Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940

(Laure Verbaere et Donato Longo)

 

(en savoir plus)


Georges Casella (1881-1922)


Auteur dramatique, directeur de "Comoedia"


CASELLA Georges, {Chronique littéraire}, in Revue illustrée, n°8, 1er avril 1905.

Compte-rendu de Paul Adam, Le Serpent noir.

 

CASELLA Georges et GAUBERT Ernest, "Les prosateurs", in Revue illustrée, Année 20, n°10, 1er mai 1905.

Commence par un long exposé de l'influence de Nietzsche sur les "prosateurs".

 

CASELLA Georges, La nouvelle littérature (1895-1905), Paris, Sansot 1906.

Contient "Mallarmé et Nietzsche" (p. 35-37). 

Apprécie: " Ce qui fut mauvais et contraire à notre génie propre dans les influences reçues de l'étranger, une influence étrangère le neutralisa. Frédéric Nietzsche fit contrepoids à Tolstoï. Avec Zarasthoustra, c'était, mêlée aux inquiétudes modernes, toute la lumière d'Hellas qui venait à nous, ses méthodes, son âme, ses erreurs, sa volupté précise. Au troupeau stupide, il opposa le conducteur de troupeau; à l'adoration naturaliste de l'éphémère, il opposa le culte de l'inactuel ; à l'observation hésitante et méticuleuse du détail, la vision lyrique, la prescience du prophète. Il nous apprit surtout à discipliner les forces et les élans de la cité intérieure. Sa morale fut haute comme son esthétique, elles étaient humaines dans le sens que la Grèce antique donnait à cette épithète, surhumaines par rapport à nous. Ses disciples eurent l'ivresse de la plastique idéale. A la religion de la pitié il substitua celle de l'énergie, du désir de

dominer « La vertu qui donne »" (p. 36).

Sur Remy de Gourmont: "A son propos, quand on a parlé de l'influence nietzschéenne, il a fait remarquer très justement que

Nietzsche n'aurait pas eu tant de succès, si sa pensée n'avait été pensée par des esprits orientés déjà comme le sien, si Zarathoustra n'avait été la traduction de la pensée d'une génération..." (p. 55)

Rapporte un jugement du critique Ernest-Charles: "Il ne saurait être superflu de se demander encore si ce n'est pas précisément parce qu'il mourut fou qu'il est bien prouvé que Nietzsche fut véritablement un homme de génie" (p. 60).