Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940
(Laure Verbaere et Donato Longo)
Hugues Rebell (1868-1905)
Hugues Rebell est le pseudonyme de Georges Grassal, poète nantais qui publiera de nombreux ouvrages et connaîtra un certain succès parmi les adeptes de l'école romane, du nationalisme intégral et du classicisme ; cf. Thierry Rodange, En marge de la décadence : Hugues Rebell, thèse de doctorat de l'Université de Rouen, 1989 ; Thierry Rodange (éd.), « Hugues Rebell : Huit lettres inédites », in Littératures (Toulouse), vol. 26, printemps 1992, p. 257-269 et Thierry Rodange, Le Diable quitte la table ou la Vie passionnée d'Hugues Rebell, Paris, Mercure de France, 1994. Auteur de nombreux recueils d'études, des poèmes et des romans, cet aristocrate, « dédaigneux du succès et des foules qui le confèrent », ne bénéficia jamais que d'un public très restreint ;
cf. Louis Thomas, « Les Aînés. L'œuvre d'Hugues Rebell », in La Plume, n˚375, 1er juillet 1905, p. 647; Marius Boisson, Hugues Rebell intime, Paris, Marcel Seheur, 1930 et André Billy, "Hugues Rebell", in L'Œuvre, 1er juillet 1930.
Lire aussi Melinda Schehlein: Hugues Rebell, a Nietzschean writer in fin-de-siècle France : his literary and political achievement, Lewiston and Queenston, Lampeter, 2011.
Hugues Rebell a traduit des fragments de Nietzsche (voir les premières traductions)
REBELL Hugues, "Le Cas Wagner par Frédéric Nietzsche", {Littérature d'actualité}, in L'Ermitage 6, janvier 1893, p. 66-69.
Eloges appuyées : "Aujourd'hui dans une traduction qui leur fait honneur, d'abord pour l'avoir entreprise, et ensuite pour n'avoir point trahi le génie de l'écrivain qu'ils nous présentent, MM. Halévy et Dreyfus nous donnent le "Cas Wagner"". (p. 67)
REBELL Hugues, Union des trois aristocraties, Paris, Bibliothèque artistique et littéraire, 1894.
A propos du mode de gouvernement, cite Nietzsche (p. 43).
REBELL Hugues, "Sur une traduction collective des œuvres de Nietzsche", in Mercure de France, tome 13, n˚61, janvier 1895, p. 98-102.
REBELL Hugues, "Le maître d'école à Paris", in La Cocarde, 17 janvier 1895, p. 1-2.
Contre les invasions étrangères dans la littérature, contre August Strindberg. Note: "Il parait qu’il correspondit naguère avec Nietzsche. Ce fut assurément un grand honneur pour lui. Mais je crains bien, que cette intimité avec le philosophe n’ait servi qu’a rendre son esprit plus confus, sans donner à son style ces allures, vives et légères que Nietzsche prisait tant. Evidemment, l'auteur de Zarathustra pensait à Strindberg quand il faisait l’apologie de la danse et qu’il écrivait : « Il y a des esprits qui font d’incroyables efforts, pareils à des éléphants qui voudraient se tenir sur la tète. » il faut lire dans le dernier numéro de la Revue blanche l'étude de M. Strindberg sur l’infériorité des femmes. C’est une salade de noms et d'opinions, un étalage prétentieux de fausse érudition." (p. 2)
REBELL Hugues, "Défense de l'Italie", in L'Ermitage, 15, novembre 1897, p. 307-315.
Regrette que d'Annunzio se soit laissé influencer et remarque : "L'influence étrangère qui lui a été le moins funeste est celle de Nietzsche, mais le philosophe allemand eut-il approuvé M. d'Annunzio de l'imiter, lui qui voulait méditerraniser l'art et qui, d'avance, a écarté tout disciple, s'est défendu de tout enseignement?" (p. 313).
REBELL Hugues, "Judaïsme et révolution", in L'Ermitage, tome 16, mai 1898, p. 371-393.
A propos du nombrilisme des principaux écrivains du XIXe siècle, remarque : "Rousseau était déjà un assez joli échantillon de "solitaire", mais Rousseau serait le dernier de la classe, aujourd'hui que nous avons Nietzsche, Tolstoï, Ibsen, Goncourt, Zola" (p. 388).
REBELL Hugues, "Préjugés modernes", in Action française, tome 3, 1er décembre 1900, p. 899-913.
REBELL Hugues, "Histoire de l'Esprit français 1850-1900. Le Nietzschisme (1898-?)", in La Plume 14, 1902, p. 915-917.
REBELL Hugues, Le culte des idoles, Paris, La Centaine, 1929.