Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940

(Laure Verbaere et Donato Longo)

 

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Georges Paul (1884-1969)


Historien français



PAUL Georges, "L'Homme qui vient (Philosophie de l'Autorité), par Georges Valois", {Les livres}, in Les Cahiers de l'Université Populaire, t. 2, n°14, 10 février 1907, p. 618-621.

Note: "Par son esprit réactionnaire, ce livre mériterait plutôt de s'appeler « L'Homme qui s'en va ».
M. Valois, nourri de Nietzsche, a accommodé les idées de cet auteur à la sauce monarchique; il déclare, en effet, dans son introduction, qu'il se dégage de son œuvre une odeur Nietzschéenne. Ce langage est dur, écrit-il. Admettons plutôt qu'il est cassant.
Notre auteur Nietzschéen, autrefois contempteur de l'autorité, cause de tout le mal — évangile anarchiste — est aujourd'hui apologiste de l'autorité, cause de tout le bien — évangile néo-monarchiste. Les extrêmes se touchent. Aussi, M. Valois qui, dans le cours de son ouvrage, entonne quelques hymnes à l'énergie, n'a-t-il pas eu besoin de faire grand effort pour évoluer de la sorte. En effet, l'individualiste Nietzschéen, malgré sa phraséologie d'homme libre, est bien près, par son admiration exagérée de la force, du réactionnaire le plus endurci, tellement près, qu'il peut bien parfois se confondre avec lui. C'est le cas de M. Georges Valois, et c'est pourquoi sa philosophie de l'autorité ne nous change pas beaucoup de la philosophie de la liberté selon Nietzsche ou Stirner, que nous avons entendue - oh, combien souvent - ressasser autrefois dans les groupes libertaires. Seules les conclusions diffèrent, les prémisses sont les mêmes." (p. 618-619)

 

 

PAUL Georges, "Le système politique d'Auguste Comte (de Montesquiou)", {Les livres}, in Les Cahiers de l'Université Populaire, t. 2, n°15, 10 mars 1907, p. 717-719.

Note: "Qu'il nous soit permis cependant de rester quelque peu perplexe en voyant Auguste Comte et Nietzsche, réunis pour la même œuvre de réaction sociale, sous l'étendard néo-monarchiste.
Avec Nietzsche, ou plutôt son disciple monarchique M. Valois, nous avons vu que la société monarchique est le régime par excellence des forts, un régime individualiste, favorisant la complète expansion de l'individu intelligent, de l'aristocrate, apte à faire son chemin." (p. 718)