Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940 (Laure Verbaere et Donato Longo)

1868-1910: BIBLIOGRAPHIE ET COMMENTAIRES DE LAURE VERBAERE

 

(en savoir plus)

1898


Articles qui évoquent Nietzsche


VIGNERON Paule, "Le Député de la Beauté", in La Fronde, 20 janvier 1898, p. 1.

A propos de Gabriel d'Annunzio : "Au lieu de déchaîner simplement et librement les instincts, il prétend les entraîner méthodiquement par la volonté mise au service d'un égoïsme supérieur, et arriver à une création qui semble le but final de son œuvre : la brute intellectuelle !

C'est là une conception morale inférieure et surannée ; c'est l'idée darwinienne faussée par Nietsche, sur laquelle a vécu la génération qui a précédé la nôtre. On en a senti tout le danger, et des esprits éminents se sont rejoints des deux bouts de l'horizon pour la combattre."

 

ALBERT Henri, "Paul Mongré : Sant'Ilario : Gedanken aus der Landschaft Zarathustras", {Lettres allemandes}, in Mercure de France, tome 25, n˚98, février 1898 (p. 637-638). [3]

 

DROUIN Marcel, "Remarques sur les rapport de la représentation et du sentiment", {Discussions}, in Revue de métaphysique et de morale, tome 6, 1898, p. 103-112.

Evoque Nietzsche, Goetzendämmerung, à propos des origines des notions religieuses (note 1, p. 112).

 

DOUAY Bernard, « La situation actuelle en Allemagne », in Revue hebdomadaire, tome 4, 5 mars 1898, p. 97-123.

Evoque Nietzsche, « le héros de la « Jeune-Allemagne » (Gründeutschland) (p. 100).

 

BRUNETIERE Ferdinand, "Après le procès", in Revue des Deux Mondes, tome 146, 15 mars 1898, p. 428-446.

Au moment de définir l'"intellectuel", Brunetière prévient : "Je ne parle pas des romantiques attardés, disciples de Renan, de Flaubert, et de Nietzsche (...)" (p. 442). Sous prétexte de "méthode scientifique", d'"aristocratie de l'intelligence", de "respect de la vérité", l'intellectuel est en fait un individualiste, "(...) et le véritable intellectuel ne sait rien faire comme personne. C'est le "superhomme", de Nietzsche, ou encore "l'ennemi des lois", qui n'est point fait pour elles, mais pour se mettre au-dessus d'elles" (p. 445).

 

REBELL Hugues, "Judaïsme et révolution", in L'Ermitage, tome 16, mai 1898, p. 371-393.

A propos du nombrilisme des principaux écrivains du XIXe siècle, remarque : "Rousseau était déjà un assez joli échantillon de "solitaire", mais Rousseau serait le dernier de la classe, aujourd'hui que nous avons Nietzsche, Tolstoï, Ibsen, Goncourt, Zola" (p. 388).

 

SIGNORET Emmanuel, "Marbres vivants. André Gide et Francis Viélé-Griffin. I. André Gide", {Science esthétique}, in Le Saint Graal, n˚2, 1898, p. 432-439.

Eloge des moralistes français : "Prévost-Paradol a consacré à quelques-uns d'entre eux l'un des plus beaux livres qui soient. Plus récemment, le grand Frédéric Nietzche (sic) démontra qu'il y avait en chacun d'eux plus de pensée réelle, plus de sagesse et plus de profondeur que chez tous les métaphysiciens rassemblés" (p. 434).

 

DWELSHAUVERS Georges, "Cours d'introduction à la philosophie et de psychologie", in Revue hebdomadaire des cours et conférences, tome 6, mars-juillet 1898, p.271-284.

Dans la leçon inaugurale, mentionne "le penseur et prosateur allemand Nietzsche" (p. 283).

 

LICHTENBERGER, "Frédéric Schlegel", in Revue hebdomadaire des cours et conférences, tome 6, mars-juillet 1898, p. 651-669.

Cours à l'Université de Nancy en 1897-1898. Mentionne Stirner et Nietzsche. 

 

SEGOND J., "Giuseppe Cimbali. La morale ed il diritto nell' esigenza teorica e nella realta pratica", {II. - Morale}, in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 46, n˚7, juillet 1898, p. 97-98. [6]

Résume : "M. Cimbali se propose de ruiner à sa base le scepticisme social de notre temps et de restaurer l'idée de morale et celle du droit. Il traite donc en adversaires les doctrines qui engendrent ce scepticisme social, c'est-à-dire le positivisme aveugle, le déterminisme historique, et le socialisme scientifique de Marx, non moins que l'anarchisme aristocratique de Stirner et de Nietzsche" (p. 97).

 

FINOT Jean, "Enquête sur l'esprit français", in Revue des revues, vol. 26, 1er juillet 1898, p. 1 sq.

Nietzsche est cité par Camille Mauclair (p. 17). [7]

 

Anonyme, {Petite correspondance}, in Revue hebdomadaire, tome 9, n°36, 6 août 1898, p. 1-3.

Un lecteur recommande la lecture d’Henri Lichtenberger, La philosophie de Nietzsche (p. 2).

 

ALBERT Henri, "Paul Lansky : Aphorismen eines Einsiedlers", {Lettres allemandes}, in Mercure de France, tome 27, n˚104, août 1898, p. 581.

Henri Albert mentionne l'influence de Nietzsche sur Paul Lansky. [8]

 

ALBERT Henri, "Stefan George : Das Jahr der Seele", {Lettres allemandes}, in Mercure de France, tome 27, n˚105, septembre 1898, p. 856-859.

Les amis de Stefan George le placent au même rang que Wagner, Nietzsche et Boecklin (p. 856).

 

GERARDY Paul, "L'Oeuvre de Bismarck", in Mercure de France, tome 27, n˚105, septembre 1898, p. 613-633.

Bismarck a "tué l'Allemagne des penseurs, des philosophes, des poètes, des artistes". Wagner et Nietzsche ont été "les dernières fleurs" d'une "étonnante efflorescence intellectuelle" (p. 631).

 

BAINVILLE Jacques, "Conversation avec les Déracinés", in La Plume, 9, 1er septembre 1898, p. 524-526.

Conversation imaginaire avec les personnages du roman de Barrès, Les Déracinés : "Je vous admire pleinement, messieurs. Le parallélogramme de vos forces unies aboutit à une forte poussée vers ce que mon maître Friedrich Nietzsche appelle le "vouloir-vivre" et le "vouloir-dominer" (p. 524-525).

 

LICHTENBERGER Henri, "Edouard Rod. - Essai sur Goethe", {Littérature allemande}, in Revue universitaire, tome II, n˚9, 15 septembre 1898, p. 381-384.

Expose dans ses grandes lignes la "thèse défendue par M. Rod avec infiniment de talent, d'ingéniosité et aussi de solide érudition" mais ajoute à cet égard, dans une note : "Signalons en passant une inexactitude - absolument insignifiante d'ailleurs - que M. Rod commet p. 306. Il semble croire que Goethe ne connaissait pas l'expression d'Uebermensch illustrée récemment par Nietzsche. Or le mot se trouve dans la scène où l'Esprit de la Terre apparaît à Faust et lui dit : Welch erbaermlich Grauen faszt Uebermenschen dich" (p. 383).

 

SIMIAND François, "L'année sociologique 1897", {Etudes critiques}, in Revue de métaphysique et de morale, tome 6, 1898, p. 608-653.

Analyse de plusieurs ouvrages. A propos de celui de Ludwig Stein, Die soziale Frage im Lichte der Philosophie, signale un chapitre consacré à un "amas" de personnalités, dont Nietzsche (p. 629).

 

BARTHELEMY Edmond, "Thomas Carlyle, essai (suite)", in Mercure de France, tome 28, n˚106, octobre 1898, p. 78-123.

A propos de l'humour de Carlyle devant les "choses humaines "trop humaines"" (p. 112).

 

RAMEAU Jean, "La vie et la littérature", in Le Gaulois, 7 octobre 1898, p. 1.

Raconte: "L'année dernière, un de mes amis se trouvait dans le salon d'une de nos élégantes d'avant-garde. Sur les tables, on voyait la plupart des volumes qu'il faut lire. Il y avait là du Nietzsche, du d'Annunzio, de l'Ibsen, deux ou trois symbolistes français et l'inévitable revue anarchiste que reçoivent les millionnaires du dernier bateau. Mon ami fut indiscret et dérangea légèrement une pile de livres à la mode. Sous l'un d'eux, il découvrit un volume de George Sand, corné à plusieurs pages. On l'avait oublié là, le pauvre! C'était lui sans doute qui consolait la maîtresse de maison des symboles et des nietzcheries".

 

ALBERT Henri, {Lettres allemandes}, in Mercure de France, tome 28, n˚107, novembre 1898, p. 522-528.

Compte-rendu de M. de Grotthuss, Probleme und Charakterkoepfe (Problèmes et têtes de caractère). Selon Henri Albert, le baron de Grotthuss tente de faire de Nietzsche "le promoteur de la philosophie bismarckienne" (p. 526 et 527). [10]

 

ALBERT Henri, {Lettres allemandes}, in Mercure de France, tome 28, n˚107, novembre 1898, p. 522-528.

Henri Albert cite un passage de Stefan Grossmann, "Bismarck et la jeune génération", publié dans Akademie : "La conception héroïque de l'histoire des Nietzsche, des Carlyle, des Emerson a eu une influence correctrice sur les tendances et les arrière-pensées plébéiennes et amoindrissantes de la théorie matérialiste" (p. 528). [11]

 

MAISONNEUVE L., "La philosophie en France de 1888 à 1898. Suite et fin", in Bulletin de littérature ecclésiastique, tome 10, n˚ 8, novembre 1898, p. 215-217.

Suite un article publié sous le même titre dans la même revue au mois d'octobre 1898 (p. 168-189). Dans le paragraphe 4, "Philosophie du dix-neuvième siècle", Maisonneuve signale le livre d'Henri Lichtenberger, La philosophie de Nietzsche, et commente brièvement : "M. Lichtenberger initie les lecteurs français aux doctrines insensées et subversives du philosophe allemand Nietsche que la révolte de l'esprit a conduit à la folie" (p. 216-217).

 

TAVERNIER Eugène, "Patrouillotard", in L'Univers, n°11259, 29 novembre 1898, p. 1.

A propos des "nietzschéens" qui se moquent de Jules Lemaître.

 

Anonyme « Fred. BON. Grundzüge der wissenschaftlichen und techinischen Ethik », {Notices},  in L’année sociologique 1896-1897, Paris, 1898,  p. 280-281

Conclut: "A lire le titre de l'ouvrage on s'attend à trouver des inductions rigoureuses; mais on rencontre plus de citations de Spinoza et de Nietzsche que de faits et de raisonnements. Cette méthode mérite t-elle le nom de "scientifique"?" (p. 281)   

 

GIDE André, "Cinquième lettre à Anglèle", in L'Ermitage, 2, décembre 1898, p. 424-427.

Nietzsche cité dans lettre au sujet de Maeterlinck (p. 427).