Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940 (Laure Verbaere et Donato Longo)

1911-1918: BIBLIOGRAPHIE ET COMMENTAIRES DE LAURE VERBAERE

 

(en savoir plus)

1917



Ouvrages sur Nietzsche ou avec une partie sur Nietzsche


Mgr BLANC, La faillite des fausses philosophies, 1917.

In Octavo de 16 pages, d’après Th. D dans le Bulletin des facultés catholiques de Lyon, 1917 (p. 49).

L’auteur étudie quelques systèmes de morale - dont celle de Nietzsche – pour en montrer l’insuffisance.

 

HUAN Gabriel, Les doctrines de guerre en Allemagne: la philosophie de Friedrich Nietzsche, Paris, Ed. de Boccard, 1917.

 

HUVELIN P., Pour la musique française: douze causeries, Paris, Zürich, 1917.

Contient: "Musique française et musique allemande: Wagner et Bizet jugés par Nietzsche" (p. 3-27).

Discours tenu le 26 mars 1915 à Lyon.

 

LASSERRE Pierre, La morale de Nietzsche, Paris, Calmann-Lévy, 1917.

Réédition (voir 1902) augmentée d'une nouvelle préface.

3ème édition en 1923.

 

SIGNOREL, L'idée de force en Allemagne, 1917.

Mémoire de 472 pages qui contient une partie sur Nietzsche, récompensé par l'Académie de sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse et obtient une fraction du Prix Gaussail. Rapporteur particulier: M. Thouverez. D'après les Mémoires de l'Académie de sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, t. 5, 1917, p. 587-588.

 

SUARES André, La nation contre la race, tome II, République et barbares, Paris, Emile-Paul Frères, 1917.

Contient XXVI: Nietzsche et l'Empire (p. 167-199)

 

TUDESQ André et DYSSORD Jacques, Allemands peints par eux-mêmes, Paris, Edition et Librairie, 1917.

Contient: "Le cas Nietzsche, loyal suisse", p. 97-99.


Ouvrages qui évoquent Nietzsche


ANDLER Charles, Le pangermanisme philosophique (1800-1914), Paris, Louis Conard, 1917.

2ème édition avec une nouvelle préface dans laquelle Nietzsche revient souvent. Note par exemple: "(...) le seul philosophe de génie qui eut paru en Allemagne depuis 1870, Nietzsche, trahit la cause dont on crut un instant qu'il serait l'avocat. Son humanisme nouveau, qu'il appelait son « bon européanisme », est un dédain supérieur de la meute pangermaniste qui aboyait autour de Richard Wagner."

 

BARRES Maurice, Les diverses familles spirituelles de la France, Paris, Emile-Paul Frères, 1917.

Raconte comment un jeune instituteur change quand se déclare la guerre (p. 128-130).

 

BATAILLE Henry, Ecrits sur le théâtre, Paris, G. Crès, 1917.

Se réfère à Nietzsche (p. 115 et 163)

 

BAZIN René, Aujourd'hui et demain: pensées du temps de la guerre, Paris, C. Lévy, 1917.

Dans "Les deux camps", daté du 28 janvier 1915, cite des extraits d'un article de Gabriel Hanotaux (Revue hebdomadaire, 2 janvier 1915): "Avec la paix politique, la paix économique, il faudra faire une paix morale et religieuse, c'est-à-dire refouler dans la forêt et dans le cabanon de Nietzsche l'atroce morale allemande." (p. 16)

A été publié à la une de L'Echo de Paris du 28 janvier 1915.

 

BENDA Julien, Les sentiments de Critias, Paris, E. Paul, 1917.

Evoque Nietzsche p. 20-24.

 

BLOY Léon, Méditations d'un solitaire en 1916, Paris, Mercure de France, 1917.

Evoque Nietzsche dans le chapitre XXVIII: Translation historique des portes de l'enfer (p. 225).

 

COCHIN Denys, Le Dieu allemand, Paris, Bloud et Gay, 1917.

Nombreuses évocations de Nietzsche.

 

GOURMONT Remy de, Pendant la guerre, Paris, Mercure de France, 1917.

Nombreuses allusions à Nietzsche.

 

PETITHUGUENIN Jean, La délivrance de Noyon, Paris, F. Rouff, 1917.

Nietzsche cité par un soldat allemand: "Croyez-vous que la guerre soit un plaisir pour nous? Non, la guerre est dure, et nous aimerions mieux être dans les bras de nos femmes que sous la mitraille et sous les obus. Mais il faut être dur; un de nos plus grands philosophes, Nietzsche, nous l'a enseigné : « Soyez durs, ô mes frères, soyez durs, c'est à cette condition que vous vous élèverez vers votre idéal. »" (p. 7)

 

TAILHADE Laurent, Les livres et les hommes (1916-1917), Paris, G. Crès, 1917.

Note: "Le temps est advenu, ainsi parlait Frédéric Nietzsche, de méditerranéiser l'instruction publique." (p. 102)

 

VANDERVELDE Emile, La Belgique envahie et le socialisme international, Paris-Nancy, Berger-Levrault, 1917.

Avec un portrait de l'auteur et une préface de Marcel Sembat.

"Je n'ai, nous n'avons qu'une crainte : ce n'est pas que la victoire nous échappe, mais bien que notre propre victoire nous domine. Il y a quelque part, chez Nietzsche, ce grand Allemand qui, plus que personne, détesta le militarisme prussien, il y a un mot admirable : « Celui qui lutte contre des monstres doit prendre garde de ne pas devenir monstre lui-même. »
Nous luttons contre le militarisme et l'esprit de conquête : prenons garde de ne pas devenir un jour les prisonniers du militarisme et de l'esprit de conquête." (p. 227)

 

VAUGEOIS Henri, La morale de Kant dans l'Université de France, Paris, Nouvelle Librairie nationale, 1917.

Déconseille notamment l'enseignement de la morale de Nietzsche aux jeunes filles (p. 169).


Ouvrages où apparaît une forte influence nietzschéenne



FAURE Elie, La conquête, Paris, G. Crès, 1917.

 

FAURE Elie, La sainte face, Paris, G. Crès, 1917.

Voir 1919.



Le nietzschéisme dans la littérature


DRIEU LA ROCHELLE Pierre, Interrogation, Paris, NRF, 1917.

Poèmes.

 

GYPLes Flanchards, Paris, Arthème Fayard et Cie, 1917.

Publié en feuilleton dans L'Excelsior: voir notamment Gyp, "Les Flanchards. VI Les « déprimeuses »", in L'Excelsior, 3 août 1916, p. 11. Extrait:

"LA BELLE MADAME TREILLE (à Mme d'Arradon). — Chère Madame, il faut absolument que vous m'accordiez une grâce que je suis venue vous demander...

Mme D'ARRADON. — Mais... si je peux vous être agréable, j'en serai ravie ?...

LA BELLE MADAME TREILLE. — Voici... Il s'agit de faire partie d'un comité féministe... (Mouvement de Mme d'Arradon) Oh !... Cela ne vous engagera à rien... C'est votre nom seulement que nous voulons avoir....

LA PETITE D'EGLANTINE. — Ah! bien !... Vous tombez à pic !... Maman a le féminisme en horreur...

LA BELLE MADAME TREILLE (à Mme d'Arradon). — Est-il possible ?....

Mme D'ARRADON. — Oh ! oui !... C'est possible...

LA BELLE MADAME TREILLE (ahurie). — Je n'en reviens pas... Une femme si intelligente ?... Ça ne vous étonne pas, Monsieur de Folligny?...

FOLLIGNY. — Oh! moi!... ça m'étonne d'autant moins que je suis, quant aux femmes et à leur situation passée, présente, et future, absolument dans les mêmes idées que Nietzsche...

LA BELLE MADAME TREILLE. — Ni... quoi ?...

FOLLIGNY. — Nietzsche... Frédéric Nietzsche... un Allemand que je gobe malgré tout infiniment...

LA BELLE MADAME TRÉILLE (aigre). Ah !... Et qu'est-ce qu'il dit, cet Allemand ?...

FOLLIGNY, — Il ne dit rien... parce qu'il est mort... mais il a défini, jadis, selon la nature et le sens commun, le rôle 'normal de la femme, d'une façon qui me satisfait pleinement...

Mme DESMARETS DE SAINT-GOND. — Peut-on, sans indiscrétion, connaître cette définition ?..,

FOLLIGNY. —- On le peut, sans indiscrétion aucune... Il a dit... ou, du moins, il a fait dire par Zarathoustra...

LA BELLE MADAME TREILLE. — Un autre Boche ?...

FOLLIGNY. — Si vous voulez !... Il a dit : « L'homme doit être élevé pour la guerre et la femme pour le délassement du guerrier, et tout le reste est folie... »

LA BELLE MADAME TREILLE. —; C'est idiot !...

M. D'ARRADON (écartant violemment son paravent). — C'est admirable !... Voilà la première chose sensée que j'entends depuis que je suis là... (Un froid),

Mme MONTBARD (Elle regarde son mari qui entre avec son fils Edgar). — Le fait est que c'est assez juste... (A Mme Desmarets de Saint-Gond.) Vous m'aviez dit que nous avions des chances de trouver ici Madame Noyelle et sa charmante fille?... Elle me plairait tout à fait pour mon fils Edgar, cette petite...

FOLLIGNY. — Et comme la femme est élevée pour le délassement du guerrier... ça irait tout seul...

Mme MONTBARD. — N'est-ce pas ?...

FOLLIGNY (ahuri). — C'est qu'elle le croit !..."

 

HENRY Marc, Trois villes, Paris, Payot, 1917.

Nietzsche cité p. 10, 22, 286.