Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940
(Laure Verbaere et Donato Longo)
BOYER Jean, "Nietzsche en France", in Dépêche de Toulouse, 16 octobre 1929, p. 1. (L. V.)
A propos du livre de Geneviève Bianquis: Nietzsche en France (1929).
BOYER Jean, "Pauvre Nietzsche", in Dépêche de Toulouse, 3 avril 1937, p. 1. [L.V.]
Note: "Il a toujours été à plaindre. D'abord pour avoir été incompris. Puis pour avoir fini lamentablement, dans la plus effrayante déchéance mentale. Et depuis, pour avoir été rendu responsable de théories ou d'actes n'ayant parfois que de très lointains rapports avec sa pensée.
La faute en est peut-être, pour une part, aux titres fracassants de certaines de ses œuvres: Par-delà le Bien et le Mal, par exemple, ou La Volonté de Puissance. Il faut dire aussi que sa situation morale est bien particulière à l'égard de ceux qui veulent chercher chez lui la justification de théories qu'ils approuvent ou abominent.
On peut trouver, chez un auteur qui a beaucoup écrit, l'expression d'idées extrêmement variées et parfois contradictoires. Que ne trouve-t-on pas dans Hugo ou dans Voltaire! Nietzsche ne fait pas exception à la règle. Il est même plus facile de se fournir chez lui de citations variées que chez un autre, car, esprit rigoureux entre tous et entre tous intransigeant, il a cherché douloureusement, sans le trouver, un système définitif et a, à plusieurs reprises, démoli ce qu'il avait déjà à moitié construit. Mais ce qu'on ne trouvera jamais, dans aucun de ses écrits, c'est une pensée basse.
On l'a donc rendu responsable de l'hitlérisme (...)"
Discute les "points de contact" et les divergences en résumant le livre de M. -P. Nicolas, De Nietzsche à Hitler.
Conclut: "Voilà, très résumées, et par conséquent bien imparfaitement présentées, les principales idées qu'agite ce petit livre, sans doute destiné à faire quelque bruit dans le monde des « clercs ». Lesquels ont trahi? Une discussion serrée doit nous l'apprendre. Qu'on ne dise pas que la question est d'importance secondaire. Elle touche, au contraire, à la base morale même de notre état social. (...)
La parole est maintenant aux clercs que M. Nicolas accuse nettement de trahison."