Bibliographie inédite des traductions de Nietzsche en français 1872-1944 (Laure Verbaere et Donato Longo)

 

La traduction française non publiée de Schopenhauer als Erzieher



Extrait de WILLIAM SCHABERG,  THE NIETZSCHE CANON: A PUBLICATION HISTORY AND BIBLIOGRAPHY, UNIVERSITY PRESS OF CHICAGO, 1995. Avec l'autorisation de l'auteur et des presses de l'Université de Chicago que nous remercions chaleureusement.



The french translation of Shopenhauer als Erzieher




Notes de William Schaberg


En bref (L. Verbaere)

A la fin de l'année 1874, une amie de Nietzsche, Marie Baumgartner[1] entreprend une traduction française du dernier livre de Nietzsche, Schopenhauer als Erzieher qui a été publié le 15 octobre 1874[2]. Nietzsche écrit le 3 décembre 1874 :

 

« (...) c'est une femme pleine de bonté et d'attentions, et très reconnaissante à mon égard, que Mme Baumgartner, elle est en train de traduire en français ma troisième Inactuelle, je crois que ce sera très bien, car elle connaît mieux le style que moi... »[3]

 

La traduction est rapidement achevée et le 5 février 1875, Nietzsche peut annoncer à Erwin Rohde :

 

« Ma troisième Inactuelle a entre-temps été excellemment traduite en français par Mme Baumgartner-Köchlin. A présent, nous cherchons un éditeur à Paris. »[4]

 

Il entreprend alors quelques démarches : le 7 février 1875, il demande à son amie Malwida von Meysenbug l'aide de l'historien français Gabriel Monod pour trouver un éditeur parisien[5]. Le 14 mars, il propose le manuscrit français à son éditeur Schmeitzner[6]. Ce dernier essaie auprès de plusieurs éditeurs parisiens mais ne reçoit que des refus de sorte que cette traduction ne sera jamais publiée[7]. Nietzsche essuie finalement deux refus : Schmeitzner n'est pas intéressé et aucun éditeur parisien n'est effectivement trouvé.



NOTES

 

[1] Marie Baumgartner, née Köchlin, a rencontré Nietzsche par l'intermédiaire de son fils qui est un de ses élèves. Ils entretiennent rapidement des relations amicales, correspondent de manière suivie et se rencontrent à plusieurs reprises.

 

[2] Cf. Unzeitgemaesse Betrachtungen. Drittes Stück: Schopenhauer als Erzieher, Schloss-Chemnitz, Verlag von Ernst Schmeitzner, 1874. Imprimé par C. G. Naumann, le livre est tiré à 1000 exemplaires. Il reste 650 exemplaires invendus le 14 mai 1875 et encore 350 le 5 août 1886 ; cf. W. H. Schaberg, item 26.

 

[3] Lettre de Nietzsche à sa mère et sa sœur du 3 décembre 1874 dans Nietzsche, Correspondance, op. cit., p. 543.

 

[4] Cf. C. P. Janz, tome II, p. 68.

 

[5] Cf. C. P. Janz, tome II, p. 137. Le 13 février, elle lui répond qu'elle a transmis sa requête ; cf. C. P. Janz, tome II, p. 137.

 

[6] Cf. C. P. Janz, tome II, p. 81.

 

[7] C'est Schmeitzner qui se charge de trouver un éditeur parisien. Ses tentatives sont vaines et le projet est abandonné ; cf. W. H. Schaberg, p. 45-46.