Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940

(Laure Verbaere et Donato Longo)

 

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Jean Jaurès (1859-1914)

 

Lire la notice biographique dans Le Maitron.

Voir aussi Conférences


"Jaurès a terminé la série de ses conférences sur Nietzsche devant un public enthousiaste qui n'a pas cessé de lui témoigner son admiration par des applaudissements frénétiques. (…)

- Nous voulons, s'écrie Jaurès, la force de l'individu conscient, et c'est toute l'humanité qui sera le surhomme.

Je ne saurais dire de quelles acclamations fut suivie cette merveilleuse conférence, mais je puis affirmer que bien des gens, ici, qui avaient vu jusqu'alors dans le socialisme je ne sais quelle poussée de désorganisation, vont, après le lumineux exposé de réorganisation sociale qu'a fait Jaurès, se joindre au puissant effort en marche vers un idéal de justice et de vérité." (Robert Haas, "Jaurès à Genève", in La Petite République 26 février 1902)



JAURES Jean, "Esthétisme et socialisme", in Le Matin, 21 octobre 1896.

Prend la défense de Nietzsche contre les attaques de Bernard Lazare.

 

JAURES Jean, "L'esprit libre", in La Petite République, 28 novembre 1901, p. 1.

Sur Nietzsche.

 

JAURES Jean, "Conférence de M. Jaurès", in Le Journal, n°4665, 9 juillet 1905, p. 5.

Texte d'un discours sur "L'idée de la paix et la solidarité prolétarienne" qui devait être prononcé à Berlin le 9 juillet 1905 mais qui a été interdit par le Chancelier d'Empire, le prince de Bülow. Le discours a finalement été prononcé à Paris.

Evoque Nietzsche: "Quand Nietzsche fait appel, pour diversifier le monde et pour relever l'homme, à une aristocratie nouvelle, il oublie de se demander sur quelle base économiques s'appuierait, dans le monde transformé, cette aristocratie de privilège et de proie. Mais enfin ce n'est pas dans l'enceinte de nationalités exclusives et jalouses qu'il prévoit le large développement des individualités humaines. il affirmé sans cesse que l'homme nouveau doit être avant tout « un bon Européen » que l'Europe va vers l'unité, et qu'il faut qu'elle y aille. Mais comment Nietzsche lui-même pourrait-il nier que c'est l'action du prolétariat social qui est dès maintenant, et qui sera de plus en plus la force décisive d'unification de l'Europe et du monde?"

 

JAURES Jean, "La paix et le socialisme", in L'Humanité, 9 juillet 1905, p. 1-2.

Discours qui devait être prononcé à Berlin le 9 juillet 1905 mais qui a été interdit par le Chancelier d'Empire, le prince de Bülow. Le discours a finalement été prononcé à Paris.

Evoque Nietzsche: "Quand Nietzsche fait appel, pour diversifier le monde et pour relever l'homme, à une aristocratie nouvelle, il oublie de se demander sur quelle base économiques s'appuierait, dans le monde transformé, cette aristocratie de privilège et de proie. Mais enfin ce n'est pas dans l'enceinte de nationalités exclusives et jalouses qu'il prévoit le large développement des individualités humaines. il affirmé sans cesse que l'homme nouveau doit être avant tout « un bon Européen » que l'Europe va vers l'unité, et qu'il faut qu'elle y aille. Mais comment Nietzsche lui-même pourrait-il nier que c'est l'action du prolétariat social qui est dès maintenant, et qui sera de plus en plus la force décisive d'unification de l'Europe et du monde?"

 

JAURES Jean, "Mouvement social", {La politique}, in Le Midi socialiste, 12 juillet 1909, p. 1.

Au temps de l'Affaire, les "les savants, les artistes, les philosophes se promettaient de mettre la force de la vérité et de la beauté au service d’une idée nouvelle, d’un monde nouveau. Tout ce mouvement s’est arrêté et dispersé". Emile Zola est mort, Anatole France est retourné à une sorte de désenchantement, Romain Rolland ne connait rien au socialisme...

Constate "que la pensée nationale est coupée en deux, et que la part de pensée qui s’exprime par les formes de l’art ne comprend plus ou presque plus la part de pensée qui se traduit par l’action politique et sociale. Les romanciers, Marcel Prévost, Mme Daniel Lesueur, semblent s’appliquer surtout à être maintenant les conseillers, les éducateurs de la bourgeoisie.

Développe: "Mme Lesueur, qui dans un roman précédent avait tenté une application assez aventureuse des théories de Nietzsche et exalté l’énergie individuelle, réclame maintenant pour la classe bougeoise le droit à la vigoureuse action collective, « le droit à la force ». (...) Soit ; mais il ne suffit pas d’avoir la force et d’être résolu à l’exercer. Encore faut-il que ce soit au nom d’une idée".

Analyse: "Mme Daniel Lesueur hésite à aller jusqu’au bout de ses thèses. Dans « Le Droit à la force », Clément Fontes, qui doit être le représentant de la noble et dure doctrine nietzschéenne et régénérer par des initiatives d’énergie farouche la mollesse bourgeoise, n’ose pas cependant frapper son père, coupable des plus lâches méfaits. Et il laisse à un alcoolique, à un dégénéré, le soin d’éliminer l'individu malfaisant."

Conclut: "Non, les courants de pensée qui iront contre le socialisme n'aboutiront pas ; ils se perdront dans le sable. Mais à quoi tient le divorce de forces qui, au temps de l'Affaire, avaient paru se rapprocher et s’unir ? Pour une part, au besoin factice de changement des artistes qui, quand ils ont épuisé l'émotion d’une idée passent à une autre ; pour une part aussi à la médiocrité de l'action politique et sociale qui se traîne depuis quelques années. Dans cet ordre aussi, les défaillances du gouvernement radical ont fait œuvre de dissociation, de dïssolution."

 

JAURES Jean, Conférence du citoyen Jean Jaurès au grand théâtre de Nîmes, vendredi 4 février 1910, sténographiée par MM. S. Halbwachs et E. Rozier, Nîmes, Imprimerie Coopérative "L'Ouvrière", 1910.

Evoque Nietzsche (p. 10).