Bibliographie inédite des publications sur Nietzsche 1868-1940 (Laure Verbaere et Donato Longo)
1919-1940: BIBLIOGRAPHIE ET COMMENTAIRES DE DONATO LONGO
VERNE Maurice, "Whitmanisme, efficience et nietzschéisme ou des idéaux de la démocratie victorieuse", in L'information financière, économique et politique, 2 janvier 1919, p. 3. (L.V.)
BRUNET Gabriel, "Une énigme. Nietzsche et la guerre", in Mercure de France, tome 131, n°495, 1er février 1919, p. 385-406.
Dans cet article, Brunet relève le paradoxe au cœur de la pensée nietzschéenne: Nietzsche aime la guerre autant qu’il déteste les positions nationalistes, et surtout le nationalisme de l’Empire allemand. Selon Brunet, la guerre chez Nietzsche avait une valeur de « symbole » de « l’affirmation de la vie… » (p. 393); en plus « Si Nietzsche fait l’apologie de la guerre, c’est donc uniquement parce qu’elle est capable de tremper les caractères individuels » (p. 391). Pour Brunet Nietzsche est l’ami du « génie » français et l’ennemi du militarisme allemand qui lui « répugnait » (pp. 405-406). Le Nietzsche de Brunet est le « Nietzsche français ». -[Don Longo, 2014]
Anonyme, "A propos de "Nietzsche et la guerre"", {Echos}, in Mercure de France, tome 132, 1er mars 1919, p. 183-186.
Il s’agit ici d’une lettre reçue par le Mercure de France sur l’article de Gabriel Brunet. La lettre soutient la position de Brunet: « nul plus que [Nietzsche] n'a eu en horreur et le militarisme à l'allemande et les conséquences pratiques de la guerre, conduite à l'allemande. » Pour cet auteur, comme pour Brunet, la France était la vraie patrie spirituelle du philosophe. -[Don Longo, 2014]
ROLLAND Léonce, "Quelques préjugés sur Nietzsche", in Demain, n°65, 3 avril 1919, p. 389-392. [L.V.]
GIDE André, "Journal", in Nouvelle Revue française, 1er juillet 1919, p. 284-286.
Dans son Journal de 1919, Nietzsche reste ce qu’il était en 1902, c’est-à-dire le prophète d’une « grande réforme morale ». Son « déséquilibre » psychologique, dit Gide, n’était que le drame intérieur de cette réforme: « c’est précisément dans la folie de Nietzsche que je vois le brevet de son authentique grandeur » (p. 286). -[Don Longo, 2014]