Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940

(Laure Verbaere et Donato Longo)

 

(en savoir plus)

Léon Blum (1872-1950)


« M. Léon Blum a horreur du christianisme ; il a horreur, par suite, d'une certaine morale traditionnelle qu'il ne définit guère, mais qui me semble être tout simplement la morale : il est nietzschéen. » (Emile Faguet, 1907)



BLUM Léon, "Stirner et Nietzsche", {Chronique des livres}, in Revue Blanche tome 21, n˚158, 1er janvier 1900, p. 75-76.

 

BLUM Léon, « M. Maurice Donnay et l'antisémitisme », in L'Humanité, 1er juin 1904, p. 1.

Compte-rendu de Retour à Jérusalem.

 

BLUM Léon, "La vie littéraire", in L'Humanité, 21 mars 1905.

Compte-rendu de Paul Adam, Le Serpent Noir, n°802.

 

BLUM Léon, "Un livre de Maurice Barrès", {La Vie littéraire}, in L'Humanité, n°393, 15 mai 1905, p. 1-2.

Compte-rendu de Maurice Barrès, Au service de l'Allemagne. Note: "Et Nietzsche, en effet, parle à peu près le même langage. Seulement Nietzsche était plus rigoureux avec sa propre pensée. Il avait expurgé sa critique et sa théorie de tout résidu nationaliste. Ce n'est pas lui qui aurait lié l'artiste ou l'homme d'action à sa terre et à ses morts. Bien loin de là, le plus haut éloge qu'il puisse décerner à un artiste, c'est d'avoir été « un phénomène européen »." (p. 2)

 

BLUM Léon, En lisant. Réflexions critiques, Paris, Ollendorff, 1906.

Contient des réflexions sur Nietzsche et Barrès ainsi que la réponse de Léon Blum à une enquête sur le roman contemporain réalisée par une revue franco-anglaise, The Weekly Critical Review.

Réédité dans L'œuvre de Léon Blum, Paris, Albin Michel, cf. les pages 77-82 et 90-94.

Voir le compte-rendu d'Emile Faguet en février 1907.

 

BLUM Léon, "Pulcinella. Pièce en trois actes, en vers de Melle J. d'Orliac", in Comoedia, 25 octobre 1909, p. 1.

Résume l'histoire: "Une vieille bohémienne, nommée Mittra, tient prisonniers dans sa roulotte, deux belles filles, Pulcinella et Colombine, un joli garçon, Scaramouche. Tous trois sont mimes, et de leur talent nourrissent la vieille qui, en revanche, les injurie

et les bat. Scaramouche et Colombine supportent assez patiemment cette vie, d'autant qu'ils sont amoureux l'un de l'autre; Pulcinella, au contraire, se révolte et voudrait s'enfuir. Mais voilà: pour fuir, il fau-rait de l'argent, et c'est Mittra qui tient la caisse. Il faudrait encore que Pulcinella pût décider Scaramouche à fuir avec elle, or elle aussi est amoureuse du joli garçon. Un berger, nommé Zaffri, appelé en consultation, lui donne un conseil fort simple. Il suffira de tuer Mittra et de voler Scaramouche à Colombine. De quoi s'agit-il?

D'être heureux. Quand un obstacle s'oppose à notre bonheur, on le brise, et seuls les faibles, les esclaves se laissent arrêter par

le scrupule ou la pitié. Pulcinella exécute docilement la première partie de l'ordonnance; elle étrangle la vieille sorcière. Mais quand il s'agit d'enlever Scaramouche à Colombine, elle recule devant le désespoir de sa douce compagne. Puïcinella n'est pas encore tout à fait mûre pour la « morale des maîtres » Nous repasserons.

Juge: Pulcinella est donc, révérence parler, un symbole nietzschéen. Ce que le sage berger conseille à son insuffisante élève, c'est de sauter « par delà le bien et le mal » ou encore de broyer la tête du serpent noir, ainsi qu'il est dit dans l'apologue de Zarathustra, dont M. Paul Adam a fait un si bel usage. Le malheur est que pour un sujet si ample et si simple à la fois, il faudrait d'autres dons dramatiques ou poétiques que ceux dont Mlle Jehanne d'Orliac a jusqu'ici donné la preuve. Nulle clarté, nulle force; ce n'est, trois actes durant, qu'un tourbillonnement confus d'idées et de mots. Il faut un vigoureux effort pour écouter jusqu'au bout ces tirades interminables, d'une verbosité incohérente et dévergondée."

 

BLUM Léon, "Stendhal. Esquisse du beylisme III", in Revue de Paris, tome 3, 1er mai 1914, p. 148-186.

Sur les rapprochements entre Nietzsche et Stendhal (p. 150-151).