Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940 (Laure Verbaere et Donato Longo)

1868-1910: BIBLIOGRAPHIE ET COMMENTAIRES DE LAURE VERBAERE

 

(en savoir plus)

1903


Ouvrages sur Nietzsche


 

ALBERT Henri, Nietzsche, Paris, Sansot, 1903. (Collection "Les célébrités d'aujourd'hui)

 

 

GIDE André, Prétextes, Paris, Mercure de France, 1903.

Ibid., 1921

Ibid., 1929.


Ouvrages qui évoquent Nietzsche


 

BARRES Maurice, Les amitiés françaises. Notes sur l'acquisition par un petit Lorrain des sentiments qui donnent un prix à une vie, Paris, Félix Juven, 1903.

Nombreuses rééditions (1908, 1911, 1918, 1919, 1924, 1927) d'après le site Maurras.

Note: "[...] tout Wagner et tout Nietzsche et leur solide administration, qu'est-ce que vous voulez que ça me fasse? Ce n'est pas la question de savoir où est la supériorité. Tout mon cœur est parti dans ma sixième année par la route de Mirecourt, avec les zouaves et les turcos qui grelottaient et qui mendiaient et de qui, trente jours avant, j'étais si sûr qu'ils allaient à la gloire" (p. 24).

 

DESCHAMPS Louis, Principes de morale sociale, Paris, Alcan, 1903.

Cite Nietzsche (p. 11).

 

FOUILLEE Alfred, Esquisse psychologique des peuples européens, Paris, Alcan, 1903.

Très nombreuses évocations de Nietzsche notamment dans le livre V sur le peuple allemand.

2ème édition, 1903.

 

FOURNIERE Eugène, L'artifice nationaliste, Paris, 1903.

 

GARNIER Paul-Louis, Les Fins de l'Art contemporain, 1903.

 

GAILLARD Gaston, De l'étude des phénomènes au point de vue de leur problème particulier, Paris, Schleicher, 1903.

Réédition en 1908.

 

GRASSET Joseph, Leçons de clinique générale, Masson et Cie éditeurs, 1903.

 

HALEVY Daniel, Histoire de quatre ans, Paris, 1903.

L'ouvrage est tiré à 3000 exemplaires car Charles Péguy est optimiste. A la fin de l'année 1903, il n'y a que vingt exemplaires vendus. Cf. Sébastien Laurent, Daniel Halévy. Du libéralisme au traditionalisme, Paris, Grasset & Fasquelle, 2001.

 

KOSTYLEFF Nicolas, Esquisse d’une évolution dans l’histoire de la philosophie, Paris, Alcan, 1903.

Sur Nietzsche (p. 77).

 

LEVY-BRUHL Lucien, La morale et la science des mœurs, Paris, Alcan, 1903.

3ème édition en 1927 avec une préface. Réédition en 1970.

Classe Nietzsche parmi les morales excentriques ou les doctrines révolutionnaires (p. 47-48)

 

LOYSON-BRIDET, Mœurs des diurnales, Paris, Mercure de France, 1903.

Signale deux livres de Nietzsche et deux ouvrages sur Nietzsche (p. 8) et une étude sur Nietzsche (p. 82).

 

MEREJKOWSKY Dimitri de, Tolstoï et Dostoïewsky. La personnalité et l’œuvre, Paris, 1903.

 

MORLAND Jacques, Enquête sur l'influence allemande en France, Paris, Mercure de France, 1903.

 

RAUH Frédéric, L'expérience morale, Paris, Alcan, 1903.

Evoque deux fois Nietzsche, notamment en note en bas de la page 74: "Nous tenons Nietzsche pour un des plus grands maîtres de morale individuelle".

 

RETTE Adolphe, Le symbolisme : anecdotes et souvenirs, 1903.

 

SCHINZ Walter, Le problème de la tragédie en Allemagne, Paris, Alcan, 1903.

 

TARDIEU Emile, L'ennui, étude psychologique, Paris, Alcan, 1903. (Bibliothèque de philosophie contemporaine).

Ibid., 2ème édition, revue et corrigée, 1913.

 

TOLSTOÏ Léon, Au clergé, Paris, Stock, 1903.

Commence par une violente critique de Nietzsche.


Nietzsche dans la littérature


 

HOUVILLE Gérard d', L'inconstante, Paris, Calmann Lévy, 1903, 278 pages.

9ème édition, 1905.

Une nouvelle édition paraîtra chez Fayard en 1925.

 

NOAILLES Anna de, La Nouvelle espérance, Paris Calmann Lévy, 1903.


Articles et comptes rendus sur Nietzsche


DAUDIN H., « Pierre Lasserre. - La morale de Nietzsche », {Analyses et comptes rendus. III. Histoire de la philosophie}, in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 55, n˚1, janvier 1903, p. 110-112.

 

DEHERME Georges, « La morale de Nietzsche, de Pierre Lasserre », in Coopération des idées, janvier 1903, p. 220-222.

Au sujet de la controverse qui oppose Pierre Lasserre et Eugène de Roberty, remarque : « Ni M. P. Lasserre, ni M. de Roberty ne nous trompent, d'ailleurs. On peut trouver ce qu'ils disent dans les aphorismes nietzschéens, et d'autres choses. ».

 

MAURRAS Charles, « Le tien et le mien dans Nietzsche », in Gazette de France, 19 janvier 1903, p. 1.

Compte-rendu du livre de Pierre LasserreLa morale de Nietzsche.

 

Cet article sera repris dans Quand les Français ne s'aimaient pas. Chronique d'une renaissance, 1895-1905, 1ère édition en 1916, nouvelle éditions, Versailles, 1928, p. 111-122  ; il figure également dans le Dictionnaire politique et Critique, fascicule 12, p. 186-191.

 

FOUILLEE Alfred, « Un nouveau La Rochefoucauld : Nietzsche », in Revue bleue, tome 19, n˚4, 24 janvier 1903, p. 97-99.

Extrait de la conclusion de son livre, Nietzsche et l'immoralisme, cf. n˚549.

 

 

PALANTE Georges, « E. de Roberty. - Frédéric Nietzsche. Contribution à l'histoire des idées philosophiques et sociales à la fin du XIXe siècle », {III. Histoire de la philosophie}, in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 55, n˚1, janvier 1903, p. 107-110.

 

PALANTE Georges, « Dr Rudolf Eisler. - Nietzsches Erkenntnisstheorie und Metaphysik. Darstellung und Kritik », {III. Histoire de la philosophie}, in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 55, n˚1, janvier 1903, p. 112-115.[1]

 

PASSY Frédéric, "Nietzsche et la paix", in Revue de la paix, 25 janvier 1903, p. 75-76.

Reproduction d'un extrait traduit de Nietzsche publié dans L'individualiste (référence non trouvée)

 

ALBERT Henri", {Lettres allemandes}, in Mercure de France, tome 45, n˚158, février 1903, p. 561-566.

Compte-rendu de « La jeunesse de Nietzsche », publié dans Der Zeitgeist (p. 565).[2]

 

GOURMONT Remy de, « Nietzsche et la princesse Bovary », in Mercure de France, tome 45, n˚158, février 1903, p. 461-462.

 

LEPIEUX Antonin, {Les livres}, in Revue du Midi, n°2, 1er Février 1903, p. 154-158.

Compte-rendu de Nietzsche, Le Voyageur et son ombre traduit par Henri Albert et publié par le Mercure de France. (p. 154-155)Remarque: "Nietzsche est entré définitivement dans la gloire. Les Allemands reconnaissent en lui leur plus grand prosateur depuis Goethe, et les hommes de tout pays le regardent comme un des plus grands remueurs d'idées, et peut-être le plus grand excitateur d'esprits de notre temps. Comme il y a déjà tout une littérature qui lui est consacrée, je n'insiste pas sur sa philosophie, où les bons sauront sans trop de peine distinguer le paradoxal et ne prendre que le sain. On a fait un Auguste Comte conservateur, et un Montaigne chrétien, il serait facile aussi de faire un Nietzsche moral, moraliste et moralisateur. Lui-même, semble-t-il, se doutait bien que ses premiers adhérents ne seraient pas ses vrais fils spirituels, et il avait dit quelque part à peu près ceci: Ceux qui me continueront vraiment seront ceux qui s'éloigneront de moi." (p. 154)

 

MAUCLAIR Camille, "Le génie est un crime", in La Grande Revue, 1er février 1903, p. 311-366.

Début d'une pièce en 4 actes, non jouée.

Elle est aussi annoncée sous le titre "La Présence".

Dédicace à Nietzsche et omniprésence dans la pièce (voir notamment le personnage d'Olivier Dorel)

 

Anonyme, « Nietzsche et l'Immoralisme, par Alfred Fouillée », in Revue de métaphysique et de morale, tome 11, supplément n˚2, mars 1903, p. 2.

Commence par remarquer : « M. Fouillée, grand lecteur, a lu Nietzsche alors qu'il travaillait à sa Morale des idées-forces ; il l'a annoté, commenté, critiqué : ce sont ces réflexions, nécessairement intéressantes, qu'il imprime aujourd'hui. » Insiste sur la volonté de Fouillée de montrer les emprunts innombrables faits par Nietzsche à ses devanciers, notamment à Guyau. Détaille le rapprochement réalisé par Fouillée entre le héros nietzschéen et le héros kantien, l'originalité de Nietzsche résidant, selon Fouillée, dans ce que l'individu, selon Nietzsche, « peut manifester sa force, et l'éprouver, alors même que l'univers l'écrase. » Conclut : « Nietzsche souhaite, lui aussi, mourir en vainqueur et en destructeur. »

 

Anonyme, « La Morale de Nietzsche, par Pierre Lasserre », in Revue de métaphysique et de morale, tome 11, supplément n˚2, mars 1903, p. 2-3.

Précise qu'il s'agit d'un recueil d'articles écrit cinq ans auparavant et constate que « bien des choses, neuves il y a cinq ans, ont cessé de l'être : la longue exposition, par exemple, du contraste établi par Nietzsche entre la morale des maître et la morale des esclaves, est devenue inutile. » (p. 2-3) Se contente de constater que, comme Jules de Gaultier, Lasserre « interprète la philosophie de Nietzsche comme essentiellement hiérarchique et non anarchique ». Conclut sévèrement : « Le livre de M. Lasserre se distingue par une affectation continue, et fatigante à la longue, de bien écrire. » (p. 3)

 

ANDREIEFF, « Une victime de Nietzsche. Histoire de Serguei Pietrovitch », in Mercure de France, tome 45, n˚159, mars 1903, 621-654.

Nouvelle traduite du russe par Z. Zelenkovska et Fagus.

 

DELFOUR Abbé, « La "Nouvelle Héloïse" et les "Confessions" », in L’Université catholique, tome 42, mars 1903, p. 342-360.

Sur les dreyfusistes et Nietzsche (p. 353).

 

FAGUET Emile, « Goethe et Nietzsche », in La Revue, n°5, mars 1903.

 

NARSY Raoul, "Propos", in L'Occident, n°16, mars 1903, p. 183-186.

Analyse la "cruelle lenteur" dont parlait André Gide en 1899. Expose les raisons de son désaccord. Eloge des interprétations de Nietzsche par Pierre Lasserre et Jules de Gaultier.

 

WEBER Louis, « Le Voyageur et son ombre, par Frédéric Nietzsche », {Philosophie}, in Mercure de France, tome 45, n˚159, mars 1903, p. 771.

 

SALOMON Michel, {Chronique littéraire}, in Journal de Genève, 2 mars 1903, p. 2.

Compte-rendu d'André Gide, L'immoraliste.

 

Anonyme, {Bibliographie}, in La Fronde, 12 mars 1903, p. 4.

Compte-rendu d'Alfred FouilléeNietzsche et l'immoralisme.

 

ANDLER Charles, « Alfred Fouillée. - Nietzsche et l'immoralisme », in Notes Critiques, tome 82, n˚4, 1903, p. 82-84.

Soutient que l'ouvrage d'Alfred Fouillée n'est qu'une apologie « lourdement inexacte et imbue de préjugés » de Jean-Marie Guyau et condamne sans appel : « Le travail d'érudition que suppose la critique d'une œuvre nuancée et difficile, comme est l’œuvre de Nietzsche, n'est fait nulle part. (...) M. Fouillée n'a pas su lire ce style délicat. Il l'a du reste peu lu. C'est peu qu'il ait négligé les deux premiers systèmes. Il ne connaît pas entier le troisième. » Sur la méthode, Andler est tout aussi sévère : « La méthode critique est l'ancienne méthode verbale et tâtillonne des spiritualistes. » Selon lui : « Le contre-sens atteint son apogée dans l'exposé qui est fait de la « morale des maîtres et de la morale des esclaves. » Il est ordinaire. Il faudra là un travail d'interprétation nouveau. »

 

FOUILLEE Alfred, « Lettre », in Notes Critiques n˚4, 1903, p. 97-100.

Vive réaction au compte rendu publié par Charles Andler. Fouillée se défend contre l'accusation de ne pas avoir lu Nietzsche, trouve injuste en général tous les reproches de Andler et conclut : « M. Andler me reproche, en somme, de ne pas avoir tout dit (et dans son propre sens) sur Nietzsche. (...) M. Andler et moi différons sur quelques points dans l'interprétation de Nietzsche. (...) Est-ce une raison pour que les critiques, quand ils diffèrent dans l'interprétation, s'accusent entre eux de mettre en avant une critique « lourde », « verbale », « inexacte », d'être « ingrate » envers l'excellent ami de la France, et d' « offenser les Muses? » (p. 99-100)

 

ANDLER Charles, « Réponse à M. Fouillée », in Notes Critiques tome 82, n˚4, 1903, p. 100-102.

Charles Andler n'accepte pas les arguments d'Alfred Fouillée. Il persiste : « Je savais que M. Fouillée est un dialecticien habile. Cependant, il n'arrivera pas à donner le change à ceux qui le liront de près. » (p. 100) Il insiste : « Je ne diffère pas seulement de M. Fouillée dans l'interprétation de Nietzsche. Je dis, et je maintiens, j'ai prouvé brièvement et je pourrais prouver longuement que M. Fouillée n'a pas le droit d'avoir une interprétation. Il y faut plus de lecture et de conscience d'analyse. » (p. 100) Il conclut : « C'est là de la critique « verbale », « tâtillonne » et puérile. » (p. 102) [3]

 

RIBOT Th., « Dr F. Orestano. - Le idee fondamentali di F. Nietzsche nel loro progressivo svolgimento : esposizione e critica », {Analyses et comptes rendus. VI. Histoire de la philosophie}, in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 55, n˚4, avril 1903, p. 453-457.[4]

 

CAUSSE A., « Nietzsche le philosophe de l’antichristianisme », {Question contemporaine}, in Foi et Vie, n°8, avril 1903, p. 189-193.

 

BENASSIS Françoise, "Une Erreur de Nietzsche", in La Fronde, 6 avril 1903, p. 1.

 

 

LEDRAIN Eugène, « Opinions. Les nietzschéennes », in L'Eclair, n˚5253, 16 avril 1903, p. 1.

A propos des romans de Gérard d'Houville et Anna de Noailles.

 

DESCHAMPS Gaston, « Livres de femmes », {La vie littéraire}, in Le Temps, 19 avril 1903, p. 3.

Compte-rendu de Gérard d'Houville, L'Inconstante et de Anna de Noailles, La nouvelle espérance.

 

CLEMENCEAU Georges (non signé), "Nouvelle espèce", in La Justice, 26 avril 1903, p. 1.

A propos des Nietzschéennes (Gérard d'Houville et Anna de Noailles). Moqueries contre ces "amazones", de type: "Et puisqu'en effet le plus solide de la philosophie des femmes tient dans leur sourire, il ne faut sans doute que sourire de leurs philosophies."

Note cependant: "Nietzsche, c'est entendu, est un très grand homme, et bien que je le haïsse et que je l'aime à la fois, je serai le dernier à jeter la moquerie ou l'opprobre sur ce crucifié de génie qui a payé de sa raison les quelques grandes paroles pleines d'avenir, mais si scabreuses à comprendre, qu'il a jetées sur le monde, pêle-mêle avec d'atroces exhortations."

 

MALLET F., {Les livres}, in L’œuvre nouvelle, n°2, mai 1903, p. 96-97.

Compte-rendu d’Anna de Noailles, La Nouvelle espérance (p. 96).

 

Anonyme, {A travers les revues et les livres}, in L’œuvre nouvelle, n°2, mai 1903, p. 99.

Compte-rendu du compte-rendu de Charles Andler dans Notes Critiques.

 

THOMAS W., « Friedrich Nietzsche et le christianisme », {Questions contemporaines}, in Foi et Vie, n°9, mai 1903, p. 217-223.

 

Anonyme, "Pages oubliées. Wagner jugé par deux Allemands: Fr. Nietzsche et M. Nordau", in La Chronique médicale, n°10, mai 1903, p. 674-679.

Extraits du Cas Wagner.

 

LICHTENBERGER Henri, « F. Nietzsches Gesammelte Briefe, t. I (3e édition) et II : Fr. Nietzsches Briefwechsel mit Erwin Rohde », {Littérature allemande}, in Revue universitaire, tome I, n˚5, 15 mai 1903, p. 490-491.[5]

 

LICHTENBERGER Henri, « A. Fouillée. - Nietzsche et l'Immoralisme », {Littérature allemande}, in Revue universitaire, tome I, n˚5, 15 mai 1903, p. 491-493.

 

LICHTENBERGER Henri, « Isabelle, Freifrau von Ungern-Sternberg. - Nietzsche im Spiegelbild seiner Schrift », {Littérature allemande}, in Revue universitaire, tome I, n˚5, 15 mai 1903, p. 493.[6]

 

LICHTENBERGER Henri, « D. Merejkowsky. - Tolstoï et Dostoïewsky. La personnalité et l'œuvre », {Littérature allemande}, in Revue universitaire, tome I, n˚5, 15 mai 1903, p. 493-494.[7]

Remarque : « M. M. croit pouvoir inférer que la pensée russe est peut-être appelée à la plus haute mission. C'est elle, peut-être, qui est destinée à donner le signal de cette « Renaissance » européenne à laquelle le nihilisme grandiose de Nietzsche a frayé les voies en montrant la contradiction intime et fondamentale, qui gît dans la civilisation européenne. » (p. 494)

 

Anonyme, « Nietzsche et l'immoralisme, par A. Fouillée », in Etudes socialistes, n˚6, 1903.

 

ROURE Lucien, « La crise de la morale », {Bulletin philosophique}, in Etudes religieuses, tome 95, avril-juin 1903, p. 539-554.

I. Nietzsche et son faux immoralisme, p. 539-541 

 

ARREAT Lucien, « Isabelle, Freifrau von Ungern-Sternberg. - Nietzsche im Spiegelbilde seiner Schrift », {Analyses et comptes rendus. III. Histoire de la philosophie}, in Revue philosophique, tome 56, n˚7, juillet 1903, p. 103-106.

Compte-rendu classé dans une partie intitulée "Philosophie nietzschéenne".

 

GOURMONT Jean de, « Les Nietzschéennes », in Mercure de France tome 47, n˚163, juillet 1903, p. 101-111.

A propos des romans de Gérard d'Houville et Anna de Noailles.

 

PALANTE Georges, « A. Fouillée. - Nietzsche et l'immoralisme », {Analyses et comptes rendus. III. Histoire de la philosophie}, in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 56, n˚7, juillet 1903, p. 93-103.

Compte-rendu d'Alfred Fouillée, classé dans une partie intitulée "Philosophie nietzschéenne".

 

Anonyme, {Bibliographie}, in La Fronde, 15 juillet 1903, p. 4.

Compte-rendu d'Alfred Fouillée, Nietzsche et l'immoralisme.

 

FAGUET Emile, « Autour de Nietzsche », {Revue des livres}, in Annales politiques et littéraires, volume 2, 26 juillet 1903, p. 60-61.

Compte-rendu de Nietzsche, La Volonté de Puissance, d'Henri Lichtenberger, La philosophie de Nietzsche et de Pierre Lasserre, La Morale de Nietzsche.

 

CANTINELLI Richard, « Un poète nietzschéen », in Revue bleue, tome 20, n˚6, 8 août 1903, p. 191-192.

A propos de Gabriel d'Annunzio. Commence en remarquant : « Quoi qu'en disent ceux qui ne l'ont point lu, ceux qui ne l'ont pas compris et surtout ceux qui ne l'ont pas voulu comprendre, il est certain que Nietzsche a apporté à beaucoup de nos contemporains de nouvelles et fortes raisons de vivre. » (p. 191)

 

Anonyme, {Les livres], in Nouvelle Revue, tome 23, 15 août 1903, p. 572-574

Compte-rendu de Nietzsche, La volonté de puissance (p. 573).

 

TAILHADE Laurent, « Loyson-Bridet, Mœurs des diurnales, traité de journalisme », {Le livre de la quinzaine}, in Nouvelle Revue, tome 23, 15 août 1903, p.562-566.

Mentionne quelques titres dont « Le petit Nietzsche des gens du monde » (p. 565).

 

DUBOIS Lucie, « Franz Blei : « Nietzsche en France » », {La France jugée à l'étranger}, in Mercure de France, tome 47, n˚165, septembre 1903, p. 811-820.

Reproduction intégrale d'un article de Franz Blei publié dans Die Zeit le 18 juillet 1903.[8]

 

GHEON Henri, « Les lectures », {Chroniques du mois}, in L'Ermitage, volume 28, n˚9, septembre 1903, p. 64-73.

Compte-rendu de Nietzsche, La Volonté de Puissance, 2 volumes (p. 64-66).

 

GHEON Henri, « Les lectures », {Chroniques du mois}, in L'Ermitage, volume 28, n˚9, septembre 1903, , p. 64-73.

Selon Henri Ghéon, Nietzsche fut un poète (p. 66).

 

GOURMONT Jean de, « Nietzsche et la réforme philosophique, par Jules de Gaultier », {Littérature}, in Mercure de France, tome 47, n˚165, septembre 1903, p. 748-749.

 

SEGOND J., « Alois Riehl. - Zur Einfuehrung in die Philosophie der Gegenwart », {Analyses et comptes rendus. I. Philosophie générale}, in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 56, n˚9, septembre 1903, p. 313-315.[9]

Analyse de la septième conférence, consacrée à « Schopenhauer et Nietzsche. - La question du pessimisme » (p. 314-315). A propos de ce que sera la « philosophie de l'avenir » et du « philosophe qui découvrira les nouvelles valeurs » : « Beaucoup voient ce philosophe dans Nietzsche, mais il a manqué à Nietzsche le sens historique. Ici encore, il faut chercher la philosophie même en dehors des philosophes, surtout chez Goethe, et nous accoutumer à mettre la personnalité au premier rang des valeurs, en voyant avec Goethe que la personnalité se réalise et s'achève en se mettant au service d'autrui, ce qui permet de réconcilier le collectivisme actuel avec l'aristocratie de Nietzsche. » (p. 315)

 

ARNAUD Charles, « La Nouvelle Espérance, par la Comtesse Mathieu de Noailles », {Romans, contes et nouvelles}, in Polybiblion, tome 98, octobre 1903, p. 289-91.

Compte-rendu classé dans la rubrique, « Les Anormaux ». Remarque que l'histoire a « un air vieillot », que les événements relatés sont anciens, que la langue est encore plus ancienne et ajoute à ce sujet : « (...) c'est comme Sabine qu'aurait parlé Cathos si elle avait lu et emmagasiné pêle-mêle dans son petit cerveau Nietzsche, Verlaine, Ibsen et Mallarmé. » (p. 291)

 

CHARNACE Guy de, "Wagner et Nietzsche", in Carnets, octobre 1903.

D'après l'annonce publiée dans Le Journal du 1er novembre 1903, p. 1.

 

GIDE André, « Une lettre de M. André Gide », {Echos}, in Mercure de France, tome 48, n˚166, octobre 1903, p. 286.

Dans l'article de Franz Blei sur Nietzsche en France, se plaint d'avoir été retraduit en français d'après une traduction russe et corrige.

 

WEBER Louis, « La Volonté de Puissance, par F. Nietzsche », {Philosophie}, in Mercure de France, tome 48, n˚166, octobre 1903, p. 226-227.

 

MIOMANDRE Francis de, « Thomas Graindorge et Zarathoustra », in Revue bleue tome 20, n˚16, 17 octobre 1903, p. 507-512.

 

LEBESGUE Philéas, « Hellénisme et nietzschéisme », {Aperçus contemporains}, in Anthologie revue, volume 1, novembre 1903, p. 58-72.

 

LICHTENBERGER Henri, « A. Drews. Nietzsches Philosophie », {Littérature allemande}, in Revue universitaire, tome II, n˚9, 15 novembre 1903, p. 309.[10]

 

LICHTENBERGER Henri, « Raoul Richter. - Friedrich Nietzsche. Sein Leben und sein Werk », {Littérature allemande}, in Revue universitaire, tome II, n˚9, 15 novembre 1903, p. 309-310.[11]

 

LICHTENBERGER Henri, « Friedrich Nietzsche. - Nachgelassene Werke ; Band IX. Aus den Jahren 1869-1872. - Band X. Aus den Jahren 1872, 1873-1875, 1876. - Band XIII. Unveroeffentliches aus der Umwerthungszeit (1882, 1883-1888) », {Littérature allemande}, in Revue universitaire, tome II, n˚9, 15 novembre 1903, p. 310-311.[12]

 

LICHTENBERGER Henri, « O. Ewald. - Nietzsches Lehre in ihren Grundbegriffen. Die ewige Wiederkunft des Gleichen und der Sinn des Uebermenschen », {Littérature allemande}, in Revue universitaire, tome II, n˚9, 15 novembre 1903, p. 311.[13]

 

GOURMONT Jean, de, « Nietzsche à Sorrente », in Le Festin d'Esope, n˚2, décembre 1903, p. 26-29.

 

BOURDEAU Jean, {Bibliographie étrangère}, in Journal des Débats, n°340, 8 décembre 1903, p. 2.

Compte-rendu d’Arthur Drews, Nietzsches Philosophie.

 

FAGUET Emile, « Les idées littéraires de Nietzsche », in La Renaissance latine, 15 décembre 1903, p. 481-499.

Extrait de son livre, En lisant Nietzsche qui paraît en 1904 ; cf. n˚726.

 

BINET Alfred, « A. Fouillée. - Nietzsche et l'immoralisme », {Analyses bibliographiques}, in L'année psychologique, tome 9, 1903, p. 401-405.

Compte-rendu composé presque intégralement de citations de Nietzsche reproduites d'après le livre d'Alfred Fouillée.

 

LICHTENBERGER Henri, « Rittelmeyer. Friedrich Nietzsche und das Erkenntnisproblem », in Revue Critique, tome 56, volume II, 1903, p. 318-319.[14]

 

RIBAUCOURT Cte Philippe de, « Les théories de Nietzsche sur l'origine et la valeur de la morale », in Revue néoscolastique tome 10, 1903, p. 43-60.

 

Anonyme, {Mots et locutions}, in Revue universelle, tome 3, 1903, p. 403.

Définition du "super-homme".

 

DUPRAT G.- L., "Essai sur l'individualisme", {Livres et périodiques}, in Revue universelle, tome 3, 1903, p. 60.

Compte-rendu du livre d'Eugène Fournière.

 

MOREAU Lucien, "La morale de Nietzsche", {Livres et périodiques}, in Revue universelle, tome 3, 1903, p. 59.

Compte-rendu du livre de Pierre Lasserre paru en 1902.


Articles qui évoquent Nietzsche


 

THOMAS Frank, "La jeune fille moderne", in Journal de la jeune fille, t. 1, 1903, p. 107-111.

Dénonce et moque les jeunes filles modernes qui ont des lectures inappropriées, qui ont lu Nietzsche, par exemple, sans rien y comprendre. (p. 109)

 

BREVILLE Pierre de, « Enquête sur l'influence allemande. M. Pierre de Bréville », in Mercure de France, tome 45, n˚157, janvier 1903, p. 89-91.

Section VI : Musique. Estime que « l'ère héroïque wagnérienne » est close : « Les jeunes musiciens, poussés par le désir naturel d'agir différemment de leurs aînés, ont pris, afin d'éviter la séduction de celui que Nietzsche appelle un dangereux nécromant, un moyen simple autant qu'absolu : ils le connaissent à peine. » (p. 90-91)

 

BROCHARD Victor, "La morale des Epicuriens et des Stoïciens" (texte), in  Revue des cours et conférences, n°9, 8 janvier 1903, p. 394-400 et (texte) in n°27, 14 mai 1903, p. 444-449.

Cours à la Sorbonne.

Digression sur Nietzsche avec notamment cette appréciation: "De nos jours, où la doctrine de Nietzsche a donné lieu à beaucoup d'interprétations souvent discordantes, il n'est pas facile de savoir exactement ce qu'a voulu dire le philosophe-poète." (p. 446)

 

DUJARDIN Edouard, « Enquête sur l'influence allemande. M. Edouard Dujardin », in Mercure de France, tome 45, n˚157, janvier 1903, p. 94-95.

Section VI : Musique. Wagnérien, Dujardin remarque cependant que Wagner représente à présent « toutes les choses néfastes dont l'esprit français a vraisemblablement pour mission de purger l'air ». Il ajoute : « Mais les temps changent. L'esprit allemand, par un admirable phénomène, vient de se nier lui-même en produisant le grand homme qui, allemand, représente la pure tradition française classique; je veux parler de Nietzsche. » (p. 95)

 

LA LAURENCIE M. de, « Enquête sur l'influence allemande. M. M. de La Laurencie », in Mercure de France, tome 45, n˚157, janvier 1903, p. 99-102.

Section VI : Musique. Constate le déclin de l'influence de la musique allemande et conclut : « Nous sommes en train de suivre le conseil de Nietzsche et de « méditerraniser la musique » ». (p. 102)

 

CARVALHO Xavier de, « Enquête sur l'influence allemande. M. Xavier de Carvalho », in Mercure de France, tome 45, n˚157, janvier 1903, p. 115-116.

Section VII : L'influence allemande hors de France. Discute l'influence allemande au Portugal et conclut : « Oui, nous aimons Wagner, le plus grand génie musical du siècle, nous admirons le puissant cerveau d'un Goethe, d'un Schopenhauer, d'un Büchner, d'un Herder, d'un Schiller, d'un Jean-Paul Richter, d'un Karl Marx, d'un Nietzsche, d'un Ernest Haeckel, mais notre esprit est plus ouvert aux conceptions latines et c'est le génie français qu'admirent les peuples de langue portugaise. » (p. 116)

 

COURTNEY W. L., « Enquête sur l'influence allemande. Mr. W. L. Courtney », in Mercure de France, tome 45, n˚157, janvier 1903, p. 117-118.

Section VII : L'influence allemande hors de France. Estime que l'influence allemande en Angleterre est « très forte et probablement plus grande que celle de tout autre pays étranger. Intellectuellement l'influence allemande est encore souveraine en philosophie (malgré les divagations de Nietzsche) et, à un moindre degré, en esthétique et en théorie politique. » (p. 117)

 

DAVRAY Henry-D., « Enquête sur l'influence allemande. M. Henry-D. Davray », in Mercure de France, tome 45, n˚157, janvier 1903, p. 120-121.

Section VII : L'influence allemande hors de France. Ne trouve que des traces insignifiantes d'influence allemande en Angleterre : « Quant à Nietzsche, une traduction complète de ses œuvres est en cours de publication, sans que les volumes parus aient suscité une bien vive curiosité. » (p. 120)

 

LÜTZOW Comte de, « Enquête sur l'influence allemande. Le Comte de Lützow », in Mercure de France, tome 45, n˚157, janvier 1903, p. 123-126.

Section VII : L'influence allemande hors de France. Discute le cas des pays autrichiens. Omnipotente avant 1866, l'influence allemande a par la suite disparu et est devenue inutile. Cite quelques lignes de Nietzsche qui « avait prévu ce changement dès 1871. Il écrivait : « Une grande victoire est un grand danger. (...) » (p. 125-126)

 

SYMONS Arthur, « Enquête sur l'influence allemande. Mr. Arthur Symons », in Mercure de France, tome 45, n˚157, janvier 1903, p. 130.

Section VII : L'influence allemande hors de France. Estime que depuis « la mort de Carlyle, en 1881, il n'y a pas eu de signe de l'influence allemande sur la pensée anglaise. Aujourd'hui la littérature allemande est peu lue en Angleterre et même la pensée anti-allemande de Nietzsche a à peine pénétré ici. »

 

ZANGWILL Israel, « Enquête sur l'influence allemande. Mr. Israel Zangwill », in Mercure de France, tome 45, n˚157, janvier 1903, p. 135-136.

Section VII : L'influence allemande hors de France. Estime que l'influence de l'Allemagne « a été très grande » mais ne voit plus de « trace d'influence contemporaine de l'Allemagne sur l'Angleterre. » Prend quelques exemples dont Nietzsche : Il « a surtout la réputation d'un fou, dont l'état est un avertissement et qui sert à consoler les idiots de leur stupidité. » (p. 135)

 

LEPIEUX Antonin, {Les livres}, in Revue du Midi, n°1, janvier 1903, p. 78-80.

Compte-rendu de Remy de Gourmont, Le chemin de velours, paru en 1902. (p. 79-80)

A propos de Remy de Gourmont, note qu’ « au fond ce qu'il prône, ce n'est pas l'indulgence, c'est l'indifférence absolue au bien et au mal, le dévergondage rayonnant et infini. Mais, on le sait, il ne faut pas trop s'effrayer de ces truculences amorales. Le titre du livre de Nietzsche : Par delà le bien et le mal, est étonnamment vrai. Ceux qui croient détruire ce mal et ce bien ne font que le déplacer, en mettre un autre par delà celui que leurs voisins, quelquefois à tort, en effet, admettent. Et ainsi les plus acharnés démolisseurs de la morale servent souvent à la purifier et à la consolider. Nietzsche et Gourmont sont de ceux-ci. Il est malheureux que quelques braves sacristains ne s'en soient pas aperçus. » (p. 80)

 

ROLLAND Romain, « Vincent d’Indy », in Revue de Paris, tome 1, 15 janvier 1903, p. 401-420.

Voir Nietzsche, note 1, p. 412.

 

OJETI Ugo, « Enquête sur l'influence allemande. M. Ugo Ojeti », in Mercure de France, tome 45, n˚158, février, 1903, p. 395-396.

Section : Supplément. Croit à la supériorité des nations latines mais remarque qu'elles se sont laissées influencées par l'Allemagne. « Goethe, Heine, Nietzsche sont admirables parce qu'ils se sont opposés à leur propre milieu, qu'ils se sont sentis ou déclarés, dans le sens intellectuel au moins, antiallemands. » (p. 396)

 

SCHINZ Albert, « Enquête sur l'influence allemande. M. Albert Schinz », in Mercure de France, tome 45, n˚158, février 1903, p. 399-401.[15]

Section : Supplément. Estime que l'Allemand est dépourvu d'esprit de synthèse. Il « entasse des faits, mais sous prétexte de se défendre de conclusions hâtives, il est trop disposé à éluder un travail pour lequel il ne se sent pas de talent. Nous le soupçonnons également d'être fort heureux de pouvoir invoquer l'obscurité de Nietzsche pour se donner le droit de l'ignorer. » (p. 400)

 

ALBERT Henri, « Wilhelm Uhde : Vor den Pforten des Lebens », {Lettres allemandes}, in Mercure de France, tome 45, n˚158, février 1903, p. 562-563.

Compare le héros du roman à un Frédéric II de Hohenstaufen, à un Frédéric Nietzsche (p. 563).

 

ALBERT Henri, « Elsa Asenijeff : Tagebuchblaetter einer Emancipierten », {Lettres allemandes}, in Mercure de France, tome 45, n˚158, février 1903, p. 563-564.[16]

« Aux dernières pages de ce « journal intime », le ton s'élève et la faible voix féminine essaye de moduler les accents prophétiques de Zarathoustra. Que ne chante-t-elle un chant d'amour! Ainsi elle accomplirait sa destinée qui est de réconforter l'homme après les jeux terribles de la guerre, puisque que le jardinier de la nature lui commande d'engendrer de nouveaux guerriers! » (p. 564)

 

HOUVILLE Gérard d’, « L’inconstante », in Revue de Paris, tome 1, 15 février 1903, p. 775-800.

Cite Nietzsche (p. 775)

 

GOURMONT Remy de, « Luther et saint Vincent de Paul », {Epilogues}, in Mercure de France, tome 46, n˚160, avril 1903, p. 173-174.

Remarque que pour se détacher de la religion de Luther, il faut « un effort si énergique et si profond que l'exemple en est très rare et que la lutte laisse au vainqueur de douloureuses blessures. Nietzsche, qui se libéra des serres du mauvais oiseau, en resta tout meurtri et tout saignant. En pensant au christianisme, Nietzsche, selon les jours, se met à maudire ou à chanter, pour tromper sa terreur. » (p. 174)

 

GOURMONT Remy de, « Les Libres-penseurs », {Epilogues}, in Mercure de France, tome 46, n˚160, avril 1903, p. 174-175.

Ceux qui se disent « libres-penseurs » sont en fait « réactionnaires et cléricaux » et « leurs adversaires, aujourd'hui, ce ne sont pas des curés, mais des athées réalistes, des disciples de Hobbes et de Nietzsche, des hommes sans principes, sans morale, sans idéal, des hommes pour qui la vie est une mer inconnue où il faut naviguer à la sonde. » (p. 174) 

 

PALANTE Georges, « Le Bovarysme. Une moderne philosophie de l'illusion », in Mercure de France, tome 46, n˚160, avril 1903, p. 69-86.

Remarque que Jules de Gaultier n'est pas un « halluciné de l'arrière-monde ». (p. 82) Se demande quel sens il faut donner à « l'Illusionnisme » de Jules de Gaultier en se référant explicitement à Nietzsche (p. 84-86).

 

LEPIEUX Antonin, "Le prestige intellectuel de l’Allemagne", in Revue du Midi, n°4, 1er avril 1903, p. 237-249.

Commente les résultats de la grande enquête sur l’influence allemande en France, publiée par le Mercure de France en 1902 et 1903.

Remarque : "En fait de noms contemporains, pas un qui ne cite Nietzsche. Et à peu près pas un qui en cite un autre." (p. 238). Egalement que les opinions sont peu élogieuses sur l’Allemagne présente même si : "Je sais bien qu'il y a l'exception Nietzsche. Le nom de ce philosophe fait définitivement partie du patrimoine humain, et comme ce qui reste au bout de deux ou trois siècles de l'influence intellectuelle d'un peuple à une époque, se réduit à un petit, très petit nombre de noms, celui seul de Nietzsche suffira pour que, contrairement à l'unanimité des réponses faites au Mercure de France, on dise « L'influence de l'Allemagne à la fin du XIXe siècle ? Mais très forte ! Décisive même ! »

Et on aura raison. Mais l'amusant est qu'un des motifs de la vogue de Nietzsche est son antigermanisme « La pensée antiallemande de Nietzsche » !note un anglais, et un de nos compatriotes, sent le besoin de dire en souriant « Nietzsche qui n'est tout de même pas complètement un Français ». Soit! Mais il l'est à moitié, et ce gallicisme d'esprit est le second tiers de cette vogue. Nietzsche a été aussi sévère que Schopenhauer pour les Allemands et n'a jamais eu les boutades de Schopenhauer contre les Français. Quant au troisième tiers, il résulte de son antichristianisme, de son antimoralisme, de son antimysticisme, de son antimétaphysisme, toutes choses qui le mettent aux antipodes de la Germanie, de sorte que la preuve certaine de l'influence intellectuelle de l'Allemagne sera la preuve non moins absolue de sa non influence. Tirons-nous de là, si nous pouvons." (p. 238-239)

 

Anonyme, « L'influence allemande », in Le Mouvement socialiste, mai-août 1903, p. 397.

Cite un extrait de la réponse de Remy de Gourmont au sujet de l'influence allemande en France.

 

BERTAUT Jules, {Les livres}, in Revue hebdomadaire, t. 7, juin 1903, p. 192-197.

Compte-rendu de Jacques Morland, Enquête sur l'influence allemande, Paris, Mercure de France, 1903. A propos de Nietzsche: "Nietzsche, qui exerce une telle influence sur les esprits intermédiaires de tous les pays, est ignoré de la foule quant à ses idées et à sa méthode: qu'un romancier, qu'un homme de théâtre ou un poète s'inspire de lui directement demain, et cette pensée hardie pénétrera jusqu'aux couches ultimes de l'humanité." (p. 195)

 

LAGUERRE Odette, "Est-ce un krack?", in La Fronde, 13 juin 1903, p. 1.

Conteste les résultats et les conclusions d'une enquête de Jean Jussieu sur le Krack de l'Intellectuelle et l'échec de la co-éducation aux Etats-Unis. Conteste l'infériorité du cerveau féminin: "Comment, Mesdames, vous n'avez encore produit ni un Tolstoï, ni un Gorki, ni un Nietzsche, ni un Maeterlinck, ni un Kipling, comme vous le fait justement observer M. Jussieu, et vous vous permettez de triompher dans les examens et les concours, de conquérir tous les honneurs!" Invoque le manque de recul de l'expérience de la co-éducation.

 

SARTON Georges, « La littérature wagnérienne », in Revue bleue, tome 20, n˚3, 18 juillet 1903, p. 93-96.

La place des écrits de Nietzsche sur Wagner dans la littérature wagnérienne (p. 94 et 95).

 

POLTI Georges, « Camille Mauclair : Le Génie est un crime », {Littérature dramatique}, in Mercure de France, tome 47, n˚164, août 1903, p. 468-470.

A propos du héros de la pièce, Dorel, Polti remarque : « Sous les traits doux et indépendants d'un Taine, il y a du Nietzsche en ce fatal Dorel. Sa fin rejoindra celle du Titan germano-slave, si pathétique et si représentatif de l'angoisse qui tourmente toute l'Europe intellectuelle. » (p. 468-469)

 

POLTI Georges, « Maxime Gorky : Dans les bas-fonds », {Littérature dramatique}, in Mercure de France, tome 47, n˚164, août 1903, p. 470-471.

Polti remarque : « Car, à défaut de Nietzsche mort avant l'heure, l'âme (un peu sa mère) d'un Ibsen domine - depuis que l'orgueil a fait choir le grand Tolstoï de sa route vers le Christ à l'hérésie informe du déisme - et crie l'angoisse de l'Europe qui pense. » (p. 471)

 

POLTI Georges, « Henrik Ibsen : Catilina », {Littérature dramatique}, in Mercure de France, tome 47, n˚164, août 1903, p. 471.

Avant d'aborder un compte-rendu de Gabriele d'Annunzio, Les Victoires mutilées, compare « le cri enivré, et qui angoisse » des héros de d'Annunzio avec celui de Solness et de Nietzsche (p. 471).

 

TOENNIES Ferdinand, « Mouvement social. Allemagne », in Revue internationale de sociologie, t. 11, n°8-9, août-septembre 1903, p. 657-697.

"En ce qui concerne la vie générale de l'esprit et la philosophie, le fait dominant est évidemment l'influence considérable qu'ont exercée, durant ces dix dernières années, les œuvres de Frédéric Nietzsche, dont la vie malheureuse s'acheva en août 1900. C'est surtout dans les arts et la littérature que cette influence s'est fortement fait sentir." (p. 694)

 

CHELARD Raoul, « Le principe des nationalités au point de vue philosophique et abstrait », in Mercure de France, tome 47, n˚165, septembre 1903, p. 638-662.

Se référant au traité du baron Joseph Eötvös, Die Nationalitätenfrage, estime que « l'agitation des races se rattache aux grands mouvements historiques qui transforment nos sociétés depuis l'avènement du christianisme et surtout depuis la Réforme ; Gobineau, prédécesseur de Nietzsche, l'a prouvé de même dans son magistral : Essai sur l'inégalité des races humaines. » (p. 645)

 

GARNIER Paul-Louis, « L’optimisme social et l’art contemporain », in Nouvelle Revue, tome 24, 15 septembre 1903, p. 197-204.

Note que Dostoiewski aimait la « passion périlleuse et souveraine dont Nietzsche nous livra l’apologie somptueuse » (p. 204).

 

BOUYER Raymond, « Berlioz et Wagner en 1903 », in Nouvelle Revue, tome 24, 1er octobre 1903, p. 417-423.

Rappelle que Nietzsche voulait « méridionaliser la musique » et attendait « le Wagner latin ».. Regrette : « A sa place, nous possédons Berlioz et Wagner » (p. 423).

 

BOUYER Raymond, "Pourquoi l'influence wagnérienne a-t-elle baissé?", {Petites notes sans portée}, in Le Ménestrel, n°41, 11 octobre 1903, p. 323-324.

Analyse le livre de George Servières, Wagner jugé en France, et les causes de l'ascension et du déclin du wagnérisme. Evoque les "invectives et les palinodies du Cas Wagner (p. 324).

 

CEULEMANS J. B., "Zur Einführung in die Philosophie der Gegenwart, von Alois Riehl", in Revue néo-scolastique, 10ᵉ année, n°38, 1903. pp. 239-241.

Note que quelques jeunes ont cru que Nietzsche allait apporter une nouvelle synthèse mais ajoute aussitôt que l'auteur " ne se fait pas faute de détruire leurs illusions et de renverser sans pitié la statue de l'idole" (p. 241)

 

CHARNACE Louis de, « Les idées de M. Elie Metchnikoff. Sur l’origine de l’homme », in Nouvelle Revue, tome 24, 15 octobre 1903, p. 537-543.

Signale le chapitre « Anti-Darwin » dans Nietzsche, La volonté de puissance (p. 537). Se rallie à l’opinion de Nietzsche qu’il cite (p. 538).

 

FOCILLON Henri, « Une défense de la vie », in L’œuvre nouvelle, n°8 novembre 1903, p. 397-401.

A propos de La Volonté de puissance.

 

GOURMONT Remy de, « La Libre-Pensée », {Epilogues}, in Mercure de France, tome 48, n˚167, novembre 1903, p. 470-476.

Remarque : « Disputer sur les croyances, c'est, selon le mot de Nietzsche, disputer des goûts et des couleurs, et, pire, car il n'y a là pour l'homme sage matière à aucune sensation, à aucune impression », p. 471. Précise plus loin : « Nietzsche n'a pas écrit « Par delà le vrai et le faux ». » (p. 472)

 

ROBERTY Eugène de, « Le concept sociologique de liberté », in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 56, n˚11, novembre 1903, p. 488-494.

Se réfère à son ouvrage sur Nietzsche (note 1, p. 489).

 

BELOT Gustave, « Les principes de la morale positiviste et la conscience contemporaine », in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 56, n˚12, décembre 1903, p. 561-591.

Oppose nommément Comte et Nietzsche (p. 565, 566 et 576). Remarque d'abord : « Autant Nietzsche, l'immoraliste à la mode, a d'aversion pour tout dogmatisme, de défiance à l'égard de ses propres enthousiasme, au point d'arriver à se renier de peur de se fixer, autant Comte, le moraliste trop négligé, poursuit avec sérénité la ligne absolument droite de ses déductions et se complaît dans l'immutabilité de ses décisions imperturbables. » Se demande, « à tout prendre », pourquoi la volonté de Nietzsche serait plus digne de ce nom que celle de Comte (p. 565). Estime : « L'individualisme d'un Stirner ou d'un Nietzsche pour éviter l'asservissement de l'homme aboutit à l'anomie individuelle et à l'anarchie sociale. » (p. 566) Oppose l'attention accordée à l'individualité chez Comte et chez Nietzsche (p. 576).

 

DAGAN Henri, « Enquête sur la monarchie », in L’œuvre nouvelle, n°9, décembre 1903, p. 491-500.

 

LALANDE André, « Les récents dictionnaires de philosophie », {Revue générale}, in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 56, n˚12, décembre 1903, p. 628-648.

A propos de J. - M. Baldwin, Dictionnary of philosophy and psychology (p. 636-640). Lalande critique les articles concernant la biographie des philosophes : « Pourquoi n'avons-nous de notice ni sur Nicole, ni sur Turgot, ni sur Saint-Simon, dont l'action sociale et philosophique a été considérable, ni sur Maine de Biran, ni sur Claude de Saint-Martin, ni sur Stirner, ni sur Renan? Dira-t-on que ce dernier est trop récent? Mais Ravaisson et Nietzsche y sont admis. Dira-t-on que les autres ne sont pas de premier ordre? » (p. 637)

 

ALBERT Henri, « La force française en Alsace », in La Renaissance latine, volume 2, 10, 1903, p. 56-74.