Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940 (Laure Verbaere et Donato Longo)

1868-1910: BIBLIOGRAPHIE ET COMMENTAIRES DE LAURE VERBAERE

 

(en savoir plus)

1904


Ouvrages sur Nietzsche



BOURDEAU Jean, Les maîtres de la pensée contemporaine, Ruskin, Tolstoï, Stendhal, Schopenhauer, Nietzsche, Taine, Renan, Victor Hugo, Paris, Alcan, 1904, 1 volume in-16.

Contient "Nietzsche: la religion de la force" (p. 108-146)

Ibid., 3ème édition, 1904.

Ibid., 4ème édition, 1906.

Ibid., 5ème édition, 1907.

Ibid., 6ème édition, 1910.

Traduction italienne: I maestri del pensiero contemporaneo / trad. autorizzata di Pietro Tommasini-Mattiucci. - Citta di Castello : Lapi, 1908. - VIII, 182 S. - (Biblioteca S. Lapi di lettere e scienze) (d'après la Weimarer Nietzsche Bibliographie)


DARLU Alphonse (dir.), Etudes sur la philosophie morale au XIXème siècle, conférences de l'Ecole des Hautes Etudes sociales, par MM. G. Belot, A. Darlu, Ch. Gide, M. Bernès, A. Landry, J. -E. Roberty, R. Allier, H. Lichtenberger et L. Brunschwicg, Paris, Alcan, 1904. [Bibliothèque générale des sciences sociales], vol. in-8.

Recueil de neuf leçons professées à l'Ecole libre des Hautes Etudes sociales en 1902-1903. L'étude d'Henri Lichtenberger porte sur Nietzsche. Selon l'INB, "Frédéric Nietzsche", p. 243-278.


FAGUET Emile, En lisant Nietzsche, Paris, Société française d'imprimerie et de librairie, 1904.

Traduction en anglais en 1918 (d'après la Weimarer Nietzsche Bibliographie)


GAULTIER Jules de, Nietzsche et la réforme philosophique, Paris, Société du Mercure de France, 1904, 311 pages, vol. in-18.


GOURMONT Remy de, Promenades littéraires, vol. 1, Paris, Mercure de France, 1904.

Contient « Nietzsche et l'amour ». (p. 89-95)

LEVY Albert, Stirner et Nietzsche, Paris, Société nouvelle de librairie et d'édition, 1904.

 


PALANTE Georges, Combat pour l'individu, Paris, Alcan, 1904.

Réédition Romillé, Ed. Folle Avoine, 1989.


 

RYNER Han, Prostitués : études critiques sur les gens de lettres d'aujourd'hui, Paris, Société parisienne d'édition, 1904.

Voir le chapitre XI: Quelques philosophes, p. 325-334 et la conclusion.

 

SCHURE Edouard, Précurseurs et révoltés, Paris, 1904.

Contient : « Nietzsche et le surhomme » et « Frédéric Nietzsche et sa philosophie ». (p. 127-182)

Réédition en 1913.

L'ouvrage en est à sa 15ème édition en 1926.



Ouvrages qui évoquent Nietzsche


 

BARRES Maurice, De Hegel aux cantines du Nord, Paris, Sansot, 1904.

Voir la note 6 (Max Stirner) rédigée par le secrétaire de Maurice Barrès, Eugène Nolent: "Précurseur du « Sur homme » il [Stirner] appelle son livre « le livre qu'on quitte monarque .» Mais l'individualisme doit chercher ailleurs que chez Stirner, l'expression raisonnable de sa doctrine; Nietzsche en Allemagne, un « Homme libre » et « l'Ennemi des lois en France », en sont, avec moins d'outrance, des expositions plus parfaites" (p. 85).

En 1915, ce rapprochement entre Nietzsche et Barrès est rappelé dans la presse, pour protester contre l'article de Barrès, "Nous élargirons notre Nationalisme".

 

BASCH Victor, L'individualisme anarchiste, Paris, Alcan, 1904.

Réédition en 1928.

 

BRUNETIERE Ferdinand, Cinq lettres sur Ernest Renan, Paris, Perrin, 1904.

Admet que la théorie du surhomme est d'origine nietzschéenne mais souligne que nul « avant Nietzsche n'a donné de la théorie du surhomme une expression plus complète, plus cynique, (...), plus ingénue que Renan particulièrement dans ses Dialogues philosophiques. » (p. 72)

Cette référence est citée d'après la thèse de Maurice Gasnier, La destinée posthume de Renan de 1892 à 1923. Essai sur une réception idéologique, Brest, 1988, p. 202.

 

DUGAS Ludovic, L'absolu: forme pathologique et normale des sentiments, Paris, Alcan, 1904.

S'appuie sur des idées de Nietzsche, qu'il cite.

 

RENOUVIER Charles, Les derniers entretiens, recueillis par Louis Prat, Paris, A. Colin, 1904.

Confie: "J'ai cru un moment, il y a quelques années, à la possibilité d'un renouveau du pessimisme. Nos intellectuels semblaient s'intéresser profondément aux fortes œuvres de Tolstoï et Dostoievski, aux hauts et profonds symboles d'Ibsen. Ça n' a été qu'une mode qu'une autre mode a remplacée. Il est de bon ton maintenant de se dire nietzschéen. Et c'est la folie des grandeurs érigée en système par un fou. Cette mode passera à son tour. On finira bien par s'apercevoir qu' il n' est pas nécessaire d'avoir lu Nietzsche pour être nietzschéen, et que les Apaches de Paris ou d'ailleurs n'ont pas eu besoin de fréquenter chez Zoroastre pour se déclarer des surhommes. Je ne crois pas à l'avenir du nietzschéisme parce que l'homme, comme le disait profondément Bayle, n'est que médiocrement méchant.".

Cité d'après la réédition: Les Derniers entretiens , recueillis par Louis Prat, Paris, Vrin, 1930, p. 85-86.

 

ROSSI Dr Pascal, Les suggesteurs et la foule, Paris, Michalon, 1904.

Avec une préface de M. H. Morselli

 

RUYSSEN Théodore, Essai sur l'évolution psychologique du jugement, Paris, Alcan, 1904.

Evoque les idées de Nietzsche "le plus individualiste des chercheurs".


Nietzsche dans la littérature



 

 

TOULET Paul-Jean, Les tendres ménages, Paris, Mercure de France, 1904.

Roman. Nietzsche cité (p. 136)


Articles et comptes rendus sur Nietzsche


CHANTAVOINE Henri, "Les maîtres de la pensée contemporaine", in La Grande Revue, 15 janvier 1904, p. 5-16.

Compte-rendu du livre de Jean Bourdeau du même titre. Sur le chapitre sur Nietzsche (p. 6-8).

 

BATAULT Georges, « L'hypothèse du retour éternel devant la science moderne », in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 57, n˚2, février 1904, p. 158-167.

Analyse l'idée de retour éternel selon Nietzsche.

 

MORHARDT Paul-Emile, "La folie de Nietzsche", in Le Petit Temps, 6 février 1904.

 

GAULTIER Jules de, « Schopenhauer et Nietzsche », in Revue des idées, volume 1, n˚2, 15 février 1904, p. 135-144.

 

Anonyme, "Les maladies des littérateurs: le début de la maladie de Nietzsche", {Médecine et littérature}, in Gazette médicale de Paris, série 13, n°4, 1904, p. 90.

Passe en revue les études du Dr Michaut (1903) et du Dr Möbius ainsi que l'article de Paul-Emile Morhardt dans le Temps.

 

Anonyme, « Frédéric Nietzsche et la Civilisation européenne », {Echos}, in Mercure de France, tome 49, n˚171, mars 1904, p. 857.

Annonce d'une conférence qu'Henri Albert doit prononcer à ce sujet le 22 mars.

 

GOURMONT Jean de, {Littérature}, in Mercure de France tome 49, n˚171, mars 1904, p. 748-755.

Bref extrait et court commentaire au sujet d'Henri Albert, Frédéric Nietzsche, publié dans la Bibliothèque Internationale d'édition (p. 753).

 

OSSIP-LOURIE, « Voprossi philosophii i psychologuii », {Revue des périodiques étrangers}, in Revue Philosophique de la France et de l'étranger, tome 57, n˚3, mars 1904, p. 332-334.

Compte-rendu d'un article de E. Troubetskoï, « La philosophie de Nietzsche. » (p. 333) [1]

 

GAULTIER Jules de, « Schopenhauer et Nietzsche », in Revue des idées, volume 1, n˚3, 15 mars 1904, p. 200-212.

Suite et fin.

 

MURET Maurice, « Nietzsche en France », {Variétés}, in Journal des débats, n°85, 26 mars 1904, p. 2-3.

 

WEBER Louis, « Frédéric Nietzsche : Par delà le Bien et le Mal », {Philosophie}, in Mercure de France, tome 50, n˚172, avril 1904, p. 201-202.

 

Anonyme, « Stirner et Nietzsche », in Revue de métaphysique et de morale, tome 12, supplément n˚3, mai 1904, p. 23-24.

Exposé de la thèse d'Albert Lévy et compte-rendu de la soutenance.

 

R., J.-E., {Variétés}, in Journal de Genève, 8 mai 1904, p. 2.

Compte-rendu d'Edouard Schuré, Précurseurs et révoltés.

 

TAVERNIER Eugène, "Les maîtres de la pensée contemporaine", in L'Univers, 18 mai 1904, p. 1.

Compte-rendu de l'ouvrage publié sous ce titre par Jean Bourdeau.

A propos du chapitre sur Nietzsche, note: "En France, le public qui a quelque notion de Frédéric Nietzsche est très restreint. Heureusement ! Si ce prophète, tombé dans la folie vulgaire après s'être livré au dévergondage intellectuel, si le prophète du moi insolent et cynique pouvait nous laisser tranquilles, ce serait autant de gagné. N'avons-nous pas assez d'énergumènes chez nous! (...) M. Bourdeau, qui connaît fort bien la philosophie et la littérature allemandes (son petit volume sur Schopenhauer est un bijou), M. Bourdeau a eu le courage d'analyser l'œuvre nietzschéenne, appelée par lui exactement « le néo-cynisme aristocratique ». Il nous en donne une idée saisissante. On a le spectacle de l'orgueil humain haletant et frénétique".

 

LAPAUZE Henry, {Carnet du liseur}, in Le Gaulois, 24 mai 1904, p. 4.

Compte-rendu d'Emile FaguetEn lisant Nietzsche.

Commence: "Il faut savoir le plus grand gré à M. Emile Faguet d'avoir contrôlé à la pierre de touche de son esprit si net et si français tout le clinquant superbe de Nietzsche. Il en dégage, pour nous le présenter, la petite quantité d'or pur et solide qui s'y trouve. Et certes le philosophe allemand sort moins diminué de cette épreuve que des admirations compromettantes dont l'encens doit faire frémir ses mânes.

En effet, la fortune philosophique de Nietzsche – du moins en France – est bien bizarre.. Ce penseur, si follement épris de l'héroïque, du surhumain, si fièrement dédaigneux du médiocre, si cruellement méprisant pour les demi-intellectuels, parmi lesquels il classe toutes les femmes, se voit prôné chez nous, non pas par les cerveaux vigoureux et les êtres capables de fortes actions, qu'il voulait pour ses seuls disciples, mais par les décadents, les déliquescents, les snobs et – ô succès paradoxal! – par des femmes.

La faute en est, au reste, bien à lui, et Nietzsche n'a que ce qu'il mérite."

 

HERMANT Abel, « Le Nietzsche des salons », in Le Figaro, n˚150, 29 mai 1904, p. 1. [2]

 

Anonyme, « En lisant Nietzsche », {Au jour le jour], in Journal des Débats, n°150, 30 mai 1904, p. 1.

 

Anonyme, "Nietzsche et Faguet", in L'Aurore, n°2416, 31 mai 1904, p. 1.

"Perle" du Chanoine dans le Journal des Débats au sujet du livre d'Emile Faguet, En lisant Nietzsche.

 

ROUANET Gustave, « Précurseurs et révoltés, par Edouard Schuré », in La Revue socialiste, tome 38, janvier-juin 1904, p. 763. [3]

Classe Nietzsche parmi les Gobineau, les Shelley et les Ibsen, tous ceux qui ont été des rêveurs prophétiques, et qui, pressentant le cataclysme européen, ont cherché la lumière lointaine dans l'avenir.

 

SEGOND J., « Quelques publications récentes sur la morale », {Revue générale}, in Revue Philosophique de la France et de l'étranger, tome 57, n˚6, juin 1904, p. 626-654.

Compte-rendu de Wilhelm Wundt, Ethik (p. 648-653). Segond examine la conception de Nietzsche de Wundt (p. 651) et remarque que Wundt n'est « pas infiniment éloigné, en un sens, de l'Ethique du Surhomme, de la morale des maîtres. » (p. 653) [4]

 

NASS Dr. Lucien, {Chronique bibliographique}, in Chronique médicale, n°11, juin 1904, p. 765-767.

Compte-rendu d'Emile Faguet, En lisant Nietzsche.

 

LICHTENBERGER Henri, « R. Oehler. - Friedrich Nietzsche und die Vorsokratiker », {Littérature allemande}, in Revue universitaire, tome II, n˚6, 15 juin 1904, p. 60-61. [5]

 

Anonyme, "Société de sociologie. Séance du mercredi 8 juin 1904", in Revue internationale de sociologie, tome 12, n°7, juillet 1904, p. 527-553.

Compte-rendu de la conférence de Marcel Pournin sur Nietzsche (p. 538-543). L'ordre du jour de la Société de sociologie de Paris est "Sociologie et morale".

 

Anonyme, « Les maîtres de la pensée contemporaine, par Jean Bourdeau », in Revue de métaphysique et de morale, tome XII, supplément n˚4, juillet 1904, p. 9.

Remarque isolée concernant les passages du livre de Jean Bourdeau consacrés à Nietzsche : « Il est peut-être étrange de qualifier la doctrine de Nietzsche de « néocynisme », même en ajoutant « aristocratique ». »

 

APOLLINAIRE Guillaume, {Notes du mois}, in Le festin d'Esope, juillet 1904, p. 137.

Brève analyse d'Oscar Ewald, Nietzsches Lehre in ihren Grundbegriffen, dans lequel Ewald « démontre que les deux conceptions de Nietzsche : Le surhumain et le retour éternel doivent être interprétées symboliquement et n'ont rien de scientifique. » [6]

 

MONTFORT Eugène de, « Un journal anti-snob », {Revue}, in Les Marges, volume 1, juillet 1904, p. 152. [7]

Commente ironiquement Abel Hermant, « Le Nietzsche des salons », publié dans le Figaro.

 

RAMUZ Charles Ferdinand, "La maison de Nietzsche", in Semaine littéraire, 9 juillet 1904.

Référence citée d'après l'annonce publiée dans le Journal de Genève du 14 juillet 1904.

L'article paraît dans La Semaine littéraire, n°549, 9 juillet 1904, p. 325-328 d'après Florence Bays, “La réception de Nietzsche par un milieu anticonformiste romand dans les années trente”, in Études de lettres, n°3, 2007, p. 147-171.

 

FORGET J., {Bulletin théologique}, in La science catholique, t. 18, n°8, 15 juillet 1904, p. 742-760.

Compte-rendu de Conférences pour le temps présent (1903) dont celle de L. Maisonneuve sur l'immoralisme de Nietzsche (p. 746).

 

DAURIAC Lionel, « Nietzsche (Fr.). - La Volonté de puissance », {Revue bibliographique}, in L'Année philosophique, tome 13, 1904, p. 233.

Salue la publication de « cet admirable livre » de Nietzsche, « la plus vigoureuse et plus riche de toutes ses œuvres » et insiste : « C'est l’œuvre d'un penseur et d'un philosophe ». Ne reconnaît l' « immoralisme » de Nietzsche que du point de vue social car Nietzsche est « tout le contraire d'un épicurien ou d'un hédoniste » et surtout « il est assez le contraire d'un pessimiste. » Conclut sur le sort de Nietzsche en France : « Il y a beaucoup de Nietzsche chez Corneille. De là vient qu'après lui avoir rendu hommage, on songe à lui rendre justice : il en était temps. » (p. 233)

 

LAFITTE Jean-Paul, « Nietzsche et l’Université française », in Le Beffroi, Année 5, n°41-50, 1904, p. 183-192.

 

SECRETAN Henri, "Nietzsche", in Gazette de Lausanne, jeudi 4 août 1904, p. 1.

Commente le livre d'Emile Faguet, En lisant Nietzsche.

 

VORNEY Grouchy de, "La surfemme", in Le XIXe siècle, n°12572, 12 août 1904, p. 1.

 

FAGUET Emile, {La semaine dramatique}, in Journal des débats politiques et littéraires, 15 août 1904, p. 1-2.

Analyse de la pièce de Camille Mauclair, Le génie est un crime (La Grande Revue)

Pièce non jouée, d'inspiration très nietzschéenne.

 

Anonyme, « Etudes sur la philosophie morale au XIXe siècle », in Revue de métaphysique et de morale, tome 12, supplément n˚6, septembre 1904, p. 4.

Compte-rendu des neuf études réunies dans l'ouvrage, dont celle d'Henri Lichtenberger sur la morale de Nietzsche.

 

Anonyme, « Stirner et Nietzsche, par Albert Lévy », in Revue de métaphysique et de morale, tome 12, supplément n˚6, septembre 1904, p. 6.

Compte-rendu de la thèse publiée d'Albert Lévy.

 

CLEMENT François, « Un document contemporain sur l'inconscient dans l'imagination créatrice », in Revue philosophique, tome 58, n˚9, septembre 1904, p. 280-284.

A propos de Nietzsche, Also sprach Zarathustra.

 

DAIREAUX Marie. -J., « La Sur-action », in Revue Philosophique de la France et de l'étranger, tome 58, n˚9, septembre 1904, p. 270-279.

Constate qu' « à certaines heures de transition morale il arrive qu'un acte violent ou « choc anormal » semble s'imposer à certains individus » (p. 270) ; assimile cet acte à un « sursaut » et remarque : « Dans l'évolution sociale, l'on rencontre de tels faits produits dans des conditions analogues. - Une tentative de faire du nouveau, dit Nietzsche, et il cite : Napoléon, la Révolution. » (p. 273)

 

GAULTIER Jules de, « Nietzsche et la pensée française », in Mercure de France, tome 51, n˚177, septembre 1904, p. 577-602.

 

GAULTIER Jules de, « Nietzsche et la croyance idéologique », in Revue des Idées, volume 1, n˚9, 15 septembre 1904, p. 677-694.

 

Anonyme, {Revue des revues}, in Les Essais, n°7, vol. 2, octobre 1904, p. 58-60.

A propos de l'article de Jules de Gaultier dans le Mercure de France de septembre.

Note: "L'admiration que professe pour la philosophie nietzschéenne M. JULES DE GAULTIER, nous étonne un peu. Nietzsche, continuateur de Montaigne, de Voltaire, de Chamfort, n'est pas pour cela, ne sera jamais un grand philosophe. Il est analytique et lyrique, comme le dit fort justement M. Jules de Gaultier, il l'est avec une sorte de génie d'expression que nous sommes les premiers à goûter énormément. Mais, par là même, par son œuvre sans cohésion, sans originalité de pensée, exclusivement aphoristique et critique, il n'exercera jamais l'influence qu'il souhaitait, il ne créera jamais de mœurs — ce dont il faut nous réjouir ! Ses œuvres demeureront à notre chevet parce qu'aisément accessibles, pourvues d'un attrait spécial, saturées d'art et de poésie — et nous les reprendrons fréquemment comme telles. Quant à l'Esquisse d'une morale, de Guyau, elle est empreinte d'un charme différent, mais analogue : la lecture en est un plaisir délicat, quelques pages en sont belles et nombre d'images exquises ou puissantes. Seulement, encore une fois, tout cela, c'est de la critique, de l'analyse et, à ce compte-là, nous ne voyons pas pourquoi M. Anatole France ne prendrait pas place aux côtés de Pythagore... Non! Il n'y a pas de grand philosophe qui n'ait été dogmatique, odieusement dogmatique. Kant fut peut-être bien une momie à systèmes, il n'en demeure pas moins plus solidement posé devant l'histoire que le grand philosophe que nous propose M. Jules de Gaultier. Que ce dernier, d'ailleurs, se rassure. Nietzsche continuera d'être très lu, étant séduisant au possible pour les dégénérés et les snobs contemporains. Qu'on se contente donc simplement de nous le donner pour ce qu'il est, un artiste idéaliste doué d'une rare virulence verbale, un poète turbulent et troublant, un aristocrate nébuleux et exalté dont le cri d'énergumène, léonin et solitaire. s'éteindra heureusement sans écho valable" (p. 59).

 

LASSERRE Pierre, « Emile Faguet. - En lisant Nietzsche », {IV. - Histoire de la philosophie}, in Revue Philosophique de la France et de l'étranger, tome 58, n˚10, octobre 1904, p. 422-424.

A propos du livre d'Emile Faguet. Estime: "Il est un peu étrange d'encourager frénétiquement à la sérénité et anarchiquement à l'ordre, de parler, conservateur, comme un insurgé. Aussi Nietzsche a-t-il deux publics l'un très restreint et tout à fait d'élite qui entend la « chanson », la bonne chanson; l'autre hélas! nombreux, public d' «esthètes », de névrosées, dit-on, de «méconnus » assurément, qui se repaît uniquement du «ton» et de l'attitude, et où chacun se croit le Surhomme."

 

LEPIEUX Antonin, {Les livres}, in Revue du Midi, n°10, octobre 1904, p. 294-301.

Compte-rendu d’Emile Faguet, En lisant Nietzsche (p. 294-295)

Note : "Nietzsche est le meneur de loups d'aujourd'hui. C'est aux sons de sa flûte ensorceleuse que s'achemine, vers où ? la longue file des jeunes hommes. Il aura eu sur nous une autre influence que Ruskin, Ibsen et Tolstoï." (p. 294)

 

OSSIP-LOURIE, « Voprossi philosophii i psychologuii », {Revue des périodiques étrangers}, in Revue Philosophique de la France et de l'étranger, tome 58, n˚10, octobre 1904, p. 437-439.

Compte-rendu de la fin d'un article de Troubetskoï intitulé « La philosophie de Nietzsche. » (p. 439)

 

MONTESQUIOU M. de, « Pèlerinage passionné », in Le Gaulois, 14 octobre 1904. [8]

Anecdotes de la vie de Nietzsche dans la pension de Sils-Maria, sur la base du récit du privatier.

 

MORHARDT Paul-Emile, "La folie de Nietzsche", in La Chronique médicale, n°20, 15 octobre 1904, p. 343-349.

Extrait de l’article paru sous le même titre dans Le Petit Temps en février 1904.

 

Anonyme, {Nouvelles diverses}, in Le Ménestrel, n°44, 30 octobre 1904, p. 349-350.

Raconte la commémoration à Weimar du soixante-quinzième anniversaire de la naissance de Nietzsche.

 

BURY Robert de, « Nietzsche à Sils-Maria (Le Gaulois, 14 octobre) », {Les journaux}, in Mercure de France, tome 52, n˚179, novembre 1904, p. 489-491.

Compte-rendu de M. de Montesquiou, « Pèlerinage passionné ».

 

BERNEDE Arthur, "Les femmes qui fument. Une leçon de philosophie", in La Caricature, t. 25, n°1297, 5 novembre 1904, p. 354-359.

Met en scène le "professeur Tristch", célèbre philosophe allemand: caricature de Nietzsche.

 

MURET Maurice, "Nietzsche, la France et les Français", in Journal des Débats, n°314, 11 novembre 1904, p. 2-3.

 

STEINILBER Emile, ??, in Annales de la jeunesse laïque.

Tente de montrer que Nietzsche est républicain, voire même socialiste. D'après le compte-rendu publié dans L'Aurore du 31 novembre 1904, p. 1.

 

Anonyme, "Zarathoustra Républicain", in L'Aurore, 31 novembre 1904, p. 1.

Compte-rendu d'un article d'Emile Steinilber sur Nietzsche publié dans les Annales de la jeunesse laïque. Doute de la démonstration.

 

RAYMOND F., "Les maîtres de la pensée contemporaine, par Jean Bourdeau", {Bibliographie}, in Etudes fransiscaines, t. 12, juillet-décembre 1904, p. 326-327.

Compte-rendu du livre de Jean Bourdeau.

 

BJERRE Paul, « La folie géniale », in Mercure de France tome 52, n˚180, décembre 1904, p. 561-598.

Article traduit du suédois. Dédicacé « A la mémoire de Nietzsche », il étudie le cas de Nietzsche.

 

LANSON Gustave, « Emile Faguet. - En lisant Nietzsche », {Littérature française}, in Revue universitaire, tome II, n˚10, 15 décembre 1904, p. 420.

 

LICHTENBERGER Henri, « Elisabeth Foerster-Nietzsche. - Das Leben Friedrich Nietzsches, II, 2. - Friedrich Nietzsches gesammelte Briefe, III, 1 », {Littérature allemande}, in Revue universitaire, tome II, n˚10, 15 décembre 1904, p. 429. [9]

 

LICHTENBERGER Henri, « E. Faguet. - En lisant Nietzsche », {Littérature allemande}, in Revue universitaire, tome II, n˚10, 15 décembre 1904, p. 429-430.

 

LICHTENBERGER Henri, « A. Kalthoff. - Zarathustra-Predigten. Reden über die sittliche Lebensauffassung F. Nietzsches », {Littérature allemande}, in Revue universitaire, tome II, n˚10, 15 décembre 1904, p. 430-431. [10]

 

LICHTENBERGER Henri, « F. Rittelmeyer. - F. Nietzsche und die Religion. Vier Vorträge », {Littérature allemande}, in Revue universitaire, tome II, n˚10, 15 décembre 1904, p. 430-431. [11]

 

LICHTENBERGER Henri, « Rudolf Willy. - Friedrich Nietzsche. Eine Gesammtschilderung », {Littérature allemande}, in Revue universitaire, tome II, n˚10, 15 décembre 1904, p. 431-432. [12]

 

LICHTENBERGER Henri, « J. -J. Hollitscher. - Friedrich Nietzsche. Darstellung und Kritik », {Littérature allemande}, in Revue universitaire, tome II, n˚10, 15 décembre 1904, p. 432-433. [13]

 

C. P., {Bibliographie}, in Progrès Médical, série 3, tome 20, décembre 1904, p. 526.

Compte-rendu du livre du Dr Möbius, Nietzsche (Leipzig, 1904).

 

PONS Dr., {Journaux anglais}, in Annales médico-psychologiques, n°20, décembre 1904, p. 439-486.Compte-rendu de l’article du docteur W. Ireland, « Frédéric Nietzsche. Etude de pathologie mentale » paru dans le Journal of mental science de janvier 1901. (p. 439-443)

 

CHARBONNEL J. Roger, « Les deux pôles de la morale contemporaine : la solidarité et l'individualisme de Nietzche », in Annales de philosophie chrétienne, tome III, n˚4, 1904, p. 360-385.

Texte d'une conférence organisée sept mois auparavant « dans une salle de l'Institut catholique, au groupe d'études sociales que préside M. Ackermann, agrégé de philosophie. Cette conférence a été suivie d'une intéressante discussion. » (p. 360)

 

GAULTIER Jules de, « Frédéric Nietzsche. Par delà le Bien et le Mal, prélude d'une philosophie de l'avenir », {Notes et analyses}, in Revue des idées, volume 1, 1904, p. 384-385.

Compte-rendu de la nouvelle version française de Jenseits von Gut und Böse, cette fois entièrement traduite par Henri Albert.

 

GAULTIER Jules de, « Frédéric Nietzsche. La Volonté de Puissance, essai de transmutation de toutes les valeurs », in Revue des idées 1, 1904, p. 385-387.

 

HOURTICQ R., « G. Palante. - Combat pour l'individu », {Analyses}, in L'Année sociologique, volume VIII, 1903-1904, p. 188-191. [14]

Présente le livre de Georges Palante comme un « écho des doctrines de Nietzsche » (p. 188) qui défend « les théories immoralistes de Nietzsche » (p. 189), qui confond l'individualisme « avec la théorie purement anarchiste et égoïste de Nietzsche. » (p. 190)

 

LICHTENBERGER Henri, « A. Drews. Nietzsches Philosophie », in Revue Critique, tome 57, volume I, 1904, p. 55-58. [15]

 

LICHTENBERGER Henri, « O. Ewald. Nietzsches Lehre in ihren Grundbegriffen », in Revue Critique, tome 57, volume I, 1904, p. 97-99. [16]

 

MOREL Jean, « Les origines de la tragédie selon Nietzsche », in L'Ermitage, tome 1, volume 29, 1904, p. 124-129.

 

ROURE Lucien, « De Nietzsche et de M. Faguet », in Etudes, tome IV, 101, 1904, p. 244-251.

A propos du livre d'Emile Faguet, En lisant Nietzsche.

 

A. R., {Les livres}, in Revue universelle, tome IV, n°106, 1904, p. 154.

Compte-rendu d'Alfred Fouillée, Nietzsche et l'immoralisme.

 

THOMAS W., "Les maîtres de la pensée contemporaine", {Littérature et Beaux-Arts}, in Revue universelle, t. IV, n°107, 1904, p. 177-180.

Compte-rendu du livre de Jean Bourdeau. Avec un portrait de Nietzsche.


Articles qui évoquent Nietzsche


ALBERT Henri, « Lic. Dr Eugen Kretzer : Joseph Arthur Graf Gobineau, sein Leben und sein Werk », {Lettres allemandes}, in Mercure de France, tome 49, n˚169, janvier 1904, p. 262-265. [17]

S'interroge sur les raisons de l'engouement des Allemands pour Gobineau et suppose que c'est parce que Gobineau a été un admirateur passionné de Wagner, « du temps où l'on voyait les Nietzsche et les Gobineau, les Schuré et les Chamberlain, à côté de Melle de Meysenbug et d'autres personnalités de premier ordre (...) », du temps où ces amitiés représentaient « le centre du dernier épanouissement de la pensée allemande. » (p. 263)

 

DAUDIN H., "Emile Tardieu. - L'ennui, étude psychologique", {II. - Psychologie}, in Revue Philosophique de la France et de l'étranger, tome 57, n˚1, janvier 1904, p. 89-92. [18]

Remarque : « M. T. admet également, avec Nietzsche (p. 253), que l'ennui remplit une fonction utile au point de vue de l'individu : en nous repliant pour un temps sur nous-mêmes, il réalise une économie de nos forces. » (p. 91-92)

 

FOUILLEE Alfred, « L'idée de patrie », in Revue de métaphysique et de morale, tome 12, n˚1, janvier 1904, p. 109-136.

Soutient, contrairement aux libertaires et aux anarchistes que « l'homme, réduit à lui-même, ne serait plus qu'un simple animal » et remarque : « « Nous autres sans patrie! » s'écrie Nietzsche. Autant dire : - Nous autres abeilles sans ruche, fourmis sans fourmilière, individus sans paroles, sans science, sans arts, sans mœurs, homme sans humanité. « Nous autres sans patrie! » Mais dans la même page, Nietzsche s'écrie : « Nous autres bons Européens! » Or l'Europe est encore une autre patrie (...) » (p. 120) Evoque, dans une longue note, un article de Georges Palante, (p. 121-122). S'insurge contre « la théorie purement biologique et animal de la société, si à la mode hors de France » et dont Nietzsche « est le plus sincère représentant. » (p. 124)

 

JEAN Lucien, « Les hommes forts », {Notes}, in L'Ermitage, volume 29, janvier 1904, p. 69-73. [19]

Evoque la vie de Nietzsche pour montrer qu'il fut un homme fort (p. 70). Cite un passage du journal l'Aurore « calé entre deux propositions presque textuelles de Nietzsche. » (p. 70-71)

 

OSSIP-LOURIE, « Dostoiewsky », in La Revue Socialiste, janvier 1904, p. 80ff. [20]

Préfère Zarathoustra aux « héros maladifs et stériles » de Dostoiewsky (p. 80).

 

POLTI Georges, « Walter Schinz : Le problème de la tragédie en Allemagne », {Littérature dramatique}, in Mercure de France, tome 49, n˚169, janvier 1904, p. 203-205. [21]

Compte-rendu du livre de Walter Schinz. Nietzsche est cité parmi les « grands hommes qui ont mis tout leur génie dans des œuvres d'éternelle souffrance », p. 203. Polti affirme la supériorité de Wagner sur Schopenhauer et Nietzsche (p. 204).

 

SEGOND J., « Dr. Friedrich Selle. - Die Philosophie der Weltmacht », {I. - Philosophie générale}, in Revue Philosophique de la France et de l'étranger, tome 57, n˚1, janvier 1904, p. 88-89. [22]

Remarque que les « termes mêmes : philosophie de la puissance font songer à Nietzsche » (p. 88) et qu'il s'agit effectivement d'une discussion critique des deux systèmes de Nietzsche et de Spencer. Explique que l'auteur montre les défauts des deux philosophies et cherche à les unir intimement « pour faire voir dans le rythme quelque chose de vital et dans l'esthésie quelque chose de rythmique. » (p. 89)

 

TARDIEU Emile, « Le cynisme. Etude psychologique », in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 57, n˚1, janvier 1904, p. 1-28.

Passant en revue des écrivains qui ont émis des maximes cyniques, expose brièvement et sommairement les idées de Nietzsche, « l'immoraliste », qu'il cite : « Au fond, toutes les grandes passions sont bonnes, pour peu qu'elles puissent se donner carrière brusquement, que ce soit la colère, la crainte, la volupté, la haine, l'espérance, le triomphe, le désespoir ou la cruauté ». (p. 9). Ou encore : « L'homme doit devenir meilleur et plus méchant - c'est ce que j'enseigne, moi. Le plus grand mal est nécessaire pour le plus grand bien du Surhomme. » (p. 9) Ne discute pas les idées de Nietzsche mais ajoute aussitôt en note : « Pour la réfutation de Nietzsche, voir Fouillée, Nietzsche et l'immoralisme, .. » (note 1, p. 9)

 Considérant que le cynisme est « le signe des forts », estime que la marche victorieuse du cynique « ne va pas sans faire des victimes ; il ne les plaindra pas. » (p. 15) Ajoute une citation de Nietzsche : « Chaque instant dévore le précédent ; chaque naissance est la mort d'être innombrables ; engendrer, vivre et assassiner ne sont qu'un. Et c'est pourquoi aussi nous pouvons comparer la culture triomphante à un vainqueur dégouttant de sang et qui traîne à la suite de son cortège triomphal un troupeau de vaincus, d'esclaves, enchaînés à son char. » (note 3, p. 15)

 

BURY Robert de, {Les journaux}, in Mercure de France, tome 49, n˚170, février 1904, p. 519-525.

Reproduit une « fantaisie » publiée dans le journal Mon Dimanche : un célèbre professeur de philosophie, nommé Newmann, projette « d'établir une morale basée sur les seules inspirations de l'instinct. » (p. 524-525)

 

REMOND Georges, "Un peintre suisse. Arnold Boecklin", in L'Occident, n°27, février 1904, p. 79-88.

Raconte à propos du Cas Wagner: "Ne voyez-vous pas, me disait un jeune Allemand très perspicace que c'est lui-même qu'il flagelle sur le dos de Wagner et de quelle main ! c'est un fameux chrétien ! Lui-même et d'autres encore, à mon sens. Le « cas Wagner » pourrait devenir indifféremment, et sans presque y rien changer, le « cas Nietzsche », le « cas BœckJin », ou mieux « un cas allemand »." (p. 87)

 

SEGOND J., « Paul Schwartzkoppf. - Das Leben als Einzelleben und Gesamtleben », {Analyses et comptes rendus}, in Revue Philosophique de la France et de l'étranger, tome 57, n˚2, février 1904, p. 214-216. [23]

Selon Schwartzkoppf, « Nietzsche a joué un rôle fécond, en attribuant à l'individu une importance suprême, en le rétablissant ainsi dans la réalité, bien que, niant la chose en soi et le vrai, il ait supprimé par là la vie universelle. » (p. 215)

 

ULAR Alexandre, "La volonté de puissance", {Politique extérieure}, in L'Aurore, n°2302, 7 février 1904, p.2.

Se déclare élève de Nietzsche.

 

APOLLINAIRE Guillaume, « La mort de Kant », {Variétés}, in L'Européen, 13 février 1904. [24]

Résumé de la vie de Kant. Apollinaire remarque : « Kant qui, comme Spinoza, Bayle, Leibnits, avant lui, et Nietzsche après lui, ne se maria pas, aimait la société des femmes. »

 

PINON René, "L'idée de responsabilité sociale dans l'éducation de la femme", in Le Correspondant, 76ème année, 25 février 1904, p. 614-631.

Contre les théories individualistes de Nietzsche et leur influence (p. 624 et 625)

 

BRENIER DE MONTMORAND, « Ascétisme et mysticisme », in Revue Philosophique de la France et de l'étranger, tome 57, n˚3, mars 1904, p. 242-262.

Distingue deux écoles touchant la nature humaine et précise que l'une « de ces écoles est foncièrement optimiste ». Cite Rabelais, Montaigne, Rousseau et « Nietzsche, qui voit dans la croyance au péché, dans le sentiment du repentir et dans le besoin de l'expiation autant de manifestations d'une « morale d'esclaves » et d'un profond détraquement physique et mental. » (p. 243)

 

DUPRAT G. -L., "Gaston Gaillard. - De l'étude des phénomènes", {Philosophie et divers}, in Revue internationale de sociologie, tome 12, n°3, mars 1904, p. 223-225.

Compte-rendu d’un ouvrage de Gaston Gaillard, De l’étude des phénomènes (Paris, Schleicher, 1903). Note que l’auteur s’inspire de Nietzsche et approuve ses thèses individualistes (p. 224).

 

DUPRAT G. -L., "Léon Tolstoï. - Au clergé", {Philosophie et divers}, in Revue internationale de sociologie, tome 12, n°3, mars 1904, p. 223-225.

Compte-rendu de Tolstoï, Au clergé (Paris, Perrin, 1903). Note que l’auteur commence par de violentes critiques de Nietzsche (p. 225).

 

GHEON Henri, « Les lectures », {Chroniques du mois}, in L'Ermitage, volume 29, n˚3, mars 1904, p. 223-227.

Compte-rendu de Paul-Louis Garnier, Les Fins de l'Art contemporain (p. 224-225) ; regrette les égarements liés à la « fougue lyrique » de l'auteur mais conclut en louant « sa précieuse intuition de critique » : « J'en veux pour garant les pages consacrées à Dostoïewsky et à Nietzsche, -Nietzsche, précurseur de tous en universalité. » (p. 225)

 

ARREAT Louis, « Gaston Gaillard. - De l'étude des phénomènes au point de vue de leur problème particulier », {Analyses et comptes rendus. I. Théorie de la connaissance}, in Revue Philosophique de la France et de l'étranger, tome 57, n˚4, avril 1904, p. 410-413.

« M. Gaillard, en libre suivant de Nietzsche qu'il cite avec complaisance et abondance, ne se contente pas de répudier les anciennes morales, rationnelles ou formelles, qui se présentent plus ou moins, dit-il, « comme quelque chose d'extérieur à nous-mêmes et aux autres » ; mais de plus il les déclare immorales, en ce qu'elles asservissent l'individu « aux seules lois profitables et utiles à la médiocrité et au nombre ». » (p. 412)

 

CANTECOR G., « La science positive de la morale », in Revue Philosophique de la France et de l'étranger, tome 57, n˚4, avril 1904, p. 368-392.

Estime que « la science est l'œuvre d'une race et d'une époque » et que la morale ne fait pas exception : « En ce sens le nihilisme hautain de Nietzsche était légitime en son principe. C'était son droit, encore que sans doute il n'en ait pas usé rationnellement, de prétendre « transmuter toutes les valeurs ». Sans être son disciple, il faut lui savoir gré d'avoir vaillamment défendu contre les routines d'une conscience asservie la vrai liberté philosophique. » (p. 391)

 

DAURIAC Lionel, « Le testament philosophique de Renouvier », in Revue Philosophique de la France et de l'étranger, tome 57, n˚4, avril 1904, p. 337-358.

Esquissant la « curieuse et vaste cosmogonie antécosmique » de Renouvier, Dauriac développe l'idée selon laquelle « c'est le libre vouloir de la créature qui produit la faute et rend la chute inévitable » : « Les Caïns mirent à mort les Abels, et cela, sous l'empire de la « Volonté de puissance » qui s'était graduellement substituée à la volonté de justice. Nietzsche a développé longuement et superbement un thème analogue. Sa doctrine n'est-elle point, d'ailleurs, une apologie de la volonté de puissance? Seulement, et tout au rebours du vœu de Nietzsche, les vainqueurs de la veille ont expié leur victoire. » (p. 353)

 

LANSON G., « Ch. Bossert. - Schopenhauer. L'homme et le philosophe », {Littérature française}, in Revue universitaire, tome I, n˚4, 15 avril 1904, p. 327. [25]

Remarque : « Il y a vingt-cinq ans, Schopenhauer était à la mode chez nous, et les jeunes gens le lisaient ou le citaient. Depuis dix ans, Nietzsche l'a remplacé. Ce n'est pas une raison de moins estimer, ni de moins étudier Schopenhauer. »

 

BOUYER Raymond, {Revue musicale}, in Nouvelle Revue, tome 27, 1er avril 1904, p. 422-426.

A propos de la symphonie de Vincent d’Indy, La fille de Roland. Note : « Le philosophe Nietzsche, qui souhaitait la fin du wagnérisme, applaudirait. » (p. 426).

 

LEFEBVRE SAINT-OGAN, « Les désarmés V », in Nouvelle Revue, tome 27, 1er avril 1904, p. 393-413.

Le nom de Nietzsche est évoqué pour un personnage (p. 394 et 407).

 

DELAHAYE Ernest, « Rimbaud (conclusion) », in La jeune Champagne, n°15, juin 1904, p. 259-265.

Note : « Il serait non moins superflu de chercher en lui [Rimbaud] cette surhumanité que Nietzsche inventa plus tard, au marnent d'entrer dans la folie. Ce n'est pas que la théorie du philosophe allemand n'ait recueilli parmi nous plus d'une adhésion badaude. On sait que ce pauvre diable, dont le « moi » tuméfié affection bien moderne finit par étouffer les facultés de mesure et de comparaison qui constituent la raison humaine, avait cru intéressant de bâtir, en concurrence avec les enfantines idées de Schopenhauer sur l’inutilité de l'existence, un système qui justifierait la vie précieuse découverte – en exaltant les beautés et la puissance de la volonté. Maint snob a répété d'un air farouche ce mot terrible et contracté sa petite intelligence… animula vagula … pour lui procurer ce que mettait en œuvre, sans faire tant d'histoire, le premier trilobite apparu sur la surface du globe. Ce serait, parait-il, en développant à outrance la volonté » que l'on deviendrait un surhomme ». Rimbaud connaissait assez les lois générales de l'histoire naturelle pour savoir qu il ne peut exister de « surhomme » pas plus qu'il n'existera de surrose ni de surnavet. » (p. 259-260).

 

DUPRAT G. -L., « Dr Pascal Rossi. - Les suggesteurs et la foule », {Analyses et comptes rendus. IV. Psychologie}, in Revue Philosophique de la France et de l'étranger, tome 57, n˚6, juin 1904, p. 673-675. [26]

Compte-rendu du livre du Dr Pascal Rossi. Duprat distingue les « meneurs immédiats » (« démagogues violents », « mystiques exaltés ») et les « meneurs médiats » (« meneurs artistiques et intellectuels ») et remarque : « Tandis que les « meneurs immédiats » exercent leur influence souvent redoutable, parfois bienfaisante, par le geste, la mimique, la parole, la musique, les « meneurs médiats » doivent d'ordinaire avoir recours aux écrits : tel Mme de Staël (p. 183) et Nietzsche. » (p. 674)

 

SCHURIG Arthur, « Stendhal en Allemagne », {Echos}, in Mercure de France, tome 50, n˚174, juin 1904, p. 855.

Lettre d'un lecteur qui rectifie : le premier Stendhalien en Allemagne n'est pas W. Weigandt, c'est Goethe : « D'autres Stendhaliens suivirent : Frédéric Nietzsche, à qui est due la célébrité de Stendhal en Allemagne. »

 

BLUM Léon, « M. Maurice Donnay et l'antisémitisme », in L'Humanité, 1er juin 1904, p. 1.

Compte-rendu de Retour à Jérusalem.

 

REMUSAT R., « Propos d’Islande », in Nouvelle Revue, tome 28, 1er juin 1904, p. 390-398.

Signale une jeune école de littérateurs pessimistes et révolutionnaires qui fonda vers 1880 Verdandi, une revue influencée par « Nietzsche, Georges Brandès et Henrik Ibsen » (p. 394).

 

LICHTENBERGER Henri, « Oscar Lévy. - Das neunzehnte Jahrhundert », {Littérature allemande}, in Revue universitaire, tome II, n˚6, 15 juin 1904, p. 55. [27]

Constate qu'il s'agit d'un « dithyrambe en l'honneur de Nietzsche. » Résume avant de conclure : « Ce livre, sans prétentions scientifiques, peut offrir un certain intérêt comme profession de foi typique d'un nietzschéanisme intransigeant qui ne doit guère être répandu en Allemagne au delà d'un cercle d'adeptes fort limité sans doute. »

 

LICHTENBERGER Henri, « V. Basch. - L'individualisme anarchiste. Max Stirner », {Littérature allemande}, in Revue universitaire, tome II, n˚6, 15 juin 1904, p. 59-60. [28]

Compte-rendu de l'étude de Victor Basch. Constate que si Stirner a depuis peu du succès en Allemagne et en France, c'est parce qu'on voit en lui « le précurseur de Nietzsche. » (p. 59)

Regrette l'absence de renseignements sur la personnalité de Stirner et ajoute : « il me semble qu'il eût été instructif de se rendre compte des différences qui séparent à ce point de vue un Stirner d'un Nietzsche et de voir comment, en dépit d'analogies évidentes, leurs doctrines sont l'expression de tempéraments singulièrement dissemblables et à certains égards presque opposés. » (p. 60).

 

LICHTENBERGER Henri, « Gustav Levy. - Richard Wagners Lebensgang in tabellarischer Darstellung », {Littérature allemande}, in Revue universitaire, tome II, n˚6, 15 juin 1904, p. 62. [29]

Signale que certains détails sont à rectifier : « Je supprimerais page 56 la note 5 qui semble insinuer que Nietzsche aurait abandonné la cause wagnérienne parce que l'assemblée des « patrons » de l'entreprise de Bayreuth avait repoussé son projet de Mahnruf an die Deutschen ; par contre je noterais en juillet 1876 la publication de Richard Wagner in Bayreuth de Nietzsche qui marque une date dans l'histoire, sinon de Wagner, du moins du wagnérisme. »

 

EPUY Michel, "A propos des livres récents de MM. Pouvillon et Albalat", {Choses et autres}, in La jeune française, t. 1, n°12, 20 juin 1904, p. 417-421.

Ironique: "(...), selon vos goûts, achetez du Nietzsche ou de l'Alexandre Dumas père..., mais pas Jep d'Emile Pouvillon. Il est bon, en effet, ne nous lassons pas de le dire, il est bon que les romans sensés, bien écrits, charmants, délicieux soient bien moins recommandés et lus que les œuvres gauches, très documentées, très philosophiques, très nébuleuses, très profondes... Cela est excellent pour beaucoup de raisons. En tous les cas il est bien agréable de se sentir contre la foule qui préfère les livres très documentés, très philosophiques, très nébuleux, très profonds, de se rencontrer avec les rares lettrés délicates pour goûter fort des ouvrages qui ne sont que sensés, bien écrits, charmants, délicieux... Et puis, si chacun savait apprécier le délicat et le beau partout où ils se trouvent, nos chroniques, ô mes confrères, seraient du coup sans objet." (p. 418)

 

DUMAS Georges Dr, « J. Grasset. - Leçons de clinique générale », {IV. - Psychologie pathologique}, in Revue Philosophique de la France et de l'étranger, tome 58, n˚7, juillet 1904, p. 97-101. [30]

Grasset « accepte comme un fait démontré, que les supérieurs intellectuels sont souvent des névrosés. » Nietzsche fait partie des « génies névropathes » dont Grasset dresse une longue liste (p. 100).

 

SCHURE Edouard, « Le théâtre de Gabriel d'Annunzio », in Revue bleue, tome II, n˚1, 2 juillet 1904, p. 1-5.

Texte d'une conférence faite sous les auspices de la Revue bleue le 22 juin 1904. Evoque les emprunts de D'Annunzio à Nietzsche (p. 2 et 4).

 

SCHURE Edouard, « Le théâtre de Gabriel d'Annunzio (suite et fin) », in Revue bleue, tome II, n˚2, 9 juillet 1904, p. 33-38.

Suite. Souligne à nouveau ce que D'Annunzio doit à Nietzsche (p. 35-36).

 

APOLLINAIRE Guillaume, {Notes du mois}, in Le festin d'Esope, août 1904, p. 157. [31]

A propos de Remy de Gourmont, Epilogues : « Si Remy de Gourmont n'adorait aucun dieu, il serait notre Renan. Un Renan plus jeune et plus savant, mais idolâtre. Il se courbe devant Nietzsche. »

 

ARREAT Lucien, « Ludwig Stein. - Der Sinn des Daseins. Streifzüge eines Optimisten durch die Philosophie der Gegenwart », {Analyses et comptes rendus. I. Philosophie générale}, in Revue Philosophique de la France et de l'étranger, tome 58, n˚8, août 1904, p. 179-183. [32]

Stein dénonce la pensée « des sceptiques et des nihilistes du savoir, qui nous crient en se moquant que le monde n'a point de sens. L'individualisme anarchique, le solipsisme ou égoïsme du moi, professé par Stirner et par Nietzsche, n'est à ses yeux que le retour à un fétichisme ancestral, le retour à la sauvagerie primitive et au droit du plus fort. » (p. 179)

 

POTTIER Paul, "Parmi les anarchistes. Mœurs contemporaines", in La Revue, vol. 49, t. 3, 1904, p. 133-150.

Certains ont professé "avec ostentation un individualisme soi-disant aristocratique" et ont copié Nietzsche (p. 143)

 

FAGUET Emile, "Un livre sur Schopenhauer", in La Revue, vol. 49, t. 3, 1904, p. 319-324.

Compte-rendu d'A. Bossert, Schopenhauer, l'homme et le philosophe publié aux éditions Hachette. Note: (...) n'oublions pas que Nietzsche lui-même, dont nous sommes tous engoués à présent, soit que nous l'adoptions, soit que nous le repoussions avec horreur (et le plus beau succès d'un philosophe, est d'être adoré, mais le plus grand succès d'un philosophe est d'être exécré) n'oublions donc point que Nietzsche lui-même, doit infiniment, ce qu'il n'a pas nié, du reste, à Schopenhauer. J'ai dit qu'avec Goethe et Renan, sans beaucoup tenir compte de Schopenhauer, on reconstituerait à peu près tout Nietzsche." (p. 319)

 

CORRADINI Enrico, "L'âme littéraire de l'Italie actuelle", in La Revue, vol. 49, t. 3, 1904, p. 415-436.

Parmi les idées qui hantent la jeunesse italienne, nomme "le nietzschéisme tel qu'il fut ou qu'on l'a cru italianisé, stylisé, vulgarisé par Gabriel d'Annunzio et qui a été mal compris" (p. 428). Sur le nietzschéisme dans le roman: "Je pourrais nommer dix, vingt, cinquante romans qui portent les signes de ravages produits dans les esprits par la tourmente passée : Nietzsche avec Tolstoï, ou mieux : d'Annunzio-Nietzsche avec Tolstoï-Socialisme." (p. 429)

 

Anonyme, « L'Individualisme Anarchiste : Max Stirner, par Victor Basch », in Revue de métaphysique et de morale, tome 12, supplément n˚6, septembre 1904, p. 5.

Victor Basch « éclaire la nature de l'individualisme anarchiste tel qu'il apparaît à travers les formes variées qu'il a revêtues depuis Calliclès jusqu'à Stirner et Nietzsche. »

 

BEAUNIER André, « Picrate et Siméon (fin) » », in Revue de Paris, tome 5, 1er septembre 1904, p. 137-186.

Un personnage cite Nietzsche (p. 176).

 

KAHN Gustave, « Stirner et l’individualisme », in Nouvelle Revue, tome 30, 1er septembre 1904, p. 131-136.

Juge incontestable l’influence de Stirner sur Nietzsche (p. 133-136).

 

ADAM Paul, « Le serpent noir », in Revue de Paris, tome 5, 15 septembre 1904, p. 225-271.

Nietzsche cité plusieurs fois.

 

CLEMENCEAU Georges, "De Rome à Berlin", in L'Aurore, n°2533, 25 septembre 1904, p. 1.

Rapporte et discute des propos de Haeckel. Cite notamment: "(...) on a beaucoup plus le culte de Nietzsche en France que chez nous, où on a su très bien lui marquer la place qui lui revient... Nous regrettons seulement qu'il ne se soit pas davantage occupé de science."

 

ALBERT Henri, « Paul Wiegler : Franzoesische Rebellen », {Lettres allemandes}, in Mercure de France, tome 52, n˚178, octobre 1904, p. 257. [33]

Signale que l'un des huit chapitres qui composent le livre s'intitule : "« Barrésisme et Nietzschéisme » (Jules de Gaultier)."

 

ADAM Paul, « Le serpent noir », in Revue de Paris, tome 5, 1er octobre 1904, p. 474-528.

Evoque Nietzsche (p. 498, 505,514).

 

DIVOIRE Fernand, « Nord contre Sud », in Nouvelle Revue, tome 30, 15 octobre 1904, p. 454-456.

Dans la « grande tribu des « amoraux » », place « Pierre Louys et avec Nietzsche (un sudiste qui serait passé par l’Université), tous les théoriciens de l’idéal latin » (p. 455).

 

ADAM Paul, « Le serpent noir », in Revue de Paris, tome 6, 1er novembre 1904, p. 125-177.

Evoque Nietzsche (p. 134-135 et 150-151).

 

DUPRAT G. -L., "Victor Basch. L'individualisme anarchiste", in Revue internationale de sociologie, t. 12, n°11, novembre 1904, p. 849.

Sur Victor Basch. Emet l'hypothèse que "l'immoralisme de Nietzsche" serait un complément de l'individualisme de Stirner.

 

DUPRAT G. -L., "Belot, Darlu, Gide, Bernès, Landry, Roberty, Allier, Lichtenberger, Brunschvicg. - Etudes sur la Philosophie Morale au XIXe siècle", in Revue internationale de sociologie, t. 12, n°11, novembre 1904, p. 850-852.

 

MALLET F., {Les livres}, in L’œuvre nouvelle, t. II, n°20, novembre 1904, p. 377-378.

Compte-rendu des Epilogues de Remy de Gourmont.

 

MIOMANDRE Francis de, « Une crise intellectuelle », in Revue bleue, tome II, n˚20, 12 novembre 1904, p. 638-640.

Décrit la crise comme une réaction contre l'influence menaçante des étrangers, dont Nietzsche (p. 638 et 639).

 

ADAM Paul, « Le serpent noir », in Revue de Paris, tome 6, 15 novembre 1904, p. 323-373.

Cite Nietzsche (p. 332).

 

ADAM Paul, « Le serpent noir », in Revue de Paris, tome 6, 1er décembre 1904, p. 602-654.

Cite Nietzsche p. 648.

 

LEGRAND Georges, "Philosophie morale et science des mœurs d'après un livre récent", in Revue néo-scolastique, 11ème année, n°43, p. 321-336.

Doute, contre l'auteur, que la morale de Nietzsche n'agisse réellement que sur un public restreint: "Est-il bien sûr que la morale de Nietzsche, la morale du moi dominateur, n'a pas un nombre d'adeptes considérable dans notre société contemporaine?" (p. 323)

 

MONTFORT Eugène, « Un autre romantique que nous pouvons aimer : Maurice Barrès », in Les Marges, 1, 1904, p. 96ff.

 

Anonyme, "Société de sociologie. Séance du mercredi 8 juin 1904", in Revue internationale de sociologie, tome 12, n°7, juillet 1904, p. 527-553.

Extraits de la conférence de Charles Rossigneux prononcée à la Société de sociologie de Paris (p. 543-552). A propos de l'immoralité, note que le surhomme de Nietzsche n'est qu'une criminel supérieur (note 2, p. 545). L'ordre du jour est "Sociologie et morale".

 

LAUDENBACH, "La France et le Problème de l'Etude des Langues", in Bulletin de la Société pour la propagation des langues étrangères, p. 191-195.

Extraits du discours prononcé par "un professeur" lors de la distribution des prix du lycée Saint-Louis en 1904.

"(...) les nations, à la faveur de la concurrence moderne, ont pris une conscience plus nette d'elles-mêmes, et défendent, maintenant, leur indépendance intellectuelle avec le même soin jaloux qu'elles réservaient autrefois à la défense de leur intégrité territoriale.

Dans ces conditions, les qualités de son esprit et le prestige de sa langue seraient impuissants à conserver à la France la domination intellectuelle, s'il ne s'y alliait une large compréhension de toutes les manifestations importantes de l'âme étrangère, qu'elles s'appellent l'individualisme hésitant d'Ibsen, l'individualisme forcené de Nietzsche, l'ascétisme de Tolstoï, l'impérialisme de Kipling ou la religion de la beauté de Ruskin" (p. 193).