Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940 (Laure Verbaere et Donato Longo)

 

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André Lalande (1867-1963)


André Lalande est élève de l'Ecole normale supérieure en 1885, agrégé de philosophie en 1888, docteur ès lettres en 1899. Il est d'abord professeur dans divers lycées de Paris puis à l'Ecole normale de Sèvres. En 1904, il est chargé de cours à la Sorbonne et titulaire en 1908. En 1901, il est cofondateur de la Société française de philosophie. En 1922, il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques.



LALANDE André, « Les récents dictionnaires de philosophie », {Revue générale}, in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 56, n˚12, décembre 1903, p. 628-648.

A propos de J. - M. Baldwin, Dictionnary of philosophy and psychology (p. 636-640). Lalande critique les articles concernant la biographie des philosophes : « Pourquoi n'avons-nous de notice ni sur Nicole, ni sur Turgot, ni sur Saint-Simon, dont l'action sociale et philosophique a été considérable, ni sur Maine de Biran, ni sur Claude de Saint-Martin, ni sur Stirner, ni sur Renan? Dira-t-on que ce dernier est trop récent? Mais Ravaisson et Nietzsche y sont admis. Dira-t-on que les autres ne sont pas de premier ordre? » (p. 637)

 

LALANDE André, "The Monist. Tome XIV (1903-1904)", {Revue des périodiques étrangers}, in Revue Philosophique de la France et de l'étranger, tome 60, n˚7, juillet 1905, p. 116-119.

Compte-rendu d'un article de N. Vaschide et G. Binet-Valmer, "L'élite de la démocratie », présenté comme des « variations sur les thèmes de Nietzsche." (p. 118)

 

LALANDE André, « G. Papini. - Il Crepusculo dei Filosofi », {Philosophie générale}, in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 64, n˚9, septembre 1907, p. 288-291.

Constate que pour faire le procès de la philosophie, l'auteur passe en revue les gloires philosophiques du XIXe siècle : « Kant, Hegel, Schopenhauer, Aug. Comte, Spencer, Nietzsche. » (p. 289) Au sujet de Nietzsche en particulier, remarque : « On s'attendrait à voir mieux traiter l'auteur de Zarathustra. Il y a tant de Nietzschéisme dans la manière de M. Papini! Eloge constant de l'action, seule valeur et seul critérium ; mépris de la foule moutonnière ; enthousiasme pour l'héroïsme, pour la vie, pour la santé, pour la force ; immoralisme, individualisme outrancier, culte de la nouveauté ; même confiance dans l'avenir, même goût du décor, même manière virulente de déclarer ses antipathies. D'ailleurs, le titre même du Crépuscule des philosophes n'est-il pas une imitation de la Götterdämmerung? L'auteur ne prétend-il pas, lui aussi, philosopher à coups de marteau? » (p. 290) Or, constate en détaillant que « Nietzsche n'est pourtant pas plus épargné que les autres. » (p. 290-291)

Cf. G. Papini, Il Crepusculo dei Filosofi, Societa editrice Lombarda, Milan, 1906.

 

LALANDE André, "Pragmatisme, humanisme, et vérité", in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 65, n°1, janvier 1908, p. 1-26.

A propos des deux ouvrages qu'il se propose d'analyser, remarque : "Tous les deux sont des recueils de pièces détachées, articles ou conférences, réunies par quelques idées communes : que la vérité et la représentation elle-même dépendent de l'action, qu'il n'existe aucune pensée purement intellectuelle, aucune "immaculée connaissance", comme disait Nietzsche, et que toute opération mentale, tout jugement, tout raisonnement, n'a de sens que par le mouvement total qui le porte et par le but où il tend (...)." (p. 1)

 

LALANDE André, "Vocabulaire technique et critique de la philosophie", in Bulletin de la société française de philosophie, tome 8, 2 juillet 1908, p. 334.

Définition de l'immoralisme : "doctrine de Nietzsche". Critique : "Cette expression est à désapprouver". Radical international : "Il n'y pas lieu de proposer de radical international."

 

LALANDE André, "La théorie des valeurs", {Revue critique}, in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 69, n°3, mars 1910, p. 304-311. 

Constate en préambule : "La notion de valeur, d'abord utilisée par la science économique, a pris récemment une extension considérable dans le domaine de la philosophie. Les paradoxes littéraires de Nietzsche, d'une part, de l'autre les analyses psychologiques de Meinong, d'Ehrenfels, de Kreibig, de Münsterberg ont popularisé ce concept, et l'ont substitué dans l'usage aux concepts usuels dont se servaient les sciences normatives : bien et mal, droit et devoir, règle et fin." (p. 304)

 

LALANDE André, "Vie animale et vie morale", in Revue philosophique de la France et de l'étranger, t. LXXII, novembre 1911, p. 523-528.

Note: "Des philosophes comme Nietzsche, qui font profession de mépriser les vertus chrétiennes, et qui exaltent la dureté de l'individu dans la lutte pour la vie, ne peuvent s'empêcher de prendre leur part de cette tendance anti-zoïque en rêvant d'une surhumanité au profit de laquelle nous serions, avec joie, un « passage » et un « déclin ». (p. 525)

 

LALANDE André, "Le "volontarisme intellectualiste"", in Revue philosophique de la France et de l'étranger, Année 37, janvier-juin 1912, p. 1-21.

Plusieurs allusions à Nietzsche.

 

LALANDE André, "Vocabulaire technique et critique de la philosophie. Fascicule 16", in Bulletin de la Société française de philosophie, vol. 13, 1913, p. 167-248.

Entrée:

"Perspectivisme, D. Perspectivismus ; E. Perspectivism; I. Prospettivismo.

A. Nom donné par NIETZSCHE au fait que toute connaissance est perspective, c'est-à-dire relative aux besoins, et spécialement aux besoins vitaux, de l'être qui connait; et qu'en particulier, la nature de la conscience animale exige une représentation du monde générale et conceptuelle qui s'oppose à la réalité profonde et essentiellement individuelle des êtres. Voir Die fröhliche Wissenschaft, not. §§ 110, 111, 354.

B. La doctrine même qui soutient qu'il en est ainsi. Voir R. RERTHELOT, Un romantisme utilitaire, I, 1 : « Le perspectivisme de Nietzsche ».

Rad. int. : Perspektivism" (p. 167).