les derniers écrits de Nietzsche et leur publication", in Revue philosophique de la France et de l'étranger, t. 146, 1956, p. 262-287 (repris dans Jean-François Balaudé et Patrick Wotling (dir), Lectures de Nietzsche, Paris, Livre de poche, 2000, p. 33-70.

Cf. Nietzsche. Colloque de Royaumont, Paris, Ed. de Minuit, 1967.

 

(25) Cf. Richard Roos, "Règles pour une lecture philologique de Nietzsche", in Nietzsche aujourd'hui?, tome 2, Passion, Paris, UGE, 1973, p. 283-318.

 

(26) Cf. la réaction de Bernard Pautrat lors de la discussion qui a suivi l'intervention de Richard Roos, "Règles pour une lecture philologique de Nietzsche", in Nietzsche aujourd'hui?, op. cit., tome 2, p. 319.

 

(27) Cf. la conclusion du colloque par Maurice de Gandillac, in Nietzsche aujourd'hui?, op. cit., tome 2, p. 438.

 

(28) L'expression est de Fauzia Assaad-Mikhail au cours de la conclusion du colloque, in Nietzsche aujourd'hui?, op. cit., tome 2, p. 437.

 

(29) Intervention de Gianni Vattimo lors d'une discussion au colloque de Royaumont en 1964: cf. Nietzsche, Paris, Ed. de Minuit, 1967, p. 120.

Et ce n'est pas un hasard si la dernière table-ronde s'ouvre avec une épitaphe de Wittgenstein: "Ne demandez pas ce que cela veut dire, demandez à quoi cela sert";  cf. "Table ronde", in Nietzsche aujourd'hui?, op. cit., tome 2, p. 413

  

(30) L'expression est de Renée Thomas dans "Nietzsche dans l'enseignement de la philosophie en classe terminale", in Cahiers philosophiques, n°22, mars 1985, p. 70.

 

(31) Cf. Bernard Pautrat, op. cit.

 

(32) Cf. Gilles Deleuze, "Pensée nomade", in Nietzsche aujourd'hui?, tome 1. Intensités, 1973, p. 159-60. Cf. aussi: "Je ne me présente en rien comme un commentateur de textes. Un texte, pour moi, n'est qu'un petit rouage dans une pratique extra-textuelle. Il ne s'agit pas de commenter le texte (...), il s'agit de voir à quoi cela sert dans la pratique extra-textuelle qui prolonge le texte" (p. 186)

 

(33) Cf. Michel Foucault: "Entretien sur la prison : le livre et sa méthode" (entretien avec J.-J. Brochier), in Magazine littéraire, n° 101, juin 1975, p. 27-33, repris dans Daniel Defert et François Ewald (dir.), Dits et Ecrits, tome II, 1970-1975, p. 753.

 

(34) Je ne peux donner que des indications. Voir par exemple une correspondance sur l'enseignement de la philosophie dans la Revue politique et littéraire en 1894 ou Emile Beausire, "L'enseignement de la philosophie avant les nouveaux programmes" en 1881 dans la Revue internationale de l'enseignement. Cf. Alfred Fouillée, "La philosophie et les concours d'agrégation", in Revue philosophique de la France et de l'étranger, janvier-juin 1891, p. 432-435; Emile Durkheim, "L'enseignement philosophique et l'agrégation de philosophie", in Revue philosophique de la France et de l'étranger, 1895, n° 39, p. 121-147; H. Bouasse, "De l'éducation scientifique des «philosophes»", in Revue de métaphysique et de morale, 9, 1901, p. 32-52. Edmond Goblot, "Enseignement. La licence de philosophie", in Revue de métaphysique et de morale, 1902, p. 120-129 et "Enseignement. La licence de philosophie", in Revue de métaphysique et de morale, 1907, p. 94-102. Voir l'avant-propos intitulé "Le rôle actuel de la philosophie" de Frédéric Rauh dans Etudes de morales, notes de cours à l'Ecole normale à partir de 1903, recueillies et publiées en 1911. Voir aussi sur le site de la Société française de philosophie "Les grandes conférences en téléchargement" et Christiane Menesseyre, "La Société française de philosophie et l'enseignement philosophique 1901-2001 (III La société française de philosophie et l'enseignement philosophique: téléchargement).

 

(35) Cf. Jean-Louis Fabiani, op. cit., p. 50.

 

(36) Cf. Emile Durkheim, "L'enseignement philosophique et l'agrégation de philosophie", op. cit., p. 23: "Nous savons trop bien que ce n'est pas avec un arrêté ministériel que l'on peut changer un enseignement qui a son histoire et ses traditions. Ces transformations ne sont possibles que si elles ont été d'abord acceptées par les mœurs." Cf. Jean-Louis Fabiani, op. cit., p. 52.

 

(37) Raymond Aron, "Quelques problèmes des universités françaises", in Preuves, mai 1964; repris dans Politique française. Articles 1944-1977, op. cit.

 

(38) Cf. Jean-Louis Fabiani, op. cit., p. 50-54.

 

(39) Cf. BINEt Alfred, "Une enquête sur l'évolution de l'enseignement de la philosophie", in L'année psychologique, tome 14, 1908, p. 152-231. La citation (p. 175) est une réponse à la troisième question de l'enquête : " Dans quelle mesure les recherches scientifiques, les idées morales du temps présent, exercent-elles une influence sur votre enseignement? ".

 

(40) Raymond Aron, "Quelques problèmes des universités françaises", in Preuves, mai 1964; repris dans Politique française. Articles 1944-1977, op. cit. 

 

(41) Ibid.

 

(42) "Au fur et à mesure que l'on s'élève vers l'enseignement supérieur, le conservatisme devient plus dangereux, moins défendable. Certes, les universités peuvent nourrir l'ambition de maintenir le type d'homme ou le type d'esprit exemplaire: Oxford ou Cambridge s'y emploient ou y parviennent. Encore faut-il que les programmes se transforment au fur et à mesure des progrès du savoir." Cf. Raymond Aron, "Quelques problèmes des universités françaises", op. cit.

 

(43) Citation extraite de "L'agrégation de philosophie", publié dans la revue Méthode. Revue de l'enseignement philosophique, n°1, mai 1932 que je cite d'après Bruno Poucet, Histoire de l'enseignement de la philosophie en France dans l'enseignement secondaire de 1863 à 1965, thèse de l'Université René Descartes (Paris V) soutenue en 1996 et publiée par l'Atelier national de reproduction des thèses, p. 299. L'article de Canguilhem figure dans Œuvres complètes, vol. 1, Paris, Vrin, 2011, p. 427-431.

 

(44) Télécharger la séance de la Société française de philosophie du 7 mai 1938 consacrée à "L’agrégation de philosophie" avec comme intervenants M.-A. Bloch, C. Bouglé, L. Brunschvicg, A. Lautman, M. Merleau-Ponty, J. Nabert, D. Parodi, R. Poirier, D. Roustan, P. Uri.

 

(45) Edmond Goblot, "Enseignement. La licence de philosophie", in Revue de métaphysique et de morale, 1907, p. 96.

 

(46) Cf. "L'agrégation de philosophie", publié dans la revue Méthode. Revue de l'enseignement philosophique, n°1, mai 1932 que je cite d'après Bruno Poucet, Histoire de l'enseignement de la philosophie en France dans l'enseignement secondaire de 1863 à 1965, thèse de l'Université René Descartes (Paris V) soutenue en 1996 et publiée par l'Atelier national de reproduction des thèses, p. 299. L'article de Canguilhem figure dans Œuvres complètes, vol. 1, Paris, Vrin, 2011, p. 427-431.

 

(47) Raymond Aron ajoute: "L'agrégation polarise à tel point l'activité des facultés que, trop souvent, les auteurs ou les matières ignorés par le jury d'agrégation sont finalement négligés." Cf. "L'université en crise", in Le Figaro, 25 novembre 1960; repris dans Politique française. Articles 1944-1977, op. cit.

 

(48) Cf. la liste dans la Revue de métaphysique et de morale, supplément de septembre 1907.

 

(49) Cf. la liste dans la Revue de métaphysique et de morale, supplément 5, 1909, p. 8.

 

(50) Daniel Lesueur, Le droit à la force, Paris, Nourrit, 1909.

 

(51) C'est un sujet qui occupe beaucoup Alfred Fouillée; cf. par exemple "Les jugements de Nietzsche sur Guyau d'après des documents inédits", in Revue philosophique de la France et de l'étranger tome 52, n˚12, décembre 1901, p. 569-599. Cf. René Berthelot, Evolutionnisme et platonisme. Mélanges d'histoire de la philosophie et d'histoire des sciences, Paris, Alcan, 1908: l'ouvrage contient " Frédéric Nietzsche ", " A propos de l'idée de vie chez Guyau, Nietzsche et Bergson " (p. 88-138)

 

(52) Cf. la liste des leçons données au concours de l'agrégation de 1910 dans la Revue de métaphysique et de morale, supplément 5, septembre 1910, p. 7-8.

 

(53) Cf. Frédéric Rauh, op. cit. et Jean Wahl, Lettres à Paul Tuffrau (1907-1960), Paris, L'Harmattan, 2018. 

 

(54) On trouvera une ébauche de synthèse sur Nietzsche en France: Traces orales/ cours.

 

(55) Cf. Thibault Carabajal: "Ruminer. Nietzsche par Canguilhem, à propos de la normativité biologique sur Nietzsche", dans Delphine Antoine-Mahut et Samuel Lézé (dir), Les Classiques à l'épreuve. Actualité de l'histoire de la philosophie, Paris, Editions des archives contemporaines, 2018. (Master Class, Château de Longsard, 2015), p. 311-332.

 

(56) Cf. Alfred Binet, " Une enquête sur l'évolution de l'enseignement de la philosophie ", op. cit.

 

(57) Cf. Guy Launay, {Au théâtre}, in Le Matin, n°8297, 15 novembre 1906, p. 2.

 

(58) Cf. Alan D. Schrift, "Le nietzschéisme comme épistémologie: la réception française de Nietzsche dans le moment philosophique des années 1960", in Patrice Maniglier (dir.), Le moment philosophique des années 1960 en France, Paris, PUF, 2011.

 

(59)  Ibid. Voir aussi "Effects of the Agrégation de philosophie on Twentyieth-Century French Philosophy".

 

(60) Ibid. Entre les deux, en 1960, des œuvres de Nietzsche (La Généalogie de la morale. Par-delà le bien et le mal, la Naissance de la tragédie, Ainsi parlait Zarathoustra) ont fait leur apparition au programme de philosophie de Terminale A: cf. Bruno Poucet, op. cit., p. 460. Elles figurent toujours dans le programme de 1973 mais avec une astérisque qui distingue les "grands" auteurs (présentables à l’oral du bac) et les autres. Nietzsche (comme Marx et Freud) fait partie de ces autres. En 1992, le projet Beyssade propose, entre autres, la suppression de cette astérisque. Sur Nietzsche au baccalauréat, cf. Michel Jamet, "La classe de philosophie", in Cahiers philosophiques, n°22, mars 1985, p. 55-56.

 

(61) Cf. Nietzsche en France:Traces orales: cours 1928/1930

 

(62) Cf. le compte-rendu de Max Dessoir, Die Kunstformen der Philosophie, publié dans la Revue philosophique de la France et de l'étranger, 54, 1929, p. 313. Charles Lalo est agrégé de philosophie, docteur es lettres, sur le point d'occuper la chaire d'esthétique et science de l'art à la Sorbonne.

 

(63) Cf. Nietzsche en France:Traces orales: cours 1906/1908

 

(64) Toutes les données sont sur Nietzsche en France:Traces orales: cours

 

(65) Cf. Louis Pinto cité par Jacques Le Rider, op. cit., p. 72.