Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940 (Laure Verbaere et Donato Longo)

1868-1910: BIBLIOGRAPHIE ET COMMENTAIRES DE LAURE VERBAERE

 

(en savoir plus)

1905


Ouvrages qui évoquent Nietzsche



CRESSON André, Le malaise de la pensée philosophique, Paris, Alcan, 1905.

Discute les thèses de Nietzsche sur la morale et cite la Généalogie de la morale.

André Cresson

FLEURY Maurice de, Nos enfants au Collège, vol. 2. Le corps et l'âme de l'enfant, Paris, A. Colin, 1905.

Le chapitre XXII "La générosité" contient deux sous-parties intitulées "le faux Surhomme" et "Les mauvais disciples de Nietzsche".

Note: "Je connais des enfants qui sont, à quatorze pu quinze ans, de véritables petits hommes de proie, impitoyables, prêts à rire de tout ce qui souffre et pâtit, prompts à piétiner tout ce qui pourrait s'opposer à l'immédiate satisfaction d'un de leurs appétits.

On dirait qu'une fée mauvaise a déposé dans leurs berceaux l'œuvre complète de Nietzsche, qu'ils ont appris à lire dans le Zarathustra, et qu'ayant une âme mesquine, ils ne l'ont compris qu'à demi. Le surhomme qu'a rêvé Nietzsche se cuirasse de dureté, s'affranchit de toute morale et dédaigne toute pitié. Mais pour impitoyable qu 'il demeure, il éblouit les yeux par la majesté de sa force et la royale grandeur de sa domination. Il est effroyable et superbe, plus surhumain encore qu'inhumain. Il ne ressemble en aucune façon aux esprits étroits et mauvais, à la vilaine et antipathique sécheresse des mauvais garnements que je veux peindre ici." (253-254).

Aussi: "(...) déformée par des interprètes indignes, l'œuvre philosophique de Nietzsche risque à l'heure actuelle de faire école et déplorable école. Nous voyons naître, en France même, un singulier dilettantisme qui s'applique à dénigrer toute évolution, à traiter de stupides et basses humanitaireries les tendances les plus intelligemment généreuses de ces temps, celles qui sont le plus évidemment destinées à nous assurer la paix sociale, celles qui sont le plus aptes à raréfier cette forme de la laideur qu'est la vaine souffrance." (p. 260)

 

FOUILLEE Alfred, Le Moralisme de Kant et l'amoralisme contemporain, Paris, Alcan, 1905, XXIII et 375 pages, vol. in-8. (Bibliothèque de philosophie contemporaine)

2ème édition, 1905.

 

FOUILLEE Alfred, Les éléments sociologiques de la morale, Paris, Alcan, 1905. (Bibliothèque de philosophie contemporaine)

 

GOBINEAU, Pages choisies, Paris, Société du Mercure de France, 1905.

Le nom de Nietzsche est cité dans l'introduction de Jacques Morland.

 

GOURMONT Remy de, Promenades philosophiques, vol. 1, Paris, Société du Mercure de France, 1905.

XII: "Nietzsche sur la montagne" (p. 176-177).

 

JORAN Théodore, Le mensonge du féminisme. Opinions de Léon H... recueillies et publiées par, Paris, Henri Jouve, 1905.

Note: "La femme « modèle-1900 » n'est pas loin de réaliser le type de la surfemme, ce qui fera pester dans sa tombe ce bourru de Nietzsche." (p. 231)

 

LE CARDONNEL Georges et VELLAY Charles, La littérature contemporaine, Paris, Société du Mercure de France, 1905.

Enquête réalisée auprès d'une centaine de critiques littéraires, écrivains et poètes français. La pensée et l'influence de Nietzsche sont évoquées dans les présentations ou les réponses de Camille Mauclair (p. 63-67), Paul Léautaud (p. 78-84), André Gide (p. 86-93), Henri Ghéon (p. 94-99), Hugues Rebell (p. 102-109), Charles-Louis Philippe (p. 166-170), Joachim Gasquet (p. 201-204) et Jules de Gaultier (p. 248-252).

 

LEGORJU Adolphe, La crise de l'enseignement secondaire, l'éducation et le droit social, Lyon, A. Rey, 1905.

Note: "On a vu naître, en ces dernières années, une philosophie de la force et de la grandeur, qui tend à exalter le moi humain, à l'élever au-dessus de lui-même, à en faire une sorte de surhomme, par la pensée, par l'amour et par l'action. Nietzsche surexcite dans l'individu l'instinct de la beauté et de la grandeur, comme un ressort essentiel de la vie. Il oppose ainsi l'individu à la société et à toutes les oppressions qui l'enserrent." (p. 154)

 


RIBOT Théodule, La logique des sentiments, Paris, Alcan, 1905.

Cite et commente un passage de Nietzsche extrait de "Au delà du Bien et du Mal" (p. 113-114). Analyse le cas de Nietzsche: "On trouve dans la personne de Nietzsche un curieux exemple de conversion à la fois religieuse, morale et esthétique : les documents ne manqueraient pas pour l'étudier en détail. Il a passé d'un christianisme sincère à l'athéisme; de la morale commune à l'immoralisme, à la transmutation des valeurs et à la théorie du Surhomme; d'un wagnérisme fougueux à un antiwagnérisme intransigeant, de l'art « de la décadence » à l'art « apollinien »; sa conversion esthétique, à l'encontre des autres, s'est produite par une crise violente et s'est affirmée avec fracas. Il a traversé « une maladie » et « le plus grand événement de sa vie a été une guérison ». C'est un très bel exemple de logique complète, intégrale, à la fois rationnelle et affective. Tantôt sa pensée est systématique, sa dialectique serrée. Tantôt le raisonnement, mû uniquement par les secousses de l'émotion ou le cours irrésistible de la passion, dégénère en injures. La contradiction dans son œuvre est celle des deux logiques : l'affective l'emporte, et on sait qu'elle ignore les contradictions." (p. 88)

Théodule Ribot

STRYIENSKI Casimir, Soirées du Stendhal Club, Paris, Société du Mercure de France, 1905.

Nietzsche est cité dans l'avant-propos de Léon Bélugou.

 

THOMAS P. -Félix, Morale et éducation, Paris, Alcan, 1905.

Contre les "struggleforlifers", note: ils "ont encore une foi, un idéal : ils conservent encore un culte : le culte de la force; on sent qu'ils admirent ceux dont l'intelligence et l'énergie s'imposent. S'ils avaient connu les rêves de Nietzsche, nul doute qu'ils n'eussent accepté, en partie du moins, les conseils de Zarathustra et sa théorie de « l'Ubermensch »" (p. 77-78)


Nietzsche dans la littérature


ADAM Paul, Le serpent noir, Paris, Ollendorff, 1905.

7ème édition, 1905.

Réédition Flammarion, 1929.

Le roman  a paru en 1904 en plusieurs livraisons dans la Revue de Paris (septembre-décembre).

Le roman est adapté au théâtre sous le nom Les Mouettes. Cette pièce est jouée pour la première fois le 14 novembre 1906, à la Comédie Française.

Paul Adam

 

CARDELINE, Les destinées rivales, Paris, Plon, 1905.