Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940

(Laure Verbaere et Donato Longo)

 

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Emile Hovelaque (1865-1936)


Spécialiste français des relations internationales, Emile Hovelaque est Inspecteur général de l’Instruction publique.

HOVELAQUE Emile, "L'Enseignement des Langues Vivantes dans le deuxième Cycle", in Les Langues Modernes, n°8, août 1910, p. 375-391.

Inspecteur général de l'Instruction publique.

Cet article a déjà été publié dans la Revue universitaire (mai et juin 1910).

Proclame d'emblée: "Ce n'est pas à la pure littérature seule que doit se borner votre enseignement. Vous ne devez pas en séparer les faits d'histoire et de civilisation qu'elle exprime et qui l'éclairent." (p. 375)

Précise: "Vous montrerez à vos élèves comment nos voisins se voient et nous voient; vous opposerez à l'idéal allemand que toutes leurs études poursuivies sous votre direction auront collaboré à définir l'idéal français qui, par contraste, se sera précisé dans leur esprit. Ils jugeront avec plus de justesse l'un et l'autre, et la comparaison qu'ils établiront entre les deux ne sera plus faite de dénigrement aveugle ou d'aveugle admiration. En 1ère, vous leur lirez telles pages de Barrès tirées des Bastions de l'Est, — Au Service de l"Allemagne, ou Colette Baudoche, — et ils prendront, au contact de ces pages délicates, une conscience plus fine de l'âme

française, atteindront une appréciation plus profonde de notre culture.

En Philosophie, vous leur ferez connaître telle page de la « Campagne de France », de Schopenhauer, de Nietzsche, à côté de telles autres de Fichte ou de Strauss; et ils verront qu'outre-Rhin, à côté de l'exaltation de l'esprit national et des dénigrements, il y a aussi la reconnaissance et l'influence de nos supériorités : vous montrerez que, depuis la descente du premier barbare teutonique dans l'Italie, jusqu'à Winckelmann, jusqu'au Voyage en Italie de Gœthe, jusqu'à la révélation du monde méditerranéen à Nietzsche, toujours le Germain a subi la fascination de ces civilisations dont les prestiges l'attirent et le repoussent tour à tour, tantôt lui inspirent le dédain et tantôt l'admiration.

Il n'est pas à craindre, comme certains esprits timorés l'ont pensé, que l'on défrancise nos enfants en les saturant ainsi d'une culture

étrangère. Tout au contraire, ils y puiseront de nouveaux motifs d'aimer leur terre natale." (p. 379)