Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940 (Laure Verbaere et Donato Longo)

1911-1918: BIBLIOGRAPHIE ET COMMENTAIRES DE LAURE VERBAERE

 

(en savoir plus)

1916


Ouvrages sur Nietzsche ou avec un chapitre sur Nietzsche


BAINVILLE Jacques, La guerre et l'Italie, Paris, Fayard, 1916.

Contient dans le chapitre IV (111-145): "Futurisme" et Nietzschéisme.

 

BERTRAND Louis, Les grands coupables, Paris, Fayard, 1916.

Contient les articles publiés en 1914 et 1915 dans la Revue des Deux Mondes.

 

DELFOUR Abbé, La culture latine, Paris, Nouvelle Librairie Nationale, 1916.

Contient "Le surhomme d'après Nietzsche et Goethe" et "Le Surhomme français".

 

GASC P., A la veille d'une agression. Paroles perdues... 1913, Perpignan, Imp. de "L'Indépendant", 1916.

Articles recueillis sur le désir de l'auteur, mobilisé au front, par E. Voulland, professeur à Perpignan. In-8° (22x14), 31 p.
D'après Marcel Rieunier et Jean Dubois (dir.), Collection Henri Leblanc destinée à l'Etat, tome 8, Paris, Emile-Paul Frères, 1922, p. 7: Réimpression d'articles parus en 1913 : -L'Allemagne et ses éducateurs, Fichte, Hegel, Nietzsche. Les pangermanistes et la légion étrangère. Les deux erreurs. Réflexions sur la loi de 3 ans.

 

PFEILSCHIFTER Georg, La culture allemande, le catholicisme et la guerre. Réponse à l'ouvrage français "Le catholicisme et la guerre", Amsterdam-Rotterdam, C. L. Van Langenruysen, 1916.

Avec la collaboration de MM. G. Briefs, G. J. Ebers, M. von Faulhaber, H. Finke, H. von Grauert, K. Hoeber... H. Schrörs, W. B. Switalski.

Contient au chapitre 18: L'idée humanitaire dans les belles lettres et l'art allemands, par le professeur Karl Muth à Munich, (p. 429-446) avec une partie consacrée à Nietzsche (p. 443-444). Par ailleurs, des discussions sur Nietzsche, son succès en France et en Allemagne, sa qualité de philosophe. Egalement des analyses de sa responsabilité dans la guerre et des manipulations dont il est l'objet en France.


Ouvrages qui évoquent Nietzsche


Plan d'études et programmes de l'enseignement secondaire, Paris, Vuibert, 1916.

10ème édition. Nietzsche est dans la liste des auteurs allemands au programme de l'enseignement des langues vivantes pour la classe de philosophie et de mathématiques (p. 83).

 

Le Guide médical (Bréviaire médical) du soldat, Paris, Au Journal des médecins, 1916.

Contient une citation de "Nietzche" sur "la Cuisine allemande" (p. 11)

 

ANDRE Marius, La Catalogne et les germanophiles, Barcelona, Libreria espanyola, 1916.

Contient une citation de Nietzsche et quelques remarques (p. 15-16)

 

BARRES Maurice, L'âme française et la guerre, 4 L'amitié des tranchées, Paris, Emile-Paul Frères, 1916.

Réunion d'articles publiés en 1915. Contient: "Il est clair que certains ouvriers français, en adoptant le Marxisme, certains amateurs, en se livrant aux rêves wagnériens, d'autres curieux, en applaudissant les délires de Nietzsche, ont trahi la cause de la France. Ils n'ont pas servi leur Patrie" (p. 252).

 

BARRES Maurice, Autour de Jeanne d'Arc, Paris, Champion, 1916.

Note que "l'Allemagne s'enfonce dans une conception inhumaine et antichrétienne, dont Nietzsche est le plus récent prophète" (p. 58). Mêle Goethe, Hegelianisme, Marxisme, Wagnérisme, les doctrines de l'état-major et de Nietzsche (p. 59). 

 

BELOT Gustave, "La guerre et l'enseignement secondaire", in La guerre et la vie de demain, conférences de l'Alliance d'hygiène sociale 1914-1916, Paris, Alcan, 1916, p. 259-304.

Texte de la conférences prononcée le 26 mars 1915, sous la présidence d'Ernest Lavisse. Sur la manière dont Nietzsche fut reçu dans l'enseignement secondaire comme un rêveur. Malheureusement, l'expérience a montré que ce n'était pas seulement de vaines formules (p. 292)

 

BESSE Clément, La musique allemande chez nous, Paris, Lethielleux, 1916.

Nombreuses allusions à Nietzsche, notamment à ses relations avec Wagner.

 

BLOY Léon, Au seuil de l'apocalypse 1913-1915, Paris, Mercure de France, 1916.

"Faire de beaux livres, me dites-vous. Qui les lirait? Ma Jeanne d'Arc et l'Allemagne ne se vend pas. Nos héros s'entraînent en dévorant les Trois Mousquetaires ou le Comte de Monte Christo. Quelques intellectuels s'arrachent Barrés ou Aristide Bruant. Il y a même des artilleurs qui ont emporté du Bergson et je connais un avocat sans peur qui avait fourré dans son sac deux ou trois volumes de Nietzsche. Qui pourrais-je intéresser, ne sachant parler que de Dieu?" (p. 329)

Déjà publié dans Nous ne sommes pas en état de guerre, Paris, Maison du livre, 1915.

 

BOIS Henri, Kant et l'Allemagne, Paris, Librairie protestante, 1916.

Conférence donnée à la Salle de /a Société d'Horticulture, à Paris; le 4 février 1916, sous la présidence de M. Samuel Rocheblave, professeur au Lycée Janson de Sailly et à l'Ecole des Beaux-Arts.

Evoque Nietzsche particulièrement p. 7-10.

 

DAUDET Léon, L'hérédo, Paris, Nouvelle librairie nationale, 1916.

 

DELAIRE Alexis, Au lendemain de la victoire, le nouvel équilibre européen, Paris, Nouvelle librairie nationale, 1916.

Avec une préface de Maurice Barrès.

Evoque le succès de Nietzsche en Allemagne.

 

FONSEGRIVE George, "Kultur" et civilisation, Paris, Bloud et Gay, Pages actuelles, 1916.

"La période héroïque de la philosophie allemande, commencée avec Leibnitz, continuée avec Kant, Fichte, Schelling et Hegel, s'est close avec Schopenhauer et Nietzsche." (p. 22)

 

GRANDJEAN Frank, Une révolution dans la philosophie. La doctrine de M. Henri Bergson, Genève (Atar), Paris (Alcan), 1916.

2ème édition, revue, augmentée et suivie d'une réponse à M. Julien Benda.

Nombreuses évocations de Nietzsche.

 

LOTE René, Germania: l'Allemagne et l'Autriche dans la civilisation et l'histoire, Paris, Nancy, Berger-Levrault, 1916.

Contient "Trois des "surhommes" du XIXe siècle" (p. 187-191).

 

MARGUERITTE Paul, L'immense effort 1915-1916, Paris, Flammarion, 1916.

Rapporte les propos de Hauptmann selon lequel les soldats allemands ont Schopenhauer, Nietzsche et la Bible dans leur giberne (p. 190).

 

MAURRAS Charles, Quand les Français ne s'aiment pas, Paris, Nouvelle librairie nationale, 1916.

Nietzsche (p. 107-108 et 126-138). 

 

MAXWELL J., La Philosophie sociale et la Guerre actuelle, Paris, Alcan, 1916.

"L'État allemand est devenu une sorte de Dionysiaque à la façon de Nietzsche. Il est amoral, ou plutôt n'a qu'un devoir moral : l'affirmation et le développement de sa puissance. Ce devoir est impératif et aucune règle morale ne peut le faire fléchir. L'Allemagne a cultivé sa force, et s'est militarisée." (p. 198)

 

SEGOND Joseph, L'intuition bergsonienne, Paris, Alcan, 1916.

2ème édition (1ère, 1913 et 3ème, 1930). Evoque similitudes entre Bergson et Nietzsche

 

SOLOVIEV Vladimir, Trois entretiens sur la guerre la morale et la religion, Paris, Plon, 1916.

Traduits du russe et avec une introduction par Eugène Tavernier (p. I-CIV) qui cite Nietzsche (p. LXXXIX et XCVIII).


Nietzsche dans la poésie


BENOLIEL Joseph, Les surhommes au carcan ou La seconde nuit de Walpurgis, Lisbonne, 1916.

Poèmes en trois veilles.

 

JAMMES Francis, Clairières dans le ciel (1902-1906), Paris, Mercure de France, 1916.

Contient « Comme un insecte » qui évoque Nietzsche (p. 141).


Articles et comptes rendus sur Nietzsche


GRANDMAISON Léonce de, "Le germanisme et l'esprit humain", in Etudes, t. 146, 5 janvier 1916, p. 90-100.

A propos du livre de Pierre Lasserre du même titre.

 

LENOTRE G., "Le surhomme", {Chronique de la semaine}, in Le monde illustré, t.60, n°3030, 15 janvier 1916, p. 34.

 

SOUDAY Paul, "Pierre Lasserre, Le germanisme et l'esprit humain", {Les livres}, in Le Temps, n°19919, 19 janvier 1916, p. 3.

Note que Pierre Lasserre range Nietzsche parmi les bons Allemands européens.

 

LICHTENBERGER Henri, "Nietzsche et la musique", in Musique et Théâtre, 2 février 1916, p. 3-5.

 

BERTRAND Louis, "Les grands coupables", in Paris-Midi, 10 février 1916, p. 2.

Extrait du livre de Louis Bertrand, du même titre. Commence par: "Nietzche (sic) est un Allemand, et même un Sur-Allemand, - un Prussien".

 

Anonyme, "Feuillets", in L'Humanité, 22 février 1916, p. 3.

Sur Nietzsche et Julien Benda.

 

RAMEAU Jean, "Au dessus de tout...", in Le Franc-parler, 29 février 1916, p. 2.

 

MOREL Léon, "Nietzsche et son influence sur l'Allemagne moderne", in Revue universitaire, mars 1916.

Référence citée d'après Les langues modernes, n°3, mai-juin 1916, p. 124.

 

Anonyme, "M. Sazonof et Nietzsche", {Echos}, in Mercure de France, tome 114, n°428, 16 avril 1916, p. 765.

 

CABE J. -M., "L'intoxication du peuple allemand par Nietzsche et Treitschke", in La Grande Revue, n°5, 1er mai 1916, p. 542-544.

Extrait d'un livre à paraître, traduit de l'anglais par Mme Raynal.

 

Anonyme, "Le vrai Nietzsche", in L'Humanité, 17 mai 1916, p. 3.

 

MARES Roland de, "Pensées de Nietzsche", {Les revues}, in Le Temps, 20038, 17 mai 1916, p. 3.

A propos de citations de Nietzsche publiées dans La Renaissance.

 

SUARES André, "La nation contre la race. XIII Nietzsche et l'Empire", in L'Opinion, 20 mai 1916, p. 483-486.

 

BRIAND Charles, "Nietzsche et la France", in Le Rappel, n°16628, 28 mai 1916, p. 1-2.

 

ARREAT Lucien, "H. L. Stewart. - Nietzsche and the ideals of modern Germany", {Revue critique}, in Revue philosophique de la France et de l'étranger, t. 41, janvier-juin 1916, p. 377-386.

 

STUREL François, "Les jugements de Goethe et de Nietzsche sur la "Koultour"", in La Presse, n°8744, 30 juillet 1916, p. 1-2.

 

UZANNE Octave, "En lisant Nietzsche. Entrons-nous dans l'Age classique de la Guerre?", in La Dépêche de Toulouse, 11 octobre 1916, p. 1.

 

DAUZATS Ch., "A l'Institut", in Le Figaro, n°289, 15 octobre 1916, p. 3.

A propos de l'intervention d'Henri Welschinger sur Nietzsche à l'Académie des sciences morales.

 

Anonyme, "Académie des sciences morales et politiques", in Journal des Débats, n°290, 16 octobre 1916, p. 3.

A propos de l'intervention d'Henri Welschinger sur Nietzsche.

 

Anonyme, "Académie des sciences morales et politiques", in Le Temps, n°20190, 16 octobre 1916, p. 2.

Reprise des propos d'Henri Welschinger.

 

Anonyme, "Peints par eux-mêmes", in La Presse, n°8823, 19 octobre 1916, p. 2.

Reprise des propos d'Henri Welschinger.

 

BURY Robert de, "Nietzsche et la guerre", {Les journaux}, in Mercure de France, tome 118, n°442, 16 novembre 1916, p. 333-335.

A propos d'un article d'Octave Uzanne dans La Dépêche du 11 octobre 1916. Contient de longues citations de Nietzsche (p. 334-335).

 

TUDESQ André, "Les vrais surhommes", in Le Journal, n°8820, 19 novembre 1916, p. 1.


Articles qui évoquent Nietzsche


HIRSCH Charles-Henry, "La Revue: Wagner juge ses compatriotes", {Les revues}, in Mercure de France, tome 113, n°421, 1er janvier 1916, p. 134-140.

A propos des lettres inédites de Nietzsche à Wagner publiées dans La Revue en novembre 1915. (p. 134-135).

 

ALBERT Henri, "Maurice Muret: L'orgueil allemand. Psychologie d'une crise", {Lettres allemandes}, in Mercure de France, tome 113, n°421, 1er janvier 1916, p.150-153.

Contient des extraits qui évoquent Nietzsche.

 

ALBERT Henri, "Pierre Lasserre: Le germanisme et l'esprit humain", {Lettres allemandes}, in Mercure de France, tome 113, n°421, 1er janvier 1916, p. 153-155.

Souligne la position "courageuse" de Pierre Lasserre sur Nietzsche (p. 154).

 

FARGUES Paul, "Les livres", in Revue Chrétienne, t. 1, sér. 4, janvier 1916, p. 429-433.

Compte-rendu de Ed. Perrier, France et Allemagne (p. 432).

 

VIENOT John, "Le mois", in Revue chrétienne, t. 1, série 4., janvier 1916, p. 434-440.

A propos d'un article de Paul Souday sur Péladan. Juge Péladan injuste envers les grands génies allemands, dont Nietzsche (p. 438).

 

DOUMERGE Emile, "Propos de guerre", in Foi et vie, n°2, 16 janvier 1916, p. 30-34.

A propos du pangermanisme de Gobineau, note: "Il en est de Gobineau un peu comme de Nietzsche. On peut lire sur Nietzsche deux articles bien faits, remplis de citations, et les deux séries de citations n'ont aucun rapport. L'une prouve que Nietzsche est le père du pangermanisme ; l'autre prouve que Nietzsche a dit toutes les horreurs possibles sur les Allemands. Mais ceci contredit-il cela ? En fin de compte il y en a qui nous disent : si Nietzsche a tellement prêché la dureté, c'est qu'il était ultra-sensible ; c'était pour se fortifier contre lui-même ! Ce que le papier peut supporter de sottises. en temps de guerre !" (p. 30)

 

L. "Rôle de l'effort dans la pédagogie", in Comment enseigner, 5ème année, n°17, février 1916, p. 7-28.

Rappelle que dans la revue "nous n'avons jamais salué sa méthode, sa culture, sa philosophie, ses Kant, ses Nietzsche, ses Schopenhauer, non plus que, par ailleurs, ses colossales bâtisses édifiées dans nos expositions. Notre patriotisme n'a donc pas aujourd'hui à donner le change. Il continue à aimer nos gloires, à défendre nos vertus, à combattre nos défauts." (p. 7)

 

LENOTRE G., "Haine", {Chronique de la semaine}, in Le monde illustré, t. 60, n°3034, 12 février 1916, p. 98.

A propos de la haine des Allemands pour la France, soutient: "leur Kant, leur Fichter, leur Nietzsche et tant d'autres, qui gardent chez nous encore des admirateurs et des défenseurs, l'ont théorisée et rendue méthodique".

 

BENDA Julien, "Feuillets 1914-1915", in Mercure de France, tome 113, n°424, 16 février 1916, p. 596-626.

Reproduction de notes "d'un habitant de la Nièvre décédé subitement". Contient une "Lettre à un journaliste" sur Nietzsche (p. 611-613).

 

LARRIEU P. -J., "Allocution prononcée le 25 novembre 1915 à la 316ème réunion de l'Actualité médicale", in La Médecine internationale, n°3, mars 1916, p. 17-21.

Sur Nietzsche (p. 20-21) Note par exemple: "Tel est ce philosophe, doublé comme Rousseau d'un poète, dont les principes énoncés sous forme d'aphorismes on fourni le principal aliment intellectuel de la jeunesse allemande. On ne saurait croire quelle influence a eue ce Boche détraqué sur sa nation, et aussi malheureusement en France notre enseignement d'Etat avait été infecté de son virus ; on peut dire que nos écoles supérieures étaient foncièrement nietzschéennes, on n'y jurait plus que par la force et tous les moyens devenaient bons. On voit aujourd'hui les effets de cette absence de morale créée par l'immoralisme de Nietzsche." (p. 21)

Note: "L'impression de cette allocution été votée à l'issue de la Réunion, par tous les membres présents."

 

SOUDAY Paul, "Malebranche", in Le Temps, n°19973, 13 mars 1916, p. 1.

"Spinoza et à Leibnitz, le premier emploie le latin, le second également le latin, ou notre langue, presque jamais sa langue maternelle tous deux s'expriment aussi nettement que possible, sans qualités proprement littéraires. Mais Kant est terriblement aride et broussailleux; Hegel est décourageant. Presque tous les philosophes allemands sont d'une lecture redoutable, à l'exception de Schopenhauer, qui n'est qu'un philosophe de second rang, et de Nietzsche, qui est surtout un littérateur."

 

Anonyme, "Les femmes allemandes", in Le Pêle-mêle, n°12, 19 mars, p. 8.

Sur le sort des femmes en Allemagne, note que les plus célèbres détracteurs de la femmes sont allemands: Nietzsche et Schopenhauer.

 

DUPOUY Auguste, "Le zinc et l'alambic dans l'Ouest", in Revue de Paris, t. 2, mars-avril 1916, p. 531-558.

Sur les "reîtres" qui ont mal compris Nietzsche (p. 533).

 

BEAUNIER André, "Revue littéraire", in Revue des Deux Mondes, t. 33, juin 1916, p. 685-696.

Compte-rendu de J. Joergensen, La Cloche Roland. Insiste: " Il me semble même que, jusqu'à ces derniers temps, M. Johannes Joergensen aimait l'Allemagne et l'aimait assez tendrement. Avant de venir au catholicisme, il a subi l'influence de Goethe, celle de Heine, celle de ce Nietzsche, qui est Allemand, bien Allemand, quoiqu'on essaye maintenant de le dégermaniser, et qui est l'un des bons représentans de la mégalomanie allemande". (p. 686)

 

SOUDAY Paul, "Les livres", in Le Temps, n°20066, 14 juin 1916, p. 3.

En désaccord avec Maurice Barrès qui accuse les admirateurs de Wagner et de Nietzsche d'être de mauvais citoyens.

 

BURY Robert de, "Le symbolisme et la tradition française", {Les journaux}, in Mercure de France, tome 115, n°432, 16 juin 1916, p. 716-723.

Reconnaît l'influence de l'Allemagne sur les poètes symbolistes mais ceux-ci retrouvaient chez "les penseurs d'outre-Rhin la propre pensée française" (p. 720).

 

VILLIERS Noël, "La Discorde", in L'Anti-boche illustré, n°26, 24 juin 1916, p. 2-3.

A propos des soldats allemands: "Le remords d'être inutilement la cause de morts innombrables ne les tenaille pas autant que l'humiliation de se voir des sous-hommes, après tant d'efforts accomplis pour paraître des surhommes. Ils savent maintenant qu'ils n'ont l'un et l'autre ni génie, ni mission divine; pauvres bougres à la vérité, ils se débattent contre des difficultés que leur intelligence médiocre n'avait pas prévues" (p. 3).

 

Anonyme, "Rédaction. Cours supérieur", in L'Ecole et la famille, n°13, 1er juillet 1916, p. 305-308.

Correction du sujet du Brevet supérieur de Pau (1915): "La Martyre de la grande guerre. Vous avez appris la destruction do la cathédrale de Reims par les Allemands. Quels sentiments et quelles réflexions cet acte de barbarie vous a-t-il inspirés ?" Le développement propose une deuxième partie: "II. Historique succinct du bombardement et circonstances aggravantes. Le vœu de Zarathustra (philosophie de Nietzche) est accompli." (p. 306)

 

HIRSCH Charles-Henry, "Revue des Deux mondes: M. Emile Boutroux sur "l'Allemagne et la guerre", {Les revues}, in Mercure de France, tome 116, n°433, 1er juillet 1916, p. 119-122.

Evoque Nietzsche (p. 720).

 

GAYRAUD Louise-Amélie, "L’œuvre féminine et le féminisme", in Revue hebdomadaire, t. 7, n°30, 22 juillet 1916, p. 525-540.

Conclut: "Ce que nous pouvons affirmer dès aujourd'hui, c'est que cette phase prochaine du féminisme ne sera ni américaine, malgré des points de ressemblance, ni « nietzschéenne », ni « ibsénienne ». Ces mots-là ne sont pas de chez nous. Elle sera française, déterminée par les caractères des hommes et des femmes de France." (p. 540)

 

CARRILLO Gomez, "Sur le front britannique", in Le Gaulois, n°14163, 24 juillet 1916, p. 1-2.

" Les conseils de Nietzsche sur l'existence heureuse, les gens de la zone militaire les mettent d'instinct en pratique. Où, en effet, a-t-on jamais vécu d'une manière plus périlleuse? Et où, en même temps, a-t-on vécu avec une gaieté plus intense ?" (p. 2)

 

Anonyme, "Bibliographie", in L'action féminine, n°45, août 1916, p. 108-109.

Compte-rendu d'Albert Nast, La vie morale et la guerre. Note que: "Sans vouloir poser au surhomme, il y a mieux à faire que de se laisser choir au rang de « sous-hommes » (p. 109).

 

GYP, "Les Flanchards. VI Les « déprimeuses »", in L'Excelsior, 3 août 1916, p. 11.

Extrait:

"LA BELLE MADAME TREILLE (à Mme d'Arradon). — Chère Madame, il faut absolument que vous m'accordiez une grâce que je suis venue vous demander...

Mme D'ARRADON. — Mais... si je peux vous être agréable, j'en serai ravie ?...

LA BELLE MADAME TREILLE. — Voici... Il s'agit de faire partie d'un comité féministe... (Mouvement de Mme d'Arradon) Oh !... Cela ne vous engagera à rien... C'est votre nom seulement que nous voulons avoir....

LA PETITE D'EGLANTINE. — Ah! bien !... Vous tombez à pic !... Maman a le féminisme en horreur...

LA BELLE MADAME TREILLE (à Mme d'Arradon). — Est-il possible ?....

Mme D'ARRADON. — Oh ! oui !... C'est possible...

LA BELLE MADAME TREILLE (ahurie). — Je n'en reviens pas... Une femme si intelligente ?... Ça ne vous étonne pas, Monsieur de Folligny?...

FOLLIGNY. — Oh! moi!... ça m'étonne d'autant moins que je suis, quant aux femmes et à leur situation passée, présente, et future, absolument dans les mêmes idées que Nietzsche...

LA BELLE MADAME TREILLE. — Ni... quoi ?...

FOLLIGNY. — Nietzsche... Frédéric Nietzsche... un Allemand que je gobe malgré tout infiniment...

LA BELLE MADAME TRÉILLE (aigre). Ah !... Et qu'est-ce qu'il dit, cet Allemand ?...

FOLLIGNY, — Il ne dit rien... parce qu'il est mort... mais il a défini, jadis, selon la nature et le sens commun, le rôle 'normal de la femme, d'une façon qui me satisfait pleinement...

Mme DESMARETS DE SAINT-GOND. — Peut-on, sans indiscrétion, connaître cette définition ?..,

FOLLIGNY. —- On le peut, sans indiscrétion aucune... Il a dit... ou, du moins, il a fait dire par Zarathoustra...

LA BELLE MADAME TREILLE. — Un autre Boche ?...

FOLLIGNY. — Si vous voulez !... Il a dit : « L'homme doit être élevé pour la guerre et la femme pour le délassement du guerrier, et tout le reste est folie... »

LA BELLE MADAME TREILLE. — C'est idiot !...

M. D'ARRADON (écartant violemment son paravent). — C'est admirable !... Voilà la première chose sensée que j'entends depuis que je suis là... (Un froid),

Mme MONTBARD (Elle regarde son mari qui entre avec son fils Edgar). — Le fait est que c'est assez juste... (A Mme Desmarets de Saint-Gond.) Vous m'aviez dit que nous avions des chances de trouver ici Madame Noyelle et sa charmante fille?... Elle me plairait tout à fait pour mon fils Edgar, cette petite...

FOLLIGNY. — Et comme la femme est élevée pour le délassement du guerrier... ça irait tout seul...

Mme MONTBARD. — N'est-ce pas ?...

FOLLIGNY (ahuri). — C'est qu'elle le croit !..."

Le roman est publié en 1917.

 

BRIERE Yves de la, "Charles Maurras. - Quand les Français ne s'aimaient pas", {Revue des livres}, in Etudes, t. 148, juillet-septembre 1916, p. 686-687.

Compte-rendu du livre de Charles Maurras. Cite avec "un plaisir particulier" une "exécution de Fichte" et "surtout une exécution de Nietzsche". (p. 687)

 

Anonyme, "La relève", {Echos et nouvelles du front}, in Le Front, n°5, 1er septembre 1916, p. 4.

Mentionne les "surboches".

 

CLEMENCEAU Georges, "Au bas de la pente", in L'Homme libre, n°687, 3 septembre 1916, p. 1.

Parle des "surhommes de Verdun".

 

STANTON Théodore, "Paul Elmer More: Shelburne Essays", {Lettres américaines}, in Mercure de France, tome 117, n°440, 16 octobre 1916, p. 728-729.

Signale que l'œuvre de More contient un essai sur Nietzsche et que l'auteur "est une autorité aux Etats-Unis en ce qui concerne ce philosophe" (p. 729).

 

LE MASQUE DE FER, "Peints par eux-mêmes", {Echos}, in Le Figaro, n°297, 23 octobre 1916, p. 2.

Cite une "perle" de Nietzsche contre les Allemands et conclut: "Continuons de feuilleter Nietzsche".

 

FUNCK-BRENTANO Frantz, "Les sophistes allemands", in Revue hebdomadaire, t. 12, n°49, 2 décembre 1916, p. 73-85.

Contre l'influence allemande sur l'esprit français, cite Goethe et Nietzsche (p. 76).

 

Anonyme, "Romain Rolland et les bafouilleurs", in Les Hommes du jour, 2 décembre 1916.

Se moque des critiques d'Henri Albert, "sans doute, pour se faire pardonner d'avoir traduit Nietzsche".

 

PELADAN, "Exposition du germanisme contemporain", in Revue hebdomadaire, t. 12, décembre 1916, p. 230-256.

A propos de la "Kultur forme pacifique de la conquête", contre Romain Rolland, Au-dessus de la mêlée, évoque Nietzsche (p. 239)

 

PARISET G., "Les enseignements du haut professorat d'Allemagne sur la guerre", in Revue de Paris, tome 6, 15 décembre 1916, p. 835-856.

Plusieurs allusions. Le Zarathoustra de Nietzsche ferait partie des trois livres les plus demandés par les militaires (avec la Bible et le Faust de Goethe) (p. 849).

 

BLONDEL Georges, "Mélanges et notices", in La Réforme sociale, juillet-décembre 1916, p. 245-262.

Selon l'auteur, "la théorie du surhomme de Nietzsche" devait fatalement engendrer la théorie de la surnation au profit de l'État prussien qui après avoir dompté, discipliné et unifié la surhumanité allemande, se trouve chargé d'organiser le monde en organisant sur son propre type les autres Etats." (p. 249)

 

CHERVOILLOT Louis, "Littérature de guerre en Italie", in Etudes, t. 149, octobre-décembre 1916, p. 375-391.

Observe que "dans l'histoire de la pensée et de la littérature allemande, le cas de Henri Heine ne fut point un cas isolé. Pour ne pas nommer d'autres forcenés adversaires allemands de l'Allemagne, Frédéric Nietzsche a formulé sur son pays des jugements parmi lesquels, s'il fallait choisir, je citerais volontiers une page l'auteur de Ainsi parla Zarathoustra affirme que les métaphysiciens et les psychologues d'Allemagne, en fait d'études sérieuses et pénétrantes sur l'âme et la destinée humaine, n'ont jamais rien produit que l'on puisse comparer aux œuvres de nos moralistes et de nos penseurs français du dix-septième siècle. Mais, dans la guerre d'idées que les écrivains des nations alliées mènent contre l'Allemagne, faut-il demander des armes à Nietzsche, à Henri Heine et à d'autres transfuges? M. G. A. Borgese ne le pense pas, et il en donne une raison pénétrante." (p. 378)