Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940 (Laure Verbaere et Donato Longo)

1868-1910: BIBLIOGRAPHIE ET COMMENTAIRES DE LAURE VERBAERE

 

(en savoir plus)

1897


Articles qui évoquent Nietzsche


BANVILLE Ch., « Les jeune-Berlin », in Revue des revues, vol. 20, 1er janvier 1897, p. 337-349.

Sur la chronologie de la réception de Nietzsche dans le Nord de l’Europe (p. 338).

 

MILHAUD E., "L'Ethique, par Eugène de Roberty", in Le Devenir Social, février 1897, p. 167-176.

Remarque que "Nietzsche est le précurseur de Roberty, c'est-à-dire un de ceux qui soulignent la primauté de l'esprit sur la matière", (p. 171)

 

SOREL Georges, "H. Mazel. La synergie sociale", in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 43, n˚2, février 1897, p. 205-206.

Constate que Mazel "résume toute la question sociale dans une question d'éducation morale" et s'exclame : "mais quel éducateur dangereux! "Nietzsche, Ibsen et Tolstoï, Carlyle, Balzac et Taine, tous ces grands penseurs qui isolés seraient d'une action incomplète, harmonisés sont d'un exemple parfait" (p. 354)" (p. 206). Commente aussitôt : "Plaignons la génération qui prendrait au sérieux une pareille pédagogie : les auteurs choisis par M. Mazel laisseront tous dans l'esprit quelque plaie difficile à guérir. Mais, là encore, M. Mazel ne retarde-t-il pas? Ces géants ne commencent-ils pas à être démodés?" (p. 206).

 

GOURMONT Rémy de, "Enquête sur l'influence des lettres scandinaves", in Revue Blanche, tome 12, n˚89, 15 février 1897, p.156-157.

Rappelle que la France a récemment subi "une influence double, quoique enchevêtrée dans ses résultats, philosophique et littéraire". A propos de l'influence philosophique d'Allemagne, constate : "Nietzsche a sans doute une responsabilité dans la folie d'écrivains quasi impubères, petits sur-humains pathologiques".

 

LEGRAND Camille, "Quinzaine parisienne", in Revue illustrée, 15 juin 1897, p. 185-188.

Evoque Nietzsche, Nietzsche contre Wagner, qui a réuni "tout un parti belliqueux et désabusé, Les wagnériens ont objecté que la raison du cruel auteur de Ainsi parla Zarathustra était chancelante déjà quand il écrivit son célèbre pamphlet; néanmoins il existe un parti antiwagnérien qui s'affirme de jour en jour." (p. 187)

 

WILLY, "Lettre de l'Ouvreuse", in L'Echo de Paris, 10 août 1897, p. 3.

Toujours sur le même ton: "Et surtout, mes petits-pères, de ce que les hoirs sont infects, n'en arguons rien contre le génial défunt; ne donnons pas dans le ridicule de ces tard-venus qui « découvrent » Nietzsche et revigorent leur récent antiwagnérisme à l'aide de son fatras tumultueux. Certes, la Revue Blanche a raison de publier ces pages forcenées, mais non sans intérêt, datant des années de maboulite aiguë où sombra Zarathustra ; mais, à considérer froidement ce cas, ne trouvez-vous pas un titre de gloire pour Wagner d'avoir été admiré par Nietzsche, tant que Ie versatile philosophe eut la moelle intacte, et haï par le même quand le système nerveux du penseur cher à la Revue Blanche commença de se détériorer? D'ailleurs, il y a autre chose : en ses attaques furi-burlesques, Nietzsche a vu clair: ce qui l'affole, c'est le christianisme de Wagner. Il y aurait là-dessus un rude article à écrire".

 

MONOD Gabriel, « Quelques opinions sur l’œuvre de H. Taine », in Revue Blanche, 15 août 1897, p. 275-279.

Réponse à l'enquête lancée par Léon Bélugou.

Note qu'on ne doit « pas oublier la puissance du talent littéraire à faire vivre et agir les idées. Schopenhauer et Nietzsche ont dû à leur talent littéraire de faire figure de philosophes. » (p. 276)

 

LECLERE Albert, "La philosophie du droit à Palerme", {Notes et documents}, in Revue internationale de l'enseignement, t. 34, avril 1897, p. 269-271.

Sur les relations entre droit et devoir. Note que la science n'est pas pour absorber l'individu dans le groupe.

Se demande: "A certains égards, l'individualisme de Nietzsche est plus psychologique que la noble confiance de plusieurs en l'accord nécessaire du devoir et de l'intérêt" (p. 270).

 

LE ROUX Hugues, « Nos filles. VII L'indépendance », in Figaro, 5 septembre 1897, p. 1.

Déplore que les jeunes filles et les garçons se nourrissent des idées de Nietzsche.

 

WILLY, "Lettre de l'Ouvreuse", in L'Echo de Paris, 7 septembre 1897, p. 3.

Finit: "Je suis contrainte d'écrire une fois encore le nom de cet encombrant Nietzsche, ne fût-ce que pour signaler la chronique hautaine et brillante (on m'y colle mon paquet, faut voir) où un Barrisson (?) de la Presse (mes souvenirs à tes sœurs, jeune homme) ramasse à poignées les aphorismes de Zarathustra pour en cribler Wagner, Wagner « faible, qui a titubé jusqu'à s'effondrer sénile devant la croix chrétienne, dans l'idéalisme le plus mesquin... Wagner, l'Orphée des petites émotions... » — Mon Dieu, oui, toutes petites, petites; quoi de plus menu que le Crépuscule des dieux, par exemple? Ah! paradoxal Barrisson, en écrivant de telles choses, penses-tu réussir?"

 

ALBERT Henri, "Revues", {Lettres allemandes}, in Mercure de France, tome 24, n˚94, octobre 1897, p. 288-289.

Signale qu'"une dame de Stockholm, Mme Helen Key, a exhumé la grise défroque d'Amiel qu'elle voudrait faire prendre pour un Nietzsche en miniature" (p. 289).

 

ALBERT Henri, "Revues", {Lettres allemandes}, in Mercure de France, tome 24, n˚94, octobre 1897, p. 288-289.

A propos de la mort de Jacob Burckhardt, Henri Albert déplore que personne n'ait trouvé les mots justes, regrette que Nietzsche ne soit plus là et cite finalement une phrase élogieuse de Nietzsche : "Les éducateurs font défauts, abstraction faite de l'exception des exceptions, de là l'abaissement de la culture allemande. Mon ami Jacob Burckhardt à Bâle est une de ces rares exceptions..." (p. 289).

 

MAZEL Henri, {Science sociale}, in Mercure de France, tome 24, n˚94, octobre 1897, p. 243-251.

A propos de l'entrée de Jean Izoulet au Collège de France, Mazel rappelle que ce dernier a commis un contre sens en traduit Representative Men par Surhumains (p. 245).

 

Anonyme, "Geschichte der neueren deutschen Psychologie, von Max Dessoir", in Revue de métaphysique et de morale, supplément de novembre 1897, p. 5-6.

Objecte qu'il n'y a pas lieu de chercher des ancêtres dans la Renaissance aux littérateurs et aux moralistes, ainsi qu'à Nietzsche (p. 6).

 

REBELL Hugues, "Défense de l'Italie", in L'Ermitage, 15, novembre 1897, p. 307-315.

Regrette que d'Annunzio se soit laissé influencer et remarque : "L'influence étrangère qui lui a été le moins funeste est celle de Nietzsche, mais le philosophe allemand eut-il approuvé M. d'Annunzio de l'imiter, lui qui voulait méditerraniser l'art et qui, d'avance, a écarté tout disciple, s'est défendu de tout enseignement?" (p. 313).

 

COLLEVILLE Vicomte de, « Le bilan de nos détracteurs », in La Plume, 7e année, 1897, p. 138-140.

Signale que la jeunesse s'est évadée et "réfugiée dans une sorte d'anarchisme aristocratique à la façon de Frédéric Nietzsche" (p. 139).